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Baisse sensible (-4,1%) du nombre des défaillances d'entreprises au 2ème trimestre 2014

Etudes Écrit par  lundi, 18 août 2014 14:54 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Altares-D&B, membre du réseau Dun & Bradstreet, 1er réseau international d'informations BtoB, présente son étude trimestrielle sur les défaillances et sauvegardes d'entreprises du 2ème trimestre 2014.

 
92 PME d'au moins 50 salariés ont connu une défaillance ce trimestre ; c'est le meilleur chiffre depuis début 2008. Seulement 38% d'entre-elles sont des sociétés de plus de 100 salariés ; ce taux était encore de 58% l'année dernière.


Dans ces conditions, le nombre des emplois menacés par des procédures judiciaires se réduit rapidement (11,3%) : 54 900 ce trimestre contre 61 900 au printemps 2013. Les défaillances des seules PME de plus de 50 salariés représentent 12 700 emplois contre plus de 18 000 il y a un an (-29,4%).


« Les PME semblent à leur tour pouvoir bénéficier de la reprise qui avait jusque-là davantage profité aux grands acteurs.» observe Thierry Millon, Responsable des études chez Altares-D&B.

 

 

Les difficultés se concentrent sur les TPE de 1 ou 2 salariés (+19% / ) ...

La baisse du nombre des défaillances est donc bien amorcée. Cependant, son rythme est proportionnel à la taille de l'entreprise : le recul atteint 30 % pour les sociétés de plus de 50 salariés, 20 % pour celles de 20 à 50 salariés, 10% pour les entreprises de 6 à 19 salariés, et avoisine les 5% pour les TPE de 3 à 5 salariés.
« Pour les TPE les plus petites, l'heure de la reprise n'a pas encore sonné. Lorsqu'elles n'emploient aucun salarié, ces TPE parviennent à résister, mais lorsqu'elles ont 1 ou 2 salaires à verser chaque mois, l'absence de trésorerie est alors insurmontable pour beaucoup » ajoute Thierry Millon. « Parmi ces dernières, plus de 5 200 étaient en cessation de paiement soit 19 % de plus qu'au deuxième trimestre 2013. »

 

 

...particulièrement dans le commerce de détail ou le bâtiment.

La construction et le commerce, qui portent la moitié des défaillances d'entreprises, semblent globalement résister (-3%). Pourtant, sur la seule population des TPE de 1 ou 2 salariés, les chiffres sont sévères ; + 10 % (1 363 RJLJ) dans le bâtiment (second œuvre mais aussi maçonnerie générale) et + 29 % (810 RJLJ) dans le commerce de détail (notamment habillement). Ces petites entreprises restent handicapées par une consommation des ménages atone. La sinistralité des TPE est par exemple également très marquée dans la restauration (+ 23%, 552 RJLJ), en particulier en restauration rapide, et les débits de boisson (+ 68 % ; 126  RJLJ).
Les activités de services sont globalement dans le vert ; -7% dans les services aux entreprises, et -15% dans le transport routier de marchandises. Pourtant, là encore, les TPE souffrent fortement ; + 18 % dans les services aux entreprises pour les TPE de 1 ou  2 salariés (notamment les activités d'architectes, juridiques, nettoyages ...) et + 4 % dans le transport routier, et même + 15 % s'agissant du fret de proximité.
Le recul des RJLJ dans l'industrie manufacturière se poursuit ce trimestre (-11%), mais ne bénéficie toujours pas aux TPE de 1 ou 2 salariés (+ 11%).
Dans les métiers de l'information et de la communication, les difficultés de concentrent dans les services informatiques (+ 9%).
« La vulnérabilité des TPE est également plus définitive en terme de solution judiciaire. En effet, plus de sept TPE sur dix en cessation de paiement sont immédiatement liquidées par le tribunal, contre moins d'une sur trois lorsque la société emploie au moins vingt salariés. La volonté de prévenir la difficulté de l'entreprise se heurte à une froide réalité économique qui compromet très vite un équilibre financier souvent fragile. » note Thierry Millon.

 

La reprise se confirme dans de nombreuses régions.

Les trois quarts des régions françaises accompagnent le mouvement de baisse des défaillances d'entreprises. Parmi celles-ci, la Bourgogne affiche une amélioration de 9% ces trois derniers mois, comme lors du deuxième trimestre 2013.
Ile de France et Rhône-Alpes sont dans la moyenne (-4%) tandis que Provence-Alpes-Côte-D'azur efface la dégradation de début d'année (-8%). Ces trois régions concentrent à elles-seules 40 % des défaillances et donnent donc le ton.
En revanche, cinq régions mal orientées il y a un an, mais aussi sur le premier trimestre 2014, demeurent dans le rouge ce printemps : Alsace (+ 12%), Bretagne (+ 7%), Corse (+ 10%), Picardie (+ 2%) et Poitou-Charentes (+ 5%).


« Après un début d'année lourd avec près de 17 000 défaillances d'entreprises, le deuxième trimestre signe, comme attendu, une amélioration sensible. Si plus de 14 000 entreprises sont encore tombées, ce sont, cependant, 600 de moins par rapport à la même période 2013 et 7 000 emplois préservés.
Pour autant, la reprise toujours poussive peine à profiter aux les TPE. La réforme du droit des entreprises en difficulté, applicable depuis le 1er juillet, porte l'ambition d'encourager ces chefs d'entreprise à utiliser tous les dispositifs de prévention mis à leur disposition pour leur éviter de recourir au redressement judiciaire, voire à la liquidation judiciaire ; Aujourd'hui, l'essentiel des cessations de paiement se termine par une liquidation judiciaire. Cependant, outre les outils pédagogiques nécessaires à mettre en œuvre pour insuffler une dynamique de prévention, c'est aussi la question du financement des entreprises, et des TPE en particulier, qui se pose. Ces dernières, généralement fortement dépendantes de leur banque, peuvent être confrontées à des problématiques de crédit court terme qui les font basculer très vite, et quelques fois pour des montants peu importants, dans une situation irrémédiablement compromise. Or ces TPE de moins de trois salariés représentent près de trois défaillances sur quatre. Leur fragilité fait peser un risque pour leurs dirigeants et salariés, et représente un risque réel pour leurs clients et fournisseurs. Un quart des PME défaillantes aura été contrainte de déposer le bilan après des complications de règlements client. C'est pourquoi, si la baisse des défaillances de ce deuxième trimestre se traduit par des opportunités de développement, la forte dégradation observée sur les TPE rappelle toutefois aux créanciers PME combien la prévention du risque est le fondement de toute stratégie de croissance ! » conclut Thierry Millon.
 

 


 

Lu 2271 fois Dernière modification le mardi, 09 juin 2015 15:05
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