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Une politique volontariste RSE contribue-t-elle à la performance humaine ?

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Management
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Vaste question ! La Responsabilité Sociétale d'Entreprise peut-elle rendre le salarié plus heureux ? Est-elle une solution anti-absentéisme capable de redonner du sens, de la fierté et du plaisir au travail ? D'après le cabinet Alma CG1 l'absentéisme, qui augmente en France, coûterait à nos entreprises près de 7Mds € chaque année. Un chiffre impressionnant qui impose de se poser quelques questions.

« Responsabilité et performance des organisations » tel était le titre du rapport Brovelli-Drago-Molinié, remis au gouvernement en juin 2012. Les 20 propositions présentées par les rapporteurs étaient focalisées sur la responsabilité globale des entreprises, des organisations et des administrations publiques, présentée comme un véritable levier de performance durable. Volonté des auteurs : faire entrer de plain-pied la RSE au cœur des organisations et ce, au-delà de la conformité à des réglementations qui, finalement, peuvent parfois constituer des freins à la mise en œuvre de la RSE, tout en la dissociant de la stratégie économique. Les rédacteurs définissaient la Responsabilité Globale comme étant « l'ensemble des engagements économiques, sociaux, sociétaux, environnementaux et de gouvernance qu'une organisation, publique ou privée, adopte, de la façon la plus concertée et ouverte possible, pour déployer une stratégie intégrée de performance durable, pertinente et mobilisatrice pour ses actionnaires, ses clients, ses collaborateurs et les territoires où elle opère ».



Dans cette longue définition tous les mots sont importants. Appliquée à la lettre elle pourrait être considérée comme l'alpha et l'oméga de la parfaite gouvernance. Si les choses ne sont pas si simples, cette définition a cependant fait consensus auprès des observateurs et experts l'ayant commentée. Un point a particulièrement attiré notre attention ; celui « (d')une stratégie intégrée de performance durable, pertinente et mobilisatrice pour ses actionnaires, ses clients, ses collaborateurs et les territoires où elle opère » .

Ces éléments nous renvoient d'une part à la notion de création de valeur partagée, présentée il y a maintenant deux ans par Michael Porter dans son ouvrage intitulé « Creating Shared Value » et, d'autre part, à la notion de parties prenantes qui aurait d'ailleurs gagné à être précisée à ce moment.

La question des parties prenantes a été abordée dans la proposition n°12 du rapport intitulée « Accroître la place consacrée aux sujets de RSE dans le dialogue social, d'entreprise, de branche, interprofessionnel, territorial ou international » ; dans ce chapitre les entreprises sont invitées à davantage dialoguer avec les parties prenantes, non pour rendre des comptes mais s'engager dans une voie de concertation génératrice de valeur pour les parties prenantes comme pour les entreprises, ce que justement induit la définition donnée de la Responsabilité Globale.

RSE, mobilisateur des troupes
En cette période difficile, la question de la mobilisation des équipes est une donnée fondamentale. Le capital humain, c'est-à-dire les connaissances, les savoir-faire et les compétences des femmes et des hommes qui contribuent à la performance des organisations privées et publiques, est un authentique levier de performance durable.

Oublions un instant que le capital humain est une source de coût. Voyons-le ici comme l'un des actifs les plus importants à prendre en considération dans toute organisation privée ou publique. Au même titre que la marque, l'image et les brevets, il est une composante essentielle de l'actif immatériel de l'entreprise quelle que soit sa taille.

Des équipes motivées constituent un formidable gisement de productivité. Une des composantes de la motivation des salariés réside dans la capacité que l'entreprise, au travers son management, a de donner du sens au travail de chacun avec l'envie de travailler en équipe. A ce sujet, rappelons que Philippe Vasseur avait traduit la RSE, lors de l'édition 2012 du World Forum de Lille, comme la capacité à « Redonner du Sens à l'Economie» ; de là à extrapoler dans un « Redonner du Sens à l'Entreprise », il n'y a qu'un pas. Redonner du sens au travail de chacun revient à situer sa contribution à la valeur ajoutée globale de l'entreprise mais aussi à créer du lien entre chacun au bénéfice d'un intérêt collectif...celui de l'entreprise responsable de l'impact de ses actes et décisions vis-à-vis de son écosystème.

Cet intérêt collectif renvoie à la nécessité d'impliquer les parties prenantes, internes et externes. Il ne s'agit pas seulement de répondre à leurs attentes. Il s'agit aussi de pouvoir anticiper et innover de façon proactive par une perception accrue des opportunités que génère, assez automatiquement, notre capacité à mieux dialoguer tous ensemble. Tel est assurément l'un des grands bénéfices d'une politique RSE volontariste.

Bertrand DESMIER
Directeur Conseil RSE chez Tennaxia
www.tennaxia.com

1. Alma CG est un cabinet international spécialisé sur le conseil en coût & organisation.

Lu 13810 fois Dernière modification le lundi, 01 juin 2015 12:45
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