Les besoins des salariés sont ceux de leur employeur

C'est une évidence, les besoins des salariés sont ceux de leur employeur. La réponse qu'il leur apporte est en effet déterminante sur des plans aussi divers que la motivation, la fidélisation, l'attractivité... et donc in fine sur celui de la vitalité économique de l'entreprise. Avec les nouveaux usages du bureau, survenus de manière aussi massive que rapide à la faveur de la crise sanitaire, le manager doit donc désormais composer avec de nouveaux paramètres. Il assume notamment la responsabilité de permettre à ses équipes de se retrouver physiquement dans les meilleures conditions possibles : en mettant, par exemple, à leur disposition des lieux de convivialité adaptés à la taille de ses équipes, situés dans un cadre agréable et bien desservi, dotés d’équipements que les salariés ne retrouvent pas chez eux, etc.

Toutefois, ces changements de paramètres ne sont pas toujours facilement assimilés par les managers : le “travail hybride” (quand une partie des équipes est en distanciel, et l’autre, en présentiel) a en effet particulièrement affecté le moral des managers, comme le révèle une étude publié en juin 2022 par le cabinet Empreinte Humaine, puisque 1 manager sur 3 estime que ce nouveau mode de travail l’empêche de bien recadrer ses équipes.

Du reste, la redéfinition du rôle de manager ne se limite pas à ces aspects techniques : il doit également animer ses équipes et les communautés professionnelles qui composent son entreprise, afin de conjuguer les compétences et les savoirs – le tout dans un contexte nouveau où présentiel et distanciel cohabitent désormais (en effet, 22 % des salariés ont télétravaillé en moyenne chaque semaine en 2021, selon un rapport de l’Insee publié en mars 2022).

L'enjeu sous-jacent est celui de l’hybridation des talents et de la transmission de ces savoirs en interne. Dans cette perspective, il incombe désormais au manager de proposer des espaces de travail mutualisés et partagés pour créer des synergies business intelligentes, ou encore d'imaginer des espaces permettant le développement spontané d’idées génératrices de business. Cela se traduit notamment par des idées nouvelles qui redéfinissent concrètement le lieu de travail.

Le bureau comme outil de rétention

Enfin, le manager doit relever le défi du maintien du sentiment d'appartenance à l'entreprise malgré la distance. Il s'agit de faire mentir l'adage « loin des yeux, loin du coeur » en garantissant la proximité malgré l'éloignement physique. Encore récemment, l’entreprise se délocalisait « hors les murs » le temps de deux ou trois jours pour que les salariés puissent travailler ensemble en sortant de leur cadre habituel sur des lieux de séminaire. La logique est aujourd'hui inversée, et le manager doit atteindre ce même objectif en faisant revenir les collaborateurs sur le lieu de travail. Celui-ci est alors pensé selon une approche novatrice, où les détails ne sont plus des détails. Sa décoration se doit par exemple d'intégrer les codes couleurs de la marque, ou encore d'adopter un design des espaces qui assimile les valeurs de l’entreprise. Le lieu de travail devient une vitrine intérieure de la culture d'entreprise.

À l'heure du Home Office, certains ont pu prédire la mort du bureau. Bien au contraire, le bureau est devenu un levier de management à part entière. Loin d'avoir disparu, il est plus que jamais un outil indispensable de performance et d'efficacité, dont la prise en compte par les entreprises ouvre de nouvelles perspectives prometteuses.

Par Raphaële Garrigoux, directrice associée chez Bluebird Immobilier