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Approfondir la digitalisation des PME, une grande cause nationale

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Que demandent les patrons de PME ? Selon François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, « des carnets de commande bien garnis, une situation de trésorerie positive et une bonne ambiance à l’intérieur de l’entreprise ».

Nous n’avons pas le pouvoir de générer des commandes au profit des PME. Mais nous pouvons agir pour faire en sorte que chaque commande qui entre rapporte un peu plus à l’entreprise. Comment ? Grâce à une exploitation aboutie des technologies digitales.

Le potentiel est immense et nous avons, acteurs du numériques et pouvoirs publics, la responsabilité de faciliter la vie aux PME françaises.

Améliorer la résilience des organisations

Une PME est un corps vivant, qui a besoin pour fonctionner de ressources, de communication entre les salariés et d’efficacité de ses processus. Le système d’information est la colonne vertébrale de l’entreprise. Plus il est étendu et ouvert à un maximum d’applications digitales, plus il est performant. Mieux les ressources sont utilisées, plus les collaborateurs sont connectés et mieux les processus fonctionnent.
Arnaud Petit

La première vertu de la digitalisation est ainsi de donner aux PME une stabilité et une cohérence. Indispensable dans la tempête, la solidité est aussi un gage de réactivité pour exploiter les opportunités de l’environnement. La conformité à l’égard d’environnements réglementaires en perpétuelle évolution fait également partie des leviers de stabilité.

Optimiser la trésorerie de chaque entreprise

Des délais de paiement qui s’allongent constituent un fléau pour les PME, à plus forte raison fragilisées par une conjoncture atone. Adosser le recouvrement à une solution digitale pour fluidifier les encaissements a fait ses preuves. La caractérisation des dérives en temps réel et la systématisation des relances sont incontournables.

Demain, la facture électronique, en horodatant les factures transmises, ménagera une sécurité inédite dans la transmission des factures jusqu’au payeur. Et, pour peu que l’entreprise s’y soit bien préparée, garantira une conformité formelle à la source.

Mais l’optimisation de la trésorerie, c’est beaucoup plus que cela. Le numérique a le pouvoir de lutter efficacement contre les fraudes, de placer le cash disponible dans les meilleures conditions et d’anticiper les besoins de concours bancaires.

Rapprocher les PME de leurs clients

On questionne beaucoup l’intelligence artificielle. S’il appartient aux autorités de prendre la mesure des risques, et elles le font, il faut reconnaître à l’IA sa fantastique capacité à gommer la fracture numérique des PME.

L’intelligence artificielle permet de traiter des sujets jusqu’alors réservés aux grands groupes. Par exemple, répondre aux demandes des clients sans entretenir un service pléthorique. C’est la fonction des robots conversationnels. Mais aussi détecter à travers les réseaux sociaux les signaux faibles ou forts qui dessinent les attentes des consommateurs. Ou encore pousser facilement des fiches techniques pour alimenter un catalogue en ligne.

Favoriser l’intelligence collective et la prise de décision stratégique

Les vertus de la transformation digitale sont certainement innombrables et surtout propres à chaque organisation. Parmi les bénéfices communs, il faut sans doute encore évoquer la valorisation de la donnée de gestion.

Transformer une donnée de gestion en atout de différenciation est en effet l’ultime fonction de la transformation digitale des PME. C’est vrai en matière de développement durable, avec la capacité de plus en plus accessible de générer son bilan carbone à partir d’une utilisation intelligente des données comptables. Mais c’est vrai aussi pour les données RH ou pour les indicateurs à l’intérieur des ateliers. Voir la même chose, voir plus vite et voir en temps réel : une PME se pilote mieux en connaissance de cause !

L’union Européenne, à travers son programme décennie numérique 2030, et la France, déterminée à améliorer l’accès des PME aux technologies, affichent une pleine conscience des enjeux. La transformation digitale des PME européennes et françaises est la condition pour éviter un décrochage funeste vis-à-vis des acteurs américains et asiatiques.

Le potentiel de valeur ajoutée supplémentaire grâce à la digitalisation est estimé à 140 milliards d’euros pour les PME françaises. Une excellente raison pour mettre tout notre savoir-faire dans la balance !

Par Arnaud Petit, Directeur de Sage France

Lu 916 fois Dernière modification le mercredi, 24 janvier 2024 16:12
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