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Des taux de détresse psychologique et d’absentéisme records chez les collaborateurs

Tendances Écrit par  vendredi, 24 novembre 2023 10:57 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Dans le sillage des résultats du 12ème baromètre "Etat de santé psychologique des salarié(e)s français" du cabinet Empreinte Humaine, la détresse psychologique émerge comme un élément toujours plus préoccupant, dévoilant une réalité silencieuse au sein des milieux professionnels.

Exacerbés par les tumultes actuels, l’intensification de la charge de travail, la perte de sens et l’absentéisme se manifestent de manière aiguë, remettant en question le rapport traditionnel au travail, déjà profondément repensé suite à la crise sanitaire.

Ces résultats soulignent l'urgence pour les entreprises de revoir leurs pratiques, de prioriser la santé psychologique des salariés, et d'impliquer davantage les dirigeants dans la mise en œuvre de mesures de prévention et de soutien adaptées à chaque profil de salarié(e).

Une hausse alarmante de la détresse psychologique des salarié(e)s

Les dernières données du 12ème baromètre sur la santé psychologique des salarié(e)s français, réalisé par le cabinet Empreinte Humaine en partenariat avec Opinionway, révèlent une hausse préoccupante de la détresse psychologique au sein de la population active. Avec 48% des salariés actuellement en détresse, dont 17% présentant un niveau élevé de détresse psychologique, les indicateurs pointent vers une augmentation significative de 4 points par rapport à février 2023.

Les secteurs publics et privés ne sont pas épargnés, avec 53% des salariés du secteur public et 47% du secteur privé en détresse. Il existe des facteurs exogènes (permacrise, inflation etc..), mais 7 salariés sur 10 attribuent leur détresse psychologique au moins partiellement au travail.

Une détresse accentuée chez les managers et les + de 60 ans

Particulièrement préoccupant est le constat d'une augmentation significative de la détresse psychologique : 52% chez les managers (+8 points) et 60% chez les salariés de plus de 60 ans (+32 points). L'impact de l'allongement de l'âge de départ en retraite est mis en évidence. Ces deux groupes, ainsi que les jeunes actifs (55% de détresse psychologique) et les femmes (53%), sont désormais les plus exposés aux risques psychosociaux au travail.

Selon Christophe Nguyen, Fondateur du cabinet Empreinte Humaine, " si cette tendance de dégradation se confirme dans les prochains mois, il est très probable que, pour ces sous-populations, les arrêts maladie pour motif psychologique continuent à augmenter encore plus fortement que pour les autres catégories ".

L’absentéisme comme conséquence directe

La question de l’intensité de la charge de travail et de la qualité de vie et santé au travail sont au cœur des raisons de l’absentéisme et de l'épuisement. Les collaborateurs témoignent d'un lien de corrélation direct entre l'état de santé psychologique de leurs collègues et leurs intentions de départ, notamment à travers des arrêts maladie. Aujourd’hui, 4 salariés sur 10 pensent à quitter leur entreprise. Un accompagnement insatisfaisant lors de la reprise du travail après une absence double les intentions de départ par rapport aux autres cas.

Les entreprises doivent développer une plus grande professionnalisation du retour au travail face à un absentéisme grandissant ”, poursuit Christophe Nguyen.

Inquiétudes croissantes sur le rapport des jeunes générations au travail

Une dimension notable du baromètre réside dans les préoccupations croissantes concernant le rapport des jeunes générations au travail. Alors que 8 salarié(e)s sur 10 estiment que les jeunes expriment une volonté moindre de travailler par rapport à leurs prédécesseurs, cette perception est également présente chez les moins de 29 ans (7 sur 10).

Les jeunes générations montrent également une propension à démissionner plus rapidement (9 sur 10 le pensent), 6 salarié(e)s sur 10 disent que ce rapport au travail différents des jeunes générations les incite à remettre en question leur propre rapport au monde professionnel.

Renforcer la prévention

Du point de vue des salarié(e)s, les mesures de prévention des risques psychosociaux ne sont pas jugées suffisantes, bien que de plus en plus attendues. Les actions actuelles, telles que la formation des managers, peuvent être efficaces, mais la prévention est entravée par des pratiques managériales générant encore du stress inutile. La prévention des risques psychosociaux n’est pas assez stratégique selon les répondant(e)s.

D’après 3 salarié(e)s sur 4, certains objectifs stratégiques des entreprises s’opposent à leur bien-être. Le manque de compétences des managers et des collaborateurs, ainsi que le désintérêt des dirigeants, sont identifiés comme des obstacles majeurs à la prévention.

La direction générale est à présent identifiée comme l’acteur ayant le plus grand impact négatif sur la santé psychologique, soulignant la nécessité d'une implication accrue des dirigeants dans la mise en œuvre de mesures de prévention et de soutien.

Lu 3725 fois Dernière modification le vendredi, 24 novembre 2023 11:35
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