Imprimer cette page

Faites un inventaire de la culture de votre entreprise

Évaluer cet élément
(0 Votes)

La mission principale du chef d’entreprise est le développement de son commerce, usine, établissement, etc. Développer est – étymologiquement - avoir cette capacité à faire sortir quelque chose de son enveloppe, à faire prendre de l’extension. D’un point de vue comptable, l’indicateur de l’essor de l’entreprise est la mesure de son taux de croissance (chiffre d’affaires, résultat).  


Parmi toutes les recettes qui sont à la disposition des Directions pour favoriser le succès de leurs entreprises, il en existe une qui mérite particulièrement qu’elles s’y intéressent. En effet, elle fait appel à de faibles investissements, elle est peu coûteuse en maintenance et possède un ROI (retour sur investissement) particulièrement attractif et persistant.

Il s’agit du développement de la façon de travailler ensemble : le savoir-faire. Cette compétence est une force inaliénable, propre à chaque entreprise. C’est une force collective qui fait que, pour un même projet, 100 salariés, travaillant pendant 100 heures, produisent un résultat surpassant largement ce qu’un salarié pourrait accomplir en 10 000 heures à lui seul.

Quelle est donc cette recette magique ?
Ce qui est magique, ce sont les résultats produits par cette « recette » car sa mise en œuvre, en revanche, est à la portée de tout chef d’entreprise. Il s’agit en fait de l’inventaire de la Culture d’entreprise (OCI©).
L’OCI est aux ressources humaines ce que le bilan est à la comptabilité : un instrument de mesure de la situation sociale établie à un moment donné, dressant un état des comportements à verser à l'actif de l’entreprise (comportements constructifs) ou à son passif (comportements défensifs). On peut donc affirmer que l’OCI est aussi crucial que le bilan financier pour aider le chef d’entreprise à prendre les bonnes décisions. L’OCI révèle, avec précision et fiabilité, la manière dont les membres pensent – consciemment ou inconsciemment - devoir se comporter pour satisfaire aux exigences de leur entreprise (stratégie, objectifs, processus, comportements, communication…).
Les résultats sont présentés sur un graphe nommé (le Circumplex) qui permet de comparer les schémas de pensée locaux avec ceux d’autres entreprises comparables de la planète.
Après cet inventaire de la culture d’entreprise, le chef d’entreprise sait, mieux que les intéressés eux-mêmes, à quoi s’en tenir. Il sait, par exemple, dans quelle mesure ses collaborateurs sont disposés à le suivre dans la mise en place de sa nouvelle stratégie ou dans sa nouvelle acquisition. Il sait également, avec précision, si les salariés sont plutôt flattés ou plutôt exaspérés par la réputation de leur entreprise. Il peut enfin évaluer l’exposition au stress et le niveau des risques psychosociaux dans l’entreprise, etc. Grâce à la qualité des données objectives recueillies, le chef d’entreprise peut entreprendre ses actions de développement de manière chirurgicale, soit
pour soigner un mal menaçant la réussite de ses projets, soit pour restaurer ou renforcer une fonction vitale de l’entreprise (la cohésion de l’équipe de direction par exemple) ou pour acquérir des compétences à forte valeur ajoutée (une meilleure orientation client ?).

Combien ça coûte ? Combien ça rapporte ?
L’investissement est dérisoire. Il représente 1 à 2 % de la masse salariale annuelle (inversement proportionnel à l’effectif de l’entreprise).
Pour les bénéfices jugez par vous-même…

Par Dino RAGAZZO

Description des 3 styles de comportements (cultures) mesurés par l’OCI : Circumplex

Culture Agressive
La concurrence et la confrontation caractérisent ce modèle culturel. Le surpassement de ses pairs y est encouragé et entrave généralement le travail d'équipe.
Les employés se critiquent couramment les uns les autres et se fixent des objectifs individuels qui sont le plus souvent irréalistes.

Culture Passive
Cette culture montre de fortes tendances vers le conformisme et le conservatisme. Les employés estiment qu'ils doivent « suivre le mouvement » afin de s'adapter et qu’ils doivent éviter d'exprimer des opinions contraires à celles de leur hiérarchie. Puisque les erreurs sont habituellement punies, les collaborateurs dans ces cultures évitent la responsabilité et prennent rarement des risques.

Culture Constructive
La recherche du résultat efficace, le développement individuel et le travail d'équipe sont encouragés dans ce type de culture. Les employés sont généralement encouragés à être créatifs et à faire bon accueil à la responsabilité, qui favorise en retour un sens de l’appropriation parmi les collaborateurs et conduit à de grands niveaux d’engagement, de fidélité et de résultats.

 

 L’impact de la culture sur la performance financière


Cette analyse montre que les cultures constructives sont susceptibles de réaliser des performances plus élevées et de les reproduire de façon plus consistante que ne le font les concurrents exhibant des tendances plus défensives.  


Source : Kotter et Heskett: Étude de 207 sociétés sur une période de onze ans comme rapporté en leur livre « culture et performance ».

Lu 10078 fois Dernière modification le jeudi, 01 octobre 2015 14:58
Nos contributeurs

Nos contributeurs vous proposent des tribunes ou des dossiers rédigées en exclusivité pour notre média. Toutes les thématiques ont été au préalable validées par le service Rédaction qui évalue la pertinence du sujet, l’adéquation avec les attentes de nos lecteurs et la qualité du contenu. Pour toute suggestion de tribune, n’hésitez pas à envoyer vos thématiques pour validation à veronique.benard@gpomag.fr