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Directeurs financiers : un optimisme en demi-teinte

Etudes Écrit par  vendredi, 23 novembre 2018 08:52 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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La nouvelle vague de l’étude « CFO Survey », réalisée par Deloitte, auprès de 1300 CFO interrogés dans 20 pays, a permis de recueillir le ressenti de 54 directeurs financiers en France, travaillant dans les plus grandes entreprises de l’hexagone ou au sein de filiales françaises de groupes étrangers, couvrant des secteurs d’activité très variés.

Ce baromètre met ainsi en lumière leur perception de l’environnement financier et macro-économique, les facteurs influençant leurs décisions et celles de leurs entreprises, ainsi que les sujets d’actualité qui les interpellent.

Un optimisme en berne, mais des perspectives positives

Ces derniers mois, les événements économiques et politiques ont suscité un recul du niveau de confiance au sein de la communauté des directeurs financiers français comme européens. Au regard de la conjoncture, les premiers semblent manifestement moins optimistes qu’il y a 6 mois lors de la précédente édition de l’étude (43% contre 69%), phénomène qui touche également les seconds (22% contre 38%).

Parallèlement, les CFO sont plus nombreux à estimer que l’environnement financier et économique est très incertain. Par conséquent, leur volonté de prendre des risques s’avère inférieure à ce qu’elle était 6 mois auparavant. En effet, plus de la moitié des directeurs financiers français (55%) et les trois quarts de leurs homologues européens (76%) expriment une réticence en la matière.

Malgré cette incertitude générale, les perspectives d’avenir demeurent assez positives. Ainsi, la majorité des CFOs français (53%) est disposée à investir et à recruter contre un tiers des CFOs européens (34%). A cet égard, les points de vue divergent considérablement selon que le pays soit membre ou non de la Zone Euro, au sein de laquelle l’optimisme se révèle plus marqué.

Quels risques et quelles priorités pour les directeurs financiers ?

Les risques perçus par les CFOs n'ont pas radicalement changé par rapport à l'enquête du printemps dernier. Toutefois, les préoccupations liées aux risques géopolitiques et aux perspectives économiques occupent une place croissante dans leur réflexion. Aussi, la plus grande menace perçue reste la pénurie de main d’œuvre qualifiée pour un quart des directeurs financiers français (25%) comme européens (27%). En outre, la majorité des CFOs continue de privilégier la croissance organique, près de la moitié d’entre eux en France ou en Europe (44%) estime que les compétences techniques sont les plus difficiles à acquérir au sein de leur entreprise.

« La rareté des compétences digitales dans la fonction finance semble être à l’origine du retard de certaines directions financières », souligne Anne Philipona-Hintzy, associée Deloitte.

Objectif : lutter contre la pénurie de main d’œuvre qualifiée

Cette édition de l’étude s’est donc concentrée sur la pénurie de main d’œuvre qualifiée, sur la compréhension de ce phénomène par les entreprises qui le subissent actuellement et sur les moyens qu’elles mettent en œuvre pour y remédier.

La plupart des CFOs font état de la difficulté à recruter des collaborateurs compétents et une main d’œuvre qualifiée. Dans les pays où le marché du travail est particulièrement restreint, la principale difficulté concerne le manque de personnes à recruter. En l’occurrence, les CFOs européens (44%) comme français (38%) soulignent une intention de réduire leurs coûts, malgré un marché du travail tendu.

Les solutions mises en place par les entreprises

Quant aux solutions retenues pour pallier cette pénurie, elles peuvent varier : accroissement de l’automatisation, renforcement de l’attractivité de l’environnement de travail ou encore recours à un réseau plus étendu de collaborateurs extérieurs à l’entreprise. Voici 10 ans à peine, cette externalisation et la délocalisation des processus métiers apportaient des réponses au goulet d’étranglement du marché du travail, mais ces stratégies ont perdu en popularité. Afin de lutter contre cette tendance, un tiers environ des CFOs français (38%) et européens (35%) envisagent donc d’augmenter modérément l’automatisation de leurs processus. Ils convergent également (à 35%) sur le fait de proposer un environnement de travail plus attrayant et de recruter davantage de main d’œuvre à l’international (quasiment 20% en France comme en Europe).

Enfin, seule une minorité de directeurs financiers (37% en France et 33% en Europe) déclare que son entreprise fait appel à des « bassins de main d’œuvre » non traditionnels, tels que des travailleurs âgés ou des parents de retour de congés longue durée. En outre, la main d’œuvre semblant diminuer et vieillir en Europe, ne pas considérer ces nouveaux profils de collaborateurs pourrait constituer, à moyen terme, une erreur de jugement stratégique.

Lu 817 fois Dernière modification le vendredi, 23 novembre 2018 09:39
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