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La RSE, une opportunité de développement à la portée de toutes les entreprises

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Auparavant démarche volontaire des entreprises, la Responsabilité Sociétale des Entreprises s’entoure désormais d’un cadre législatif commun. Avec la directive européenne sur le rapport de durabilité des entreprises (CSRD / Corporate Sustainability Reporting Directive) mise en place progressivement dès janvier 2024, les entreprises devront structurer leur démarche et se doter d’éléments de preuves pour attester des efforts engagés.

Une obligation qui ne sera bientôt plus l’apanage des grands groupes puisque l’Union Européenne ambitionne avec cette directive d’élargir le périmètre des assujettis. Cette obligation de reporting extra-financier est destinée à rendre compte auprès des parties prenantes mais aussi de l’État et des citoyens des impacts environnementaux, sociétaux et sociaux des activités des entreprises (évaluation des risques, mesure de prévention et d’atténuation de ces derniers, indicateurs de résultats…).

La démarche RSE, vecteur de progrès environnemental, social et financier

Les considérations sociales et environnementales tiennent une place de plus en plus centrale dans les préoccupations des entreprises. Le reporting en matière de RSE est l’opportunité de renforcer la confiance de leurs clients, acheteurs, investisseurs et partenaires. L’image et la réputation des entreprises sont désormais étroitement liées et même conditionnées en grande partie à leur engagement envers la société, leur respect des droits humains et leur impact environnemental.
Frederic Barth

Prendre de l’avance dans leur transition écologique représente un avantage concurrentiel de taille pour les organisations. Il existe un lien entre croissance économique et mise en oeuvre de démarches RSE : les entreprises vertueuses voient leur performance financière augmenter via le développement de leurs ventes, mais bénéficient aussi de la sécurisation de leur chaîne d’approvisionnement, sans oublier une meilleure image, et des risques de sanctions minorés.

La donnée RSE, au coeur de la transition sociétale et environnementale des entreprises

Les entreprises ne sont pas toujours équipées pour honorer ces nouvelles obligations. Se tourner vers des cabinets de conseil qui les aideront à établir un état des lieux de leur propre situation mais aussi à évaluer leurs tiers est souvent un bon point de départ.

Mais point d’état des lieux fiable sans une donnée exacte et exhaustive. Alors que faut-il mesurer ? Et de quelle donnée parle-t-on ? Via des questionnaires, des diagnostics et des scores, les sociétés peuvent savoir où elles en sont et où en sont leurs partenaires d’affaires sur la question de la RSE. Indice de Bien-Etre au Travail (IBET) du Cabinet Mozart Consulting, label Happy at Work, index de l’égalité professionnelle, bilan carbone et bien d’autres peuvent aider les entreprises à faire le point sur leur situation et celle de leurs tiers.

Il ne faut pas hésiter à démultiplier les sources et profiter de scores ESG déjà disponibles pour des millions d’entreprises.

Elles peuvent ensuite prendre les engagements et mesures qui s’imposent pour progresser sur la voie de la mise en conformité : ratio hommes / femmes, nombre de collaborateurs en situation de handicap, plan de formation du personnel, recours aux énergies durables, choix de matières premières éco-responsables, production d’équipements à haut indice de réparabilité…

Un engagement des entreprises en demi-teinte

Si beaucoup d’entreprises n’ont pas encore engagé de démarche RSE, un nombre important d’organisations sont déjà en ordre de marche.

Selon la 4ème édition de l’étude EcoVadis / Médiateur des entreprises / HEC Barometer, les entreprises françaises figurent au troisième rang des moyennes de score RSE des pays européens. Un tiers des entreprises françaises ont mis en place une politique d’achats responsables. Dans ce cadre, 39% des sociétés tricolores évaluent leurs fournisseurs sur leurs pratiques environnementales et sociales, et 14% mènent des audits sur site. Sachant que 70% de l’impact des entreprises en matière de RSE émanent des activités de leurs tiers fournisseurs, il est primordial d’y porter une attention particulière.

Par ailleurs, selon une enquête menée par Dun & Bradstreet et Forrester en 2021, 79 % des entreprises interrogées ont déclaré utiliser les données RSE pour atténuer leurs risques. Et 97 % des sondés ayant un niveau de maturité RSE élevé ont indiqué que leur stratégie RSE avait conduit à une réduction significative de leurs coûts.

Un petit pas pour l’entreprise, un grand pas pour la société

Les TPE et petites PME ne sont pas soumises aux obligations de reporting extra-financier. Pour autant, elles constituent l’immense majorité de notre tissu d’entreprise et ont leur part à prendre en matière de RSE. Réduction de l’empreinte carbone, lutte contre les discriminations, amélioration de la qualité de vie au travail sont autant de questions qui traversent toutes les directions d’entreprises.

De fait, nombre de petites structures s’engagent de leur propre chef dans des démarches RSE, impulsées par leurs clients et donneurs d’ordre. L’heure n’est plus à la prise de conscience mais bien à l’action concrète. Dès lors, quels outils, quels indicateurs s’offrent à ces entreprises ?

Tout d’abord, un diagnostic doit être établi, pour connaitre la position de son organisation sur ces questions, et pouvoir envisager des actions correctives. Quelles sont les forces d’une entreprise ? Cela peut être la parité hommes / femmes, les actions engagées pour le bien-être des salariés, ou simplement la suppression des gobelets jetables. Quelles sont ses faiblesses ? Peut-être une activité trop polluante, l’absence d’une politique d’achats responsables, ou le manque de mobilité interne. Il est important de considérer ses failles actuelles comme des opportunités futures.

Ce qui compte, ce n’est pas la destination mais le voyage... et les voyageurs !

Il est incontournable d’identifier les personnes clés qui auront un impact sur l’entreprise en termes sociaux, sociétaux et environnementaux (partenaires, fournisseurs, actionnaires…), et comment elles se comportent en matière de RSE. Car s’entourer de partenaires responsables contribue à améliorer ses propres performances.

Par Frédéric Barth, Directeur Général Altares

Lu 3043 fois Dernière modification le vendredi, 23 juin 2023 07:52
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