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Respecter les délais de paiement : un incontournable en cette période de COVID-19

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La crise sanitaire que nous traversons commence à montrer des effets concrets du point de vue économique. Dans ce contexte, la notion de respect des délais de paiement se repositionne sur le devant de la scène et a été largement évoquée par le ministère de l’économie et autres institutionnels ces derniers jours. En effet, avoir suffisamment de trésorerie pour payer ses échéances est la préoccupation première du chef d’entreprise. Le défaut de trésorerie peut avoir des conséquences très importantes telles que la perte de contrôle ou même la liquidation.

Des besoins de fonctionnement fondamentaux

La trésorerie est constituée par différents apports (fonds propres, emprunts, financements, etc.), dont le flux en provenance des clients. Malheureusement, cette évidence économique est très largement ignorée y compris chez les cadres en France dont le niveau moyen de culture économique et financière est souvent affligeant. Les délais de paiement entre professionnels sont réglementés : sans dispositions contraires figurant aux conditions de vente ou convenues entre les parties, le délai de règlement est fixé au 30e jour suivant la réception des marchandises ou l'exécution de la prestation. Mais s'il est précisé au contrat, le délai peut aller au-delà des 30 jours, sans dépasser 60 jours à partir de la facturation (ou 45 jours fin de mois).

Néanmoins, force est de constater que la loi est rarement respectée en France

Le non-respect des délais de paiement est un sport national, bien souvent orchestré par la Direction financière via des processus compliqués de validation de facture. Cet état de fait est dévastateur pour les petites entreprises d’une part en mettant leur trésorerie sous tension et en les exposant au risque de défaut de paiement, et d’autre part en les obligeant à mettre en place une organisation et des ressources pour le recouvrement au détriment du développement de l’entreprise.

Pour un patron de start-up obnubilé par le business, consacrer de précieuses ressources à faire respecter la réglementation est une aberration. Et c’est la double peine quand en plus on a commencé les travaux sans commande pour faire preuve de réactivité et d’agilité. Les délais de paiement se cumulent alors avec les délais de commande.

Cependant, au-delà de l’organisation « institutionnalisée » de l’allongement des délais de paiement, nous rencontrons encore régulièrement des individus qui vont intentionnellement bloquer le paiement pour faire pression sur le fournisseur - surtout si celui-ci est petit. Nous avons rencontré cette situation dans la grande distribution, la banque ou l’administration. Ce comportement est nocif et doit être traité le plus rapidement possible et avec la plus grande sévérité : arrêt immédiat des travaux en cours jusqu’à la régularisation, rappel à la loi et information systématique du service conformité du client.

En effet, le responsable de ce comportement est souvent un « petit chef » qui ignore que celui-ci fait porter un risque juridique à son entreprise et qu’il est en complète contradiction avec la responsabilité sociale de l’entreprise. Même si la situation se débloque toujours, force est de constater que la relation commerciale est durablement détériorée et que les intérêts de retard ne sont jamais payés.

En conclusion

Cette période de crise que nous traversons doit faire changer les mentalités. Il est important que les délais de paiement, surtout vis-à-vis des PME, soient un élément important de la RSE et que son non-respect sur des initiatives personnelles soit combattu avec la plus grande rigueur. À une époque où les grands groupes souhaitent resserrer leurs liens avec les PME, respecter les délais de paiement est la première étape indispensable qui permettra aux petites entreprises et startups de passer au mieux la crise actuelle.

Par Christophe Grangeon, Directeur Général de USERCUBE

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