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Le 3 en 1 : Environnement, économie, sécurité

RSE Écrit par  jeudi, 02 octobre 2008 00:00 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Nouvelle TVS et bonus écologique obligent, impossible de ne pas inclure une évolution du profil des véhicules de société dans les paramètres d'une politique environnementale digne de ce nom. Vu sous l'angle stratégique, quelles sont les grandes orientations à prendre pour le responsable de parc, qui a pour mission d'intégrer de bonnes pratiques ?

La problématique générale
Elle n'est pas de choisir un véhicule ! Entre le bonus à l'achat et le montant de la TVS CO2, les choix sont relativement faciles à faire ; ils s'imposent souvent d'eux-mêmes. 
Faire accepter un nouveau type de voitures - plus petites et/ou moins puissantes - à un réseau de commerciaux ou de techniciens, ne semble pas non plus une tâche insurmontable. Là aussi les choix s'imposent : petites citadines ou urbaines pour les flottes plutôt destinées à une circulation en agglomération ; les routières compactes et petites berlines pour ceux qui font 40 ou 60.000 km par an sur routes et autoroutes.


La difficulté de l'acheteur ou du gestionnaire de parc ne réside donc pas dans ses choix techniques automobiles.
Elle consiste plus dans sa capacité à faire rentrer les gènes écologiques dans la culture de l'entreprise. Outre les véhicules choisis, la réduction des gaz à effet de serre dépend pour une grande part de la gestion générale du parc et du comportement des conducteurs. Les solutions passent alors par une démarche stratégique transverse, dans laquelle s'implique la direction générale, notamment dans les PME. Les solutions passent également par la communication interne, autrement dit par un document diffusé et partagé par tous.

Une charte interne du véhicule d'entreprise

Si nous avons listé quelques voitures particulières par tranche CO2 (cf encadrés), chacun accède aisément à ces informations de façon exhaustive, en deux ou trois clics sur les sites des constructeurs.
En revanche, il est utile d'insister sur la nécessité d'élaborer et de diffuser une charte automobile, ce que les anglo-saxons appellent la car policy.
La plupart du temps, ce document existe dans les grandes entreprises. Il est moins courant dans les PME et les TPE. Sans être une bible de 300 pages, il peut contenir l'essentiel des règles que l'entreprise désire voir appliquées.
D'après Olivier Rigoni, fondateur du Cabinet Cogécar(1), un tel document devrait être composé de trois parties : la politique générale de l'entreprise, la grille des véhicules et les règles d'utilisation. Dans la philosophie générale, on trouve par exemple, les types de véhicules éligibles en fonction du statut des collaborateurs, les règles d'utilisation en situation privée, ou encore les objectifs en terme de développement durable.
Ce dernier point mérite mieux. Dans le cadre d’une politique volontariste en faveur de l'environnement, il doit faire l'objet d'un chapitre à part entière. De plus, rappelons que les paramètres de la réduction de la consommation vont généralement de paire avec les principes sécuritaires. Développer un grand chapitre «Environnement et sécurité» se justifie.
Objectifs de consommation, trucs et astuces pour les atteindre, plan de formation des conducteurs à la conduite douce et à la sécurité, techniques et outils de planification des tournées (GPS, géolocalisation...), politique interne de bonus pour la réduction des accrochages ou des accidents...tels sont quelques-uns des items à définir au titre de l'environnement et de la sécurité routière.

Un marché en mutation qui révèle encore quelques incohérences
Situation propre à un marché qui se cherche, les données écologiques, économiques et politiques parfois s'entrechoquent.

Quelques exemples :

• La Citroën C4 Bioflex est exonérée de TVS, mais subit un malus de 750 euros à l'achat.
• Ayant misé sur le diesel, les constructeurs français rechignent à sortir en série des modèles équipés par exemple en GPL (en tout cas en France) ; ce que l'on peut comprendre eu égard à l'énormité des budgets R&D, qu'ils ont consacrés à la motorisation gazole (après Audi, Peugeot ne rêve-t-il pas de gagner Le Mans avec un diesel HDI !).
• La diversité des solutions et des carburants alternatifs offre peu de garantie de pérennité. Comment demander alors aux acheteurs d'investir sereinement ? E85 (moins de 300 stations en France !), Bioéthanol (compatible motorisation essence), GPL (très opérationnel), GNV (gaz naturel), EMHV (compatible motorisation diesel), Flex Fuel, hybride, tout électrique...etc, on ne compte plus le nombre de solutions et de carburants.
• Les quelques constructeurs qui osent la commercialisation de la technologie hybride ne peuvent avoir l'ambition de pénétrer les grands parcs de façon massive, compte tenu des tarifs élevés : entre 25 et 30.000 euros pour la Toyota Prius (104g CO2/km) qui est pourtant exonérée de TVS et bénéficie d'un bonus de 2.000 euros.
Elle reste donc plus une alternative écologique pour les entreprises à mobilité régionale et celles qui sont particulièrement sensibles aux questions d’environnement et de développement durable. La technologie hybride est remarquable, mais il y a de fortes chances que la pile à combustible, lorsqu'elle sera accessible au plan économique, fasse un jour disparaitre l'hybride.

Le bon sens est de règle

D'ici l'avènement d'une énergie prenant l'hydrogène comme source, la bonne attitude pour un acheteur qui a mission d'allier contraintes économiques et éthique environnementale, est d'opter pour des solutions éprouvées, fondées sur des principes simples.
Réduire taille et cylindrée, rechercher le meilleur bonus et la TVS la plus faible, système de navigation et formation des conducteurs à la conduite «pied léger»... dans ces conditions, le risque de se tromper est faible !
Soulignons toutefois que le tout électrique, qui semble au point pour les flottes ultra citadines, constitue une solution opérationnelle. La Poste est d'ailleurs en cours de test sur cette technologie.
Ultime conseil pour une PME ! N'ayant pas des centaines de véhicules, elle hésite parfois à externaliser la gestion de ses quelques voitures. C'est probablement une erreur !
Les sociétés spécialisées en LLD (nationales ou régionales) et les grands constructeurs proposent, non seulement des packages adaptés aux attentes des PME, mais font désormais rentrer la protection de l'environnement et toutes ses composantes dans leurs offres de services.
Y faire appel, voilà probablement le moyen le plus efficace pour un dirigeant de faire de l'écologie, tout en gardant le meilleur de son... énergie pour son activité.


Par Philippe Dermagne

Les Minis
99 à 110g CO2/km
Citroën C1 HDi
Renault Twingo II Dci
Peugeot 107 HDi
Smart ForTwo Cdi

Les Urbaines
111 à 120g CO2/km
Ford Fusion 1.4 TDci
Opel Corsa 1.3 CDti
Renault Clio 1.5 Dci
Peugeot 207 Urban

Les Compactes
119 à 125g CO2/km
BMW 118 d
Citroën C4 HDi
Peugeot 308 1.6 HDi
Volkswagen Golf 1.9 Tdi

Les Routières
130 à 140g CO2/km
Audi A4 1.9 Tdi
Citroën C5 HDi
Peugeot 407 1.6 HD
Renault Laguna 1.5 Dci

Nota : listes des véhicules non exhaustives. Appellations parfois simplifiées. Choix arbitraire de 4 modèles par tranche CO2, sources : Constructeurs et CCFA
Lu 4616 fois Dernière modification le vendredi, 10 juillet 2015 09:33
Philippe Dermagne

En 1980, il crée sa propre société, une agence de publicité dédiée au BtoB, à la communication par l’écrit et à la motivation des forces de ventes. En 1995, il fonde l’une des toute premières agences multimédia française, en mettant en place un développement international en Suède, UK et Brésil. Depuis 2007, il est un journaliste qui présente la particularité d’avoir plus de 30 années d’expérience en tant qu’entrepreneur.
Ses terrains de prédilections : les RH, le développement durable, la gestion de flotte automobile. Son second métier : l’animation de colloques, tribunes et grands séminaires d’entreprise.