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Mobilité verte et éco-conduite, leviers de haute performance

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La fiabilité des données flottes automobiles revisitée par Orange

La rédaction de GPO Magazine consacre régulièrement ses colonnes à tous les aspects financiers et techniques de la gestion de flotte. Si le choix des véhicules et le montant des loyers est important, il ne constitue que 50 % du TCO*. Panorama sur les composantes des 50% restants.

Une fois que le collaborateur-conducteur est assis derrière « son » volant, le choix du mode d’acquisition (achat, crédit, LOA, LLD…) et le type de véhicule mis à disposition du salarié ont été déterminés depuis longtemps. Pourquoi souligner cette évidence ?
Décidé en fonction de l’organisation de l’entreprise, ce choix a généralement impliqué simultanément la direction des achats et le gestionnaire de flotte, plus rarement la direction commerciale ou les Ressources Humaines. Mais attention, ce processus de décision semble être précisément au cœur de la problématique qui nous intéresse aujourd’hui : le comportement du conducteur et l’éco-conduite.


Des objectifs parfois difficiles à concilier
Les Achats recherchent souvent le loyer facial, la prime d’assurance et la fiscalité les plus faibles, sans directement se soucier du type de véhicule. Pour sa part, le gestionnaire de flotte regardera plus attentivement les différences entre les conditions d’exploitation selon les véhicules envisagés : adéquation entre véhicule et usage, consommations annoncées par les constructeurs, type de contrat avec le loueur (entretien, valeur de reprise à la restitution ou encore franchise sinistre).

Les objectifs respectifs de ces deux responsables ne sont pas toujours incompatibles, mais legestionnaire de flotte devra parfois batailler avec les Achats pour imposer son point de vue.
En revanche, lorsque la direction commerciale ou la DRH interviennent, le problème se complique. En clair, cette dernière a un souci plus prégnant du bien-être des collaborateurs. L’automobile étant toujours pour le salarié un objet référent au plan social (hors flotte de véhicules de livraison ou techniques), la Direction commerciale veillera par exemple aux types d’équipements embarqués et la DRH à la motivation de son personnel. Toute Car Policy bien faite doit comporter ce pan social et psychologique.

Les composantes d’une gestion de flotte
Denis Ferault, Directeur du Consulting chez Arval, précise les quatre piliers d’une bonne gestion de flotte.
• Veiller à réduire les coûts
• Utilisation des véhicules
• Respect des process
• Comportement conducteur.

« Seule la combinaison des ces quatre paramètres permet de créer une véritable chaîne de performance en matière de gestion de flotte » explique-t-il. Ce que confirme d’une autre manière Guillaume Maureau, Directeur Général adjoint de ALD Automotive France : « le loyer est une chose, les coûts cachés tels que consommation, prime d’assurance, franchise en cas de sinistre, coûts de remise en état à la restitution du véhicule… en sont une autre ».

L’éco-conduite, un levier puissant d’économie
Deux chiffres sont révélateurs à propos de la consommation. Tous les opérateurs affirment que le carburant représente en moyenne 20 % du coût total d’acquisition (TCO) et sur ce poste, la différence de consom­mation entre une conduite brutale et une conduite sage sécuritaire peut grimper de 20, voire 25 %.
« Un commercial qui fait 40 000 km/an avec un véhicule bien adapté à sa mission consommera de l’ordre de 4 800 €/an de carburant » précise Guillaume Maureau. Un rapide calcul amène à estimer entre 960 et 1 200 € le potentiel d’économie réalisable par véhicule. Si l’on considère que certains parcs sont constitués de centaines, voire de milliers de véhicules, le montant de l’économie devient très significatif. Quelques euros en plus ou en moins sur un loyer mensuel apparaissent alors relatifs.

Il n’y a pas que l’économie de carburant
D’une conduite sage sont issus plusieurs atouts installant le cercle vertueux d’économies importantes :
• Diminution de la prime d’assurance : une flotte automobile affichant un taux réduit d’accrochages et d’accidents permet au gestionnaire de renégocier les primes d’assurances allant jusque –10 %, voire –20 % selon les cas et les polices d’origine.
• Réduction de la franchise en cas de sinistre : les différences peuvent se chiffrer en centaines d’euros.
• Réduction des coûts d’entretien courant : notamment plaquettes de freins et pneumatiques, mais aussi taux de pannes liées à une mécanique brutalisée (embrayage, boite de vitesse mécanique, ponts et cardans… etc).
• Réduction ou même disparition des frais de remise en état en fin de contrat : ces frais peuvent vite grimper à 500 ou 1 000 €. Signalons que certaines entreprises refacturent ces frais aux salariés.
• Bonne reprise à la restitution : là encore, ce sont des milliers d’euros qui sont en jeu.
L’encadré en bas de page (Les grands postes du TCO) indique très précisément les points où tout effort, parfois facile, réduit de façon drastique les coûts d’exploitation.

Comment former les conducteurs à l’éco-conduite
Tous les opérateurs du secteur de la LLD proposent des solutions de stages de formation à l’éco-conduite. Chez ALD, ils s’inscrivent dans un programme complet « BlueFleet » avec comme partenaire l’École de JP Beltoise, qui inventa, il y a plus de vingt ans, le concept « Conduire Juste ». Pour Arval, les stages font partie du service « Mesure & Management ». Enfin, chez GE Capital Fleet Services, on propose le programme ClearDrive qui comporte trois volets : les packs autoformation, simulateur et coaching. Le prix moyen d’un stage d’éco-conduite est de l’ordre de 250à 300 €.

Parmi les outils complémentaires d’économie, citons dans le désordre l’utilisation pertinente du GPS, la projection des déplacements (en allant jusqu’à envisager les transports publics), la plani-fication et la gestion à distance des tournées, l’auto-partage (lorsque cela est possible), les systèmes embarqués qui permettent de trans­former en véritable jeu la réduction de consommation en temps réel (EcoDrive d’ALD, une application gratuite sur IPhone). Arval rappelle enfin que tout programme de formation à l’éco-conduite doit être suivi de mesures a posteriori.

Si l’on fait les comptes…
On s’aperçoit que des actions, qui sont souvent simples à mettre en œuvre, concernent 35 à 40 % du coût total d’acquisition. C’est évidemment considérable et cela mérite que les décideurs se penchent avec plus d’acuité sur la question.
Ultime remarque ! L’éco-conduite peut aussi avoir une incidence intéressante sur le niveau de stress donc sur la santé. De là à imaginer qu’une conduite sage serait de nature à réduire les taux d’absentéisme, voilà un pas que nous ne franchirons pas. Et pourtant !

Épilogue
« Le meilleur des calculateurs d’économie, reste quand même le cerveau » nous déclare avec humour Denis Ferault d’Arval. Il a raison. Et n’est-ce pas la meilleure façon de replacer la valorisation des ressources humaines au cœur d’un débat parfois trop technique ?

Par Philippe Dermagne

 

*TCO : Total Cost Ownership : coût total d'acquisition

Les principales règles de l’éco-conduite

Changer les rapports à bas régime moteur (boîte mécanique)
Vitesse : réduction et constance
Régime moteur le plus bas possible
Anticipation du trafic (regarder loin devant)
• Utilisation d’instruments de bord : ordinateur, GPS…
Rationaliser les déplacements (prévisions)

 

Les grands postes du TCO  (en %)

Loyer : 45
Carburant : 20
Assurance : 15
Maintenance-entretien : 10
Pneumatiques : 5
Frais de gestion : 5


Source : ALD Automotive

 

 

Lu 9010 fois Dernière modification le lundi, 12 décembre 2016 10:20
Philippe Dermagne

En 1980, il crée sa propre société, une agence de publicité dédiée au BtoB, à la communication par l’écrit et à la motivation des forces de ventes. En 1995, il fonde l’une des toute premières agences multimédia française, en mettant en place un développement international en Suède, UK et Brésil. Depuis 2007, il est un journaliste qui présente la particularité d’avoir plus de 30 années d’expérience en tant qu’entrepreneur.
Ses terrains de prédilections : les RH, le développement durable, la gestion de flotte automobile. Son second métier : l’animation de colloques, tribunes et grands séminaires d’entreprise.