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Les ventes de Véhicules Utilitaires Légers se portent bien

Finance Écrit par  mercredi, 02 juillet 2008 00:00 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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En France, sur les quelques 2,5 millions de véhicules immatriculés en 2007, 18 % sont des VUL, soit environ 440.000 véhicules.

La croissance des immatriculations des VL(1) sur le premier semestre 2008 a été de 4,6 %. Voilà un excellent résultat, qui contraste avec un certain pessimisme exprimé par les grands constructeurs en juillet ; notamment celui affiché par Carlos Ghosn, Président de Renault, qui s'attend à une rentrée moins flamboyante.
Les entreprises n'ont manifestement pas le même regard. Pour les strictes immatriculations des VUL(1), tout va bien ! Avec une croissance sur le premier semestre 2008 de 5,4 %(2) les constructeurs ont de quoi avoir le sourire sur les immatriculations entreprises.
Elles achètent ou louent des véhicules utilitaires pour deux motifs interdépendants : une réponse immédiate à leurs activités, alliée à de bonnes perspectives à moyen terme.


Mais d'après l'OVE(2), là n'est pas la seule explication du succès des VUL, que deux points viennent étayer :
• un phénomène de report des ventes des petits véhicules industriels (>3,5T) sur les VUL(<3,5T).
• les sorties et les campagnes de publicité massives sur les nouveaux modèles des trois constructeurs français, qui maîtrisent 60 % du marché : Citroën Berlingo II, Renault Kangoo II, Peugeot Partner Teppe.

Fiscalité environnementale, les VUL pour l'instant épargnés
Alors qu'en 2007 la TVS CO2 a radicalement modifié la structure des ventes VP(1) aux entreprises, en revanche rien de nouveau à ce jour sur le front fiscal des VUL. Il n'existe d'ailleurs pas pour l'instant de dispositif permettant d'identifier leur consommation de CO2. Dans leurs plaquettes publicitaires ou sur leurs sites web, les constructeurs évitent soigneusement le sujet et parlent pudiquement des qualités aérodynamiques (le Cx), sous-entendant consommation faible et taux de CO2 réduit.
Mais à plus long terme, la structure du marché des VUL pourrait bien évoluer aussi, lorsque les modalités d'une réglementation environnementale seront établies, ce qui ne devrait tarder ! Nous pourrions avoir quelques mauvaises surprises dans la mesure où les puissances des VUL sont en moyenne sensiblement plus élevées que les VP.

Sécurité, peut mieux faire
Le prix d'achat des VUL primant sur la sécurité, des équipements tels que l'ABS ou l'Airbag-passager ne sont toujours que des options et encore. L'ABS n'est disponible au catalogue que sur 40 % des utilitaires, et l'airbag-passager est une option dans 95 % des cas. Que dire des absences de témoins de surcharge, ou des grilles isolant le fret à l'arrière du conducteur dans la cabine !

La LLD en perte de vitesse
Il fallait bien que cela arrive un jour. Pour la première fois depuis des années les mises à la route de la LLD ont chuté de près de 3 % au premier trimestre 2008. Le parc est toujours d'un million de véhicules, dont 31 % sont des utilitaires. Cette baisse est surprenante en regard de l'augmentation du nombre des immatriculations sur la même période. Plusieurs explications sont possibles :
• une modification des comportements des clients LLD qui demandent des contrats plus longs avec des kilométrages moyens à la baisse,
• les autres systèmes de financements se battent bien : LOA et Crédit Bail,
• les entreprises qui achètent les VUL sont majoritairement des PME qui font peu appel à la LLD.
Sans doute est-ce un mixage de ces trois raisons qui vient expliquer la méforme de la LLD, dont les atouts de la formule et les avantages des services associés n'ont pourtant pas à être remis en cause.

 

Par Philippe DERMAGNE



1.  VL = Voiture Particulière
    VUL = Véhicule Utilitaire Léger
    VL = VP+VUL
2. Sources : CCFA et OVE (Observatoire du Véhicule d'Entreprise)
3. Source : Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salarié

Lu 4831 fois Dernière modification le jeudi, 09 juillet 2015 12:55
Philippe Dermagne

En 1980, il crée sa propre société, une agence de publicité dédiée au BtoB, à la communication par l’écrit et à la motivation des forces de ventes. En 1995, il fonde l’une des toute premières agences multimédia française, en mettant en place un développement international en Suède, UK et Brésil. Depuis 2007, il est un journaliste qui présente la particularité d’avoir plus de 30 années d’expérience en tant qu’entrepreneur.
Ses terrains de prédilections : les RH, le développement durable, la gestion de flotte automobile. Son second métier : l’animation de colloques, tribunes et grands séminaires d’entreprise.