Imprimer cette page

Les français et les conflits mondiaux

Etudes Écrit par  lundi, 30 mars 2020 08:16 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
Évaluer cet élément
(0 Votes)

Le Printemps de l’économie et l’INSEEC U dévoilent les résultats exclusifs d’un sondage Opinionway (administré en début de pandémie) destiné à analyser le rapport des Français aux risques de conflits. Guerre économique, enjeux géopolitiques, mondialisation, protectionnisme, Europe … les Français passent au crible les enjeux actuels et les combats à mener.

Les Français livrent ainsi une vision inquiète mais contrastée des perspectives économiques mondiales. Si leur opinion sur le niveau d’action le plus efficace pour améliorer les choses varie selon le sujet abordé de l’échelle nationale à l’échelle mondiale, le niveau européen est très peu cité. Cette défiance à l’égard des institutions européennes prend une résonance particulière à l’heure de la guerre sanitaire que traverse le monde. Enfin, s’ils considèrent que le monde est plutôt en guerre sur le plan économique, les Français sont néanmoins partagés entre attachement au protectionnisme et attachement au libre-échange. Revue de détail et décryptage.

« Ce sondage administré au début de la crise du covid-19 montrait déjà le désir des Français de plus de protection face aux risques de guerres en tout genre : la majorité des français, y compris les CSP +, sont désormais favorables au protectionnisme. Et au niveau européen, ils expriment une attente d’une Europe sociale plus efficace. Avec la crise du coronavirus, la prise de conscience des failles de la mondialisation est brutale », déclare Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur des Economiques et du Printemps de l'économie.

Le rôle et la place de l’Union européenne divisent l’opinion

L’échelle mondiale ou européenne apparaît plus efficace aux yeux des Français que l’échelle locale ou nationale s’agissant des politiques pour lutter contre le dérèglement climatique (73%), la régulation des multinationales (70%), la protection des données personnelles (61%), l’instabilité financière (61%), et la préservation des ressources (60%). Le niveau national et local reste perçu comme étant le plus efficace sur cinq des treize domaines testés : l’éducation (74%), l’emploi (73%), la protection sociale (73%), la santé (68%) et la sécurité (62%).

Cependant, sur aucun des sujets, l’Union européenne n’apparaît comme le niveau d’action le plus efficace, y compris en matière de politique commerciale, d’instabilité financière, ou de lutte contre le dérèglement climatique. Surprise de ce sondage, les Français sont moins demandeurs d’un assouplissement de la politique de la concurrence (9%) ou d’une réforme de la monnaie unique (11%), sujets pourtant au cœur des confrontations électorales des dernières décennies sur l’UE, notamment le référendum sur le TCE en 2005, que du développement d’un modèle social européen (30%) et d’une politique industrielle (27%).

« Le monde se tend, au niveau international, national, et local. Le sentiment que l’Union européenne ne sert à rien est très inquiétant. Pourtant, si elle proposait un modèle social cohérent, une politique industrielle, et des coopérations renforcées à quelques-uns dans certains domaines, elle retrouverait toute sa légitimité », souligne Rémi Jeannin, vice-président du Printemps de l’économie.

La guerre économique est un fait aux yeux des Français

Près d’un Français sur deux considère que le monde de manière générale est en guerre sur le plan économique (47%), alors que très peu le considèrent en paix (13%). Les trois principales zones de la mondialisation sont entrées en guerre économique selon les Français, avec les Etats-Unis au cœur de ces conflits commerciaux.

Une majorité absolue de Français considère que les États-Unis et la Chine sont en guerre sur le plan économique (57%) et près d’un Français sur deux est du même avis s’agissant des relations entre les États-Unis et l’Union européenne (46%). Enfin, La perception d’une « guerre économique » est plus ténue mais existe tout de même s’agissant des pays européens entre eux : 32% des Français estiment qu’on peut bien parler de guerre entre les pays de l’UE (contre 25% qui jugent qu’ils sont en paix et 40% « entre les deux »).

Le climat, l’accès aux ressources, les migrations au cœur des inquiétudes

Au-delà d’un sentiment global de tension, les Français expriment une forte inquiétude sur différents sujets au premier rang desquels on trouve le dérèglement climatique (52%) ou la lutte entre les grands pays pour l’accès aux ressources (44%). Mais les Français sont aussi anxieux à l’égard des migrations (46%), de la reprise de la course aux armements (41%) et, dans le contexte de propagation du coronavirus (enquête effectuée les 19 et 20 février), des épidémies (41%). Deux autres thématiques inquiètent fortement les Français aujourd’hui : la mainmise sur les données personnelles des géants du numérique (48%), et l’avenir des retraites (44%).

Protectionnisme et libre-échange renvoyés dos à dos

Les Français apparaissent très partagés à l’égard du protectionnisme : une courte majorité y est favorable (51%) contre 46% qui lui préfèrent libre-échange. Cependant, cette question est très clivante, et pas là où on attendait le clivage : il y a très peu d’écart entre les catégories sociales, les CSP- étant à peine plus favorables (56%) au protectionnisme que les CSP+ (51%). C’est la variable d’âge qui détermine un clivage, entre les jeunes générations plus tournées vers le libre échange (60%) que les 50-64 ans (39%) ou plus de 65 ans.

« Dans la guerre que nous menons actuellement, toutes nations confondues contre le covid-19, l'enseignement supérieur est au premier rang, dans sa double mssion d'enseignement et de recherche. Il se doit d'accompagner les jeunes générations dans une vision complètement renouvelée de la création et de la transmission des savoirs, comme dans la hiérarchie des valeurs, pour construire un monde plus sûr, plus responsable et en paix », déclare Isabelle Barth, Directrice de la recherche et de la valorisation des contributions académiques INSEEC U.

« Raison pour laquelle, entre autres, l’INSEEC U. s’associe au Printemps de l’économie, à un moment de crise mondiale où la hiérarchie des priorités devra être revue fondamentalement », déclare Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur des Economiques et du Printemps de l’économie.

Méthodologie :
L’étude « Les Français et les risques de conflits » pour Le Printemps de l’économie, a été réalisée en ligne du 19 au 20 février 2020 auprès d’un échantillon de 1032 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

Lu 729 fois
La rédaction

Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr