L'introduction de l'agilité dans la gestion de projets devient plus fréquente. « Depuis 2 ou 3 ans, la demande de rapprochement entre notre solution de gestion de projets avec un outil de management agile revient régulièrement, l'entreprise ayant besoin de connecter l'outil de gestion de projets à sa méthode de gestion agile », constate Gilles Lavalou, président et co-fondateur de NQI, éditeur de NQI Orchestra, solutions web de gestion de projets et de portefeuilles. La gestion de projets nécessite une certaine organisation. « Certains de nos clients ont jusqu'à 15 000 projets à gérer », ajoute-t-il. Il s'agit alors de fédérer tous les participants aux projets sur un espace web commun doté d'outils pour maîtriser l'intégralité du cycle de vie des portefeuilles de projets. « Pour s'adapter à un management agile,
il est important que l'outil de gestion de projets offre une certaine souplesse de paramétrage et de configuration qui puisse être utilisée au cours de l'évolution du projet », note Gilles Lavalou. 

Une souplesse qu'un simple tableur peut difficilement atteindre, dès que le projet devient complexe ou que le nombre d'utilisateurs se multiplie. En revanche, un outil dédié peut donner une vision microscopique par tâche, par phase et par projet, et aussi macroscopique, par organisation et par portefeuille, donner une vision des temps et des ressources nécessaires, et se connecter éventuellement à une solution de gestion agile.

Garder les talents
Les spécialistes de gestion agile parlent de Scrum, de Sprint ou encore de Kanban pour ne citer que quelques exemples. En substance, le Scrum est fondé sur la théorie de contrôle des processus empi­riques. En d'autres termes, on estime que la connaissance s'acquiert par l'expérience et la prise de décision se fait sur la base de ce qui est déjà connu. Appliqué à la gestion d'un projet, cela se traduit, par exemple, par le rythme qui peut s'accélérer soudainement et que les équipes qui y sont consacrées doivent pouvoir avancer ou retarder leur intervention, en fonction des connaissances acquises dans le déroulement du projet en cours. Bref, c'est l'adaptation permanente tous azimuts ! 

« Nous intervenons sur les projets de transformation agile globale d'entreprise, l'agilité changeant la donne en permettant de s'appuyer sur l'intelligence collective de l'entreprise et de ses équipes », précise Luc Legardeur, président de Xebia. « Dans la gestion de projets, l'agilité est une question de méthodes en réalité, ce qui change beaucoup de choses, avec par exemple une bureaucratie très réduite – le strict nécessaire étant consigné sur un cahier des charges et le reste pouvant être formalisé verbalement – des équipes faisant intervenir les différents métiers, et une adaptation permanente », ajoute Luc Legardeur. La gestion agile de projets utilise volontiers tous les outils de communication à distance, le chat, Skype, Google Docs ou encore Git Hub pour les déve­loppements informatiques. Mais parce qu'il y a toujours le facteur humain, la « colocation », qui permet aux équipes travaillant sur un même projet de se réunir à un moment donné, est importante.

Changements permanents
Pour les spécialistes de l'entreprise agile, les plates-formes collaboratives peuvent avoir leur utilité dans la gestion de projets à condition de pouvoir s'adapter aux changements permanents. Et c'est important car les nouveaux collaborateurs de l'entreprise, issus de la génération Y, sont déjà adeptes de ce modèle de collaboration agile. « La méthode agile permet de garder les talents dans une entreprise libérée », conclut Luc Legardeur. L'agilité est bien devenue une réelle priorité pour l'entreprise, et en particulier dans ses pratiques collaboratives.