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Benoit Renauld, DG de Werner et Mertz France : une philosophie écologique et durable

Benoit Renauld, DG de Werner et Mertz France : une philosophie écologique et durable

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Diplômé en Sciences économiques et de l’ICN Business School, Benoit Renauld démarre sa carrière chez Procter & Gamble France. Il est ensuite nommé directeur de clientèle de Scott Paper et Brossard France. En 2007, il rejoint Beiersdorf et occupe les fonctions de directeur des grands comptes France de 2007 à 2012. Enfin, en 2012, Benoit Renauld se voit confier la direction générale France et Bénélux du spécialiste européen des produits ménagers écologiques, Werner et Mertz, une entreprise familiale créée en 1867 à Mayence, en Allemagne.

Son objectif : accompagner les consommateurs dans la protection de l’environnement, poursuivre les combats écologiques du groupe et toujours innover. Un pari gagné pour ce dirigeant engagé dans le développement durable, Werner et Mertz ayant décroché les certifications les plus exigeantes sur le marché de l’entretien de la maison. Preuve que la célèbre grenouille Rainett a encore de beaux jours devant elle !

GPO Magazine : En 2012, vous avez été nommé Directeur Général de Werner et Mertz France/Bénélux, quels sont les chantiers que vous avez lancé à votre arrivée au sein du groupe ?
Benoit RENAULD : À mon arrivée en 2012, j’ai voulu donner une nouvelle impulsion au groupe Werner et Mertz. C’est ainsi que de 2012 à 2014, nous avons travaillé dans deux directions : la première, en remettant l’offre produit à plat (travail sur la gamme, l’identité visuelle, le marketing…) et la deuxième, en recrutant de nouveaux collaborateurs et en utilisant de nouvelles méthodes de management.
Une fois posés les fondamentaux, nous avons mené à bien deux grands chantiers d’écologie globale : le remplacement des dérivés d’huile de palme par des dérivés d’huile de tournesol, de colza, d’olive et de coco dans nos formules produits, et l’utilisation de plastique recyclé pour nos emballages. Par ailleurs, nous avons supprimé à 80 % les composés toxiques de nos encres apposées sur nos étiquettes.

GPO Magazine : Être pionnier européen de l’entretien écologique entraîne des exigences et des devoirs. Quels sont les engagements de Werner et Mertz ?
Benoit RENAULD : Le groupe Werner et Mertz est éco-pionnier depuis plus de 30 ans. Tout d’abord, le siège social de notre groupe à Mayence est l’un des bâtiments les plus « durables » d’Europe. Construit en 2010, c’est le premier bâtiment de cette taille à énergie positive capable de générer lui-même l’énergie nécessaire à son fonctionnement en associant l’éolienne, le photovoltaïque et la géothermie.
Ensuite, les eaux utilisées pour fabriquer les produits sont épurées grâce à une station d’épuration avant d’être redistribuées dans les réseaux communaux. Depuis 2012, nous avons également réduit de 9 % notre consommation d’eau sur nos sites de Mayence et de Hallein (Autriche). Enfin, nos produits ne sont pas testés sur les animaux et nous n’utilisons pas de dérivés animal.

GPO Magazine : Depuis de nombreuses années, Rainett est totalement impliquée dans la lutte contre les déchets plastiques et la protection des océans : quelles sont les actions mises en place par votre entreprise ?
Benoit RENAULD : On a tous en mémoire les images choquantes d’emballages plastiques dans les océans. Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique est déversé dans l’océan. En 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poisson dans l’océan. Réduire la décharge de déchets est une nécessité absolue. Il faut donc entraîner des concurrents dans la boucle de l’économie circulaire en incorporant davantage de plastiques recyclés.
Mais nous avons été plus loin dans le développement durable en intégrant à notre démarche environnementale le « Cradle to Cradle », littéralement « du berceau au berceau ». Un concept selon lequel une entreprise peut avoir une empreinte positive, en permettant un recyclage des produits à l’infini, grâce à une réflexion engagée dès la conception du produit.
C’est la raison pour laquelle nous avons lancé une première action afin de n’utiliser que du plastique recyclé pour les emballages. Cette démarche initiée par notre groupe avec des chercheurs a été pratiquée en « open innovation », sans brevet d’exclusivité. En effet, notre objectif est de travailler pour le bien de la collectivité et les générations futures. Nous essayons par le biais de l’économie circulaire de trouver une solution à ce fléau et de donner un regain d’optimisme dans la consommation.

GPO Magazine : La RSE est-il un vecteur de compétitivité pour Werner et Mertz ?
Benoit RENAULD : De facto, la RSE est un vecteur de compétitivité s’agissant d’une différenciation forte de notre entreprise. Cependant, l’objectif de notre groupe n’est pas la performance à tout prix.
Nos dirigeants et collaborateurs ont à cœur d’avoir une démarche écologique responsable pour la composition de nos produits, de nos emballages ainsi que pour les moyens de production et de logistique utilisés. C’est d’ailleurs à ce titre que notre groupe est multi-certifié et a reçu de nombreux labels (EMAS, ISO 50001, ISO 14001, LEED Platinium, Cradle to Cradle Gold et Ecolabel).

GPO Magazine : Quelle est la feuille de route de votre groupe pour les années à venir ?
Benoit RENAULD : Il s’agit d’abord de clôturer le chantier de l’affranchissement complet de l’huile de palme dans nos produits. En 2019-2020, nous supprimerons également complètement les dernières molécules à problème dans les encres ou les colles de nos étiquettes.
Mais dès l’année prochaine, nous allons progressivement mettre sur le marché des poches souples, pour nos lessives, entièrement recyclable. Il s’agit d’une innovation importante brevetée par Mondi.

Lu 5091 fois Dernière modification le lundi, 18 mars 2019 09:04
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.