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Relever les défis de la mobilité d’aujourd’hui et de demain

Relever les défis de la mobilité d’aujourd’hui et de demain

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Le « multi-écran » devient la norme en entreprise avec le développement des smartphones, tablettes et autres appareils. Mais pour tirer avantage de la mobilité, encore faut-il concilier gouvernance, sécurité et coût.

La mobilité est plébiscitée par de nombreuses entreprises qui y voient de réelles opportunités. Mais dans un environnement complexe et mouvant, il convient également de relever les défis de la mobilité. Quels sont les avantages, les défis de la mobilité ? Comment gérer les obstacles ? Telles sont les questions que la rédaction de GPO Magazine a posées à Jean-Paul Alibert, président de T-Systems France ainsi qu’à Mathieu Maillet, consultant communi­cations unifiées et mobilité chez NetXP.

Quels sont les avantages de la mobilité ?
Au cours des dernières années, la révolution digitale a transformé le mode de fonctionnement des entreprises. En effet, les modes de travail et les outils ont évolué et la majorité des dirigeants d’entreprise ont aujourd’hui recours aux outils mobiles, objets connectés, bureaux virtuels…
En effet, après des débuts modestes, la mobilité connaît un essor sans précédent, porté par les smartphones, tablettes et autres appareils toujours plus performants, grâce aux réseaux 3G et 4G ainsi qu’à l’explosion des applications innovantes. Les consommateurs sont friands de mobilité dans leur vie personnelle et ils la réclament pour leur vie professionnelle car ils y voient de nombreux avantages en termes de communi­cation entre salariés, pro­ductivité pendant les déplacements et nouveau vecteur pour atteindre les clients. Les gains en productivité sont indéniables : « Les solutions de mobilité actuelles permettent à l’utilisateur de retrouver son environnement de travail depuis n’importe où, n’importe quand. Les outils dis­ponibles (mails, agenda, chat, audio/vidéo, suite bureautique, applications métiers, etc.) sur les postes de travail fixes, le sont dorénavant sur les terminaux mobiles, avec un format adapté. L’évolution rapide des technologies mobiles offre la possi­bilité d’accélérer la stratégie de communications unifiées engagée depuis plusieurs années par les entreprises » indique Mathieu Maillet.  
En outre, la mobilité offre une grande souplesse d’utilisation et permet de s’adapter aux usages. « En fonction du besoin métier, les solutions actuelles permettent de personnaliser les configurations en les adaptant aux profils et besoins des utilisateurs. Par exemple : installer une application métier type CRM pour les commerciaux de l’entreprise, donner accès au réseau Wi-fi des salariés présents dans les bâtiments de l’entreprise, figer le terminal sur une application (mode Kiosk) pour des besoins spécifiques (salon, ma­gasin, salle de réunion…) » complète Mathieu Maillet.

Quels sont les défis de la mobilité ?
Il existe de nombreux défis à la mobilité tels que la gouvernance, la sécurité et le coût.
En premier lieu, la mobilité pose des défis en matière de gouvernance. « Il s’agit là du principal défi dans la mesure où il existe de plus en plus d’offres liées à la mobilité, et toute la difficulté est d’adapter la solution qui conviendra aux différentes populations de l’entreprise et à leurs usages. En effet, la solution ne peut pas être la même pour tout le monde. En outre, il s’agit de trouver un bon équilibre entre les usages, le coût et la sécurité, ce qui est loin d’être évident. En effet, soit les entreprises n’avancent pas aussi vite qu’elles le pourraient, soit on aboutit, au contraire, à des solutions beaucoup trop radicales en termes de coût et de sécurité » indique Jean-Paul Alibert.
Les DSI, aussi bien que les directeurs commerciaux, devront donc redéfinir les priorités du portefeuille d’applications en fonction des besoins de mobilité. Cela exige une stratégie flexible à même d’être régulièrement ajustée afin de s’adapter aux changements rapides dans le paysage de la mobilité. « Il convient d’avoir une bonne gouvernance et de faire un croisement entre le type d’usage (bureautique, Excel, Power point…) et les populations. Car certains salariés ont besoin de plus de mobilité que d’autres. La mise en œuvre de ces solutions est complexe car il n’existe pas une solution unique mais plusieurs en fonction des types de population. C’est la raison pour laquelle se développent de plus en plus des zones de service opérées afin d’amener ces solutions-là dans un mode opéré de service »,souligne Jean-Paul Alibert.
Bien entendu, la formation de l’équipe est essentielle afin de recourir à la meilleure solution en termes de mobilité.
« Il convient donc de former dès le début du projet une équipe transverse afin de sensibiliser au mieux l’ensemble des utilisateurs (RH, équipe technique, équipe communication, support informatique, etc.), transférer les compétences aux équipes de support informatique et rédiger des procédures claires et précises pour chaque cas d’incident, rendre l’utilisateur le plus autonome possible en le laissant s’approprier les nouveaux outils (procédure d’enrôlement, installation de ses applications). Cela permet à l’utilisateur de s’auto-former sur la solution et de décharger le support informatique. Enfin, il conviendra de communiquer régulièrement sur le projet et sur ce qu’il va apporter » précise Mathieu Maillet.
La sécurité est également un obstacle au développement des technologies de mobilité au sein de l’entreprise : 45 % des DSI considèrent qu’il existe un risque majeur autour de cet enjeu. En effet, l’information devient plus vulnérable aux attaques, en dépit de récentes améliorations des solutions de gestion d’appareils mobiles et de sécurité des terminaux. En outre, l’un des risques est de perdre ou de se faire voler des appareils contenant des données sensibles. « Afin de garantir l’intégrité des données de l’entreprise, il est nécessaire de mettre en place des solutions de sécurité sur les terminaux. Pour ce faire, il convient de sécuriser l’accès au mobile (rendre obligatoire l’usage d’un mot de passe de déverrouillage robuste par l’utilisateur) et l’accès aux données (configurer des systèmes de sécurité pour accéder aux données de l’entreprise telles que VPN, certificats, etc.), de chiffrer les données de l’entreprise présentes sur le mobile et enfin, de maîtriser les terminaux (déployer un AppStore interne à l’entreprise afin de contrôler les installations d’applications malveillantes et de proposer des applications internes, adaptées aux besoins des utilisateurs, de mettre en place des systèmes de détection de Jailbreak/Root qui peuvent rendre le terminal vulnérable, d’utiliser des solutions permettant d’effacer à distance le terminal (en cas de perte, de vol ou de plusieurs tentatives de déverrouillage par exemple) et de gérer le cycle de vie des terminaux (achat, attribution, remise au stock, etc.). Enfin, il convient de sensibiliser les utilisateurs en rédigeant une chartre d’utilisation contenant les bonnes pratiques » explique Mathieu Maillet.
La sécurité du poste de travail est donc un élément essentiel à ne pas négliger car les menaces sont exponentielles (vol de données, arnaque au président, etc.). « Une entreprise ne doit pas essayer de gérer elle-même la sécurité.
Il convient dans tous les cas de figure de faire appel à une société de service spécialisée afin de sécuriser les postes de travail, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une PME ou d’une ETI. En effet, une perte de données, une intrusion pourraient causer sa perte » souligne Jean-Paul Alibert.
Enfin, le coût est un élément essentiel pour les entreprises car la mobilité peut représenter un investissement important. À ce titre, 41 % des DSI ont indiqué que son prix représentait un défi conséquent. « Il convient de tenter d’obtenir des réductions de coût. En effet, celles-ci ont une réelle répercussion dans l'entreprise, surtout lorsque l’on essaye de mesurer les coûts cachés autour du poste de travail et de la mobilité. Le coût caché principal est essentiellement celui qu’un collaborateur a pu engendrer à la suite de données mal sauvegardées, sécurisées ou encore implémentées. Il existe des sociétés spécialisées dans l’analyse des coûts, y compris les coûts cachés. Cependant, cela n’est pas accessible à toutes les entreprises. Dans tous les cas, certaines entreprises feraient bien de rentrer dans ce type de démarche », insiste Jean-Paul Alibert.


Tour d’horizon de quelques solutions

Afin de gérer les flottes de terminaux mobiles, des solutions dédiées au monde de l’entreprise ont vu le jour (EMM : Enterprise Mobility Management). Pour garantir le succès des projets de mobilité, il est aujourd’hui nécessaire de mettre en place l’une de ces solutions. Les leaders du marché sont actuellement VMware AirWatch, MobileIron, Citrix XenMobile, BlackBerry ou encore Microsoft Intune.

Ces solutions offrent trois briques fonctionnelles :
• MDM (Mobile Device Management) : gestion et configuration du terminal mobile afin de le sécuriser  (politique de mot de passe, effacement du terminal, messagerie, Wi-fi, VPN, etc.) ;
• MAM (Mobile Application Management) : gestion des applications mobiles (création d’un App Store interne avec des applications publiques ou développées par l’entreprise) ;
• MCM (Mobile Content Management) : gestion du contenu des mobiles (accès aux répertoires de fichiers, SharePoint, Intranet, etc.).

Source : Mathieu Maillet


Ouverture de nouveaux services Mobilite

Les solutions mobiles (terminaux et solutions de gestion) sont en constante évolution (environ une version majeure par an). Celles-ci offrent à chaque nouvelle itération de nouvelles fonctionnalités (VPNonDemand, sécurisation renforcée, empreinte digitale, interface optimisée, résolution de bug, amélioration des performances, etc.).
Il est nécessaire de prévoir des mises à jour régulières des plates-formes utilisées afin d’offrir aux utilisateurs les dernières nouveautés leur permettant d’être toujours plus productifs et/ou aux services de la DSI de renforcer la sécurité des données.

Source : Mathieu Maillet

Lu 9915 fois Dernière modification le lundi, 07 novembre 2016 14:35
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.