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Les Fusions/Acquisitions positives

Tendances Écrit par  lundi, 05 octobre 2015 07:23 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Fusion/Acquisition (ou Fusacq), voilà bien un mot qui fait instan­tanément réagir et divise la population active en deux : d’une part, sourire immédiat pour les banquiers d’affaires et les dirigeants des entreprises concernées* ; et d’autre part, inquiétude sur les visages de tous les salariés des entreprises en question. Que va-t-il se passer ? Nos postes vont-ils être supprimés ? Va-t-il y avoir un plan de restructuration ? Et à l’extrême : la grève !

Ce clivage n’a cessé de se creuser depuis ces dernière années, allant jusqu’à opposer toutes les parties prenantes de l’entreprise, jusqu’aux caricatures les plus désobligeantes. Mais à y regarder de plus près, ces deux réactions pourraient aisément changer et tout le monde aurait à y gagner.

La course au « court terme »
Osons le dire, les fusions/acquisitions et les transactions financières sont utiles et nécessaires dans notre économie mondialisée ! Ce procédé permet par exemple à une entreprise en difficulté de vendre certains de ses actifs à son concurrent et de ce fait, sauver quelques emplois avant un dépôt de bilan annoncé. Ou encore, dans un marché fortement concurrentiel, deux entreprises peuvent fusionner afin de faire face à leur plus gros concurrent et d’éviter de se faire prendre leurs parts de marché et donc, à terme, de fermer boutique.

Mais comme tout mécanisme, poussé à l’extrême, la Fusacq est dangereuse. Les évolutions imposées par l’ère numérique ainsi que les changements sociétaux, économiques et politiques créent de plus en plus de volatilité sur les marchés, de turbulences dans le monde des affaires et poussent les entreprises à être toujours plus rapides tandis que le monde de la finance ne cherche plus, de fait, qu'à se protéger du risque... Il faut être rapide, avoir des résultats sur le court terme (on parle en trimestre pour les États-Unis) !

Parlons argent, les Fusacqs s’apparentent souvent à la « loi du plus fort » (ou du plus riche), mais leurs acteurs optimisent-ils réellement leurs gains sur des opérations à court terme ?

30 % des « coûts cachés » lors d’une Fusacq proviennent …
Lors de fusions/acquisitions, la majorité des entreprises n’est essentiellement axée que vers les aspirations des actionnaires et les marchés financiers. Très rares sont celles qui s’intéressent aux besoins de leur management, de leurs équipes ou aux différences culturelles. Il y a des avantages financiers à court terme évidents pour deux entreprises à fusionner, mais ils sont souvent réalisés au détriment de la culture des deux organisations, ce qui entraîne de nombreuses démissions, des statu quo et des équipes en place démotivées pendant toute la période dite d’intégration (comprise entre 18 mois et 3 ans).

À moyen terme, ces conséquences coûtent très cher aux entreprises. La perte de chiffre d’affaires est directement impactée et selon les pays, les salaires des employés, bloqués, plombent fortement la profitabilité de l’entreprise.

30 % des « coûts cachés » après une Fusacq résultent du désengagement des équipes
Le défi consiste à garder les employés « clés » motivés par le processus de fusion et d’acquisition, tout en réalisant des bénéfices suite aux rapprochements des deux entités. Cette stratégie se prépare bien en amont de l’annonce au marché d’une Fusacq et nécessite l’accompa­gnement d’un spécialiste pour un ROI garanti. Augmenter ses profits à moyen terme, tout en gardant ses équipes motivées et en créant de la valeur : c’est ça la fusion/acquisition positive.

Par Isabelle SALADIN, Présidente de I & S Adviser

* Avec 3 340 milliards de dollars, les rachats d’entreprises dans le monde ont augmenté de 47 % en 2014 (Source Thomson Reuters).

Lu 4718 fois Dernière modification le vendredi, 09 octobre 2015 10:25
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