Imprimer cette page

International, l'autre voie de la croissance

Évaluer cet élément
(0 Votes)

> DHL Global Mail
DHL GLobal Mail accompagne les entreprises à l'export

Dans le contexte actuel, il peut être tentant d'aller chercher la croissance là où elle se trouve. En l'occurrence dans ces pays qui continuent de connaître un développement continu et sans faiblesse. L'entreprise peut s'appuyer sur de nombreux partenaires prêts à l'aider, tant à définir les marchés porteurs que pour s'y implanter durablement. Aides et accompagnements permettent de franchir le pas... et les frontières, dans de bonnes conditions.

Un accompagnement important

Le dispositif français en matière d'accompagnement des entreprises à l'exportation est relativement conséquent. Aujourd'hui, l'ensemble des dispositifs publics d'appui aux entreprises exportatrices est regroupé au sein d'une « Équipe de France de l'export ». Ubifrance est le pivot de cette équipe qui rassemble les principaux acteurs du dispositif public d’appui à l’export : CCI, CCIFE, CCEF (Conseillers du Commerce Extérieur de la France), Oséo et Coface. Dans un souci de coordination et d'efficacité, ces acteurs peuvent intervenir isolément ou conjointement, en fonction de l'avancée du projet ou encore du type de solution recherchée. Ce qui est certain, c'est qu'il existe forcément une solution adaptée à chaque cas ! « Les CCI sont souvent une porte d'entrée à cause de la proximité avec les entreprises et de leur maillage du territoire » indique Nicolas Rodique, conseiller en développement international à la CCI territoriale de l'Aube. Notamment en phase amont - recherche d'informations, préparation à l'export, mais également accompagnement - les CCI territoriales et régionales jouent un rôle important dans le dispositif. 
D'autant que les chambres consulaires possèdent des équipes spécialisées dans le commerce international, dont l'action est coordonnée au niveau régional.

Ainsi, le service CCI international Champagne-Ardenne organise les programmes régionaux et les actions des huit conseillers en développement international répartis dans les différentes CCI territoriales de la région. Une organisation qui permet de coller au terrain tout en mutualisant les compétences. Ainsi, des conseillers sont spécialisés en filière d'activité mais aussi en pays. Leur expérience permet de formaliser un plan d'action - le programme Valid'export – pour une entreprise déjà familiarisée avec l'export mais qui souhaite s'y développer. Ou alors de former des primo-exportateurs avec un programme d'accompagnement spécifique adapté. La première démarche étant souvent un diagnostic pour définir les besoins et les actions à mettre en place. Au delà, les CCI organisent également des réunions d'informations thématiques sur des pays ou des procédures et proposent des programmes plus spécialisés, par exemple autour de la gestion des risques ou encore de l'optimisation logistique. Tout cela se fait en concertation avec les autres partenaires de « l'équipe de France ».

De nouveaux outils
Ubifrance est un établissement public dont la mission consiste à aider les entreprises, et notamment les PME, à l'international. Pour cela, cette agence dispose de 80 bureaux présents dans une soixantaine de pays, qui sont des relais efficaces sur le terrain. L'an passé, Ubifrance a accompagné près de 20 000 entreprises françaises à l'export.
Ubifrance vient de lancer un nouveau service, destiné à accroître la présence des entreprises françaises sur le web, dans un cadre BtoB. « D'une manière générale, les entreprises françaises n'ont pas suffisamment de visibilité sur Internet, notamment les PME et TPE » constate Mohamed Khodja, chef du service webmarketing d'Ubifrance. C'est pour y remédier qu'un nouvel outil de e-business destiné à promouvoir l'offre des entreprises françaises sur les marchés étrangers à été mis en ligne en mars dernier. Ce portail conçu par Ubifrance, You Buy France, est pensé comme une porte d'entrée unique vers l'offrede produits et de services des entreprises de l’Hexagone. « Les entreprises étrangères à la recherche de partenaires ou de produits peuvent s'y inscrire et entrer en contact avec les sociétés françaises présentes sur You Buy France » explique Mohamed Khodja.

Une vitrine française
Le portail autorise également toute une série de fonctionnalités intéressantes tels que des alertes, des recherches ou encore un interfaçage avec les réseaux sociaux, sans oublier la messagerie intégrée. Et ça marche puisque, à peine mis en ligne, le portail enregistre déjà 30 nouvelles inscriptions quotidiennes d'entreprises étrangères intéressées par des échanges avec la France. D'ici fin 2012, 11 000 entreprises françaises devraient y présenter leurs produits et activités, sous forme synthétique ou d'un site vitrine. Ubifrance propose à toutes les entreprises qu'elle accompagne sur le terrain à l'étranger de s'y inscrire. Il est également possible de le faire directement, la meilleure solution étant de passer par Ubifrance qui aide les entreprises à se présenter de manière efficace sur le portail. En tous cas, c'est un nouvel outil mis à disposition – gratuitement ou presque selon les formules – des entreprises françaises. « Nous voulons en faire le portail de référence pour les contacts internationaux avec les entreprises françaises » conclut Mohamed Khodja, qui sait également pouvoir compter sur les blogs pays et les implantations d'Ubifrance à travers la planète pour parvenir à cet objectif.

Des aides pour le financement

De multiples dispositifs existent, soit pour apporter un soutien financier aux investissements, soit pour assurer le risque inhérent à l'implantation sur un marché international. Le PPE (Prêt Pour l'Export) d'Oséo a bénéficié l'an passé à 1500 entreprises. Ce financement prend en charge l'ensemble des dépenses engagées (prospection, recrutement, dépenses marketing) et peut aller jusqu'à 150 000 €, avec une durée de remboursement de 6 ans. Oséo propose également le contrat de développement international - pour des opérations plus importantes comme la création d'une filiale - sous forme d'un prêt de 40 000 à 300 000 €, également remboursable en six ans.

Pour sa part, la Coface intervient pour sécuriser la démarche à l'international. Le système d'assurance prospection qu'elle propose permet de limiter les pertes consécutives à un échec commercial. La Coface gère en fait toute une gamme de garanties publiques bénéficiant aux entreprises qui exportent. C'est par exemple le cas du dernier en date, l'assurance prospection premier pas (A3P). Destinée à prendre en charge le risque commercial des premières démarches de prospection à l’étranger, l’A3P permet aux primo-exportateurs de démarrer à l’international sans impacter leur trésorerie. L’A3P accompagne les entreprises en leur versant une indemnité immédiate sur les dépenses effectuées.

Ensuite, et seulement en cas de succès, l’entreprise rembourse Coface sur la base d'un pourcentage fixe et prédéterminé de l’augmentation du chiffre d’affaires export. Il existe encore d'autres dispositifs comme le crédit d'impôt export dont le fonctionnement rappelle celui du crédit impôt recherche. Enfin, au niveau local, les conseils régionaux, mais aussi certains conseils généraux, proposent également des aides dont la nature peut varier d'une région à l'autre. Les leviers sont nombreux, le plus difficile étant d'identifier ceux adaptés au cas de sa propre entreprise. « Il existe des aides sous différentes formes, et c'est très bien puisque pour exporter, il faut de toute manière investir pour un résultat qui n'est jamais acquis d'avance » note Charles-Édouard de Cazalet, directeur associé de Sogedev, cabinet de conseils en financement publics. Mieux vaut pour l'entreprise être en bonne santé financière, d'autant que le retour sur investissement n'est pas immédiat. Raison de plus pour bien préparer son affaire. « Les entreprises qui prennent le temps de bien étudier les marchés, de s'organiser pour répondre aux exigences de l'export et de bien choisir les financements mettent tous les atouts de leur côté » poursuit Charles-Édouard de Cazalet. Exporter est bien une stratégie à moyen et long terme.

Par Laurent LOCURCIO

Trois questions à Pierre-Antoine Gailly
"Il y a toujours des opportunités à l'international !"

Quelles sont les missions des chambres de commerce françaises à l'étranger ?
> Il s'agit d'un réseau présent dans beaucoup de pays. Les CCIFE proposent des listes de partenaires commerciaux, des conseils en matière de réglementation locale, fiscale et juridique. D'autre part les CCIFE accueillent également physiquement les VIE et proposent de la domiciliation d'entreprises. Une autre mission est de faire vivre et animer la communauté française qui comprend notamment des expatriés implantés dans le pays, dans le cadre de filiales par exemple, mais aussi des Français qui ont créé leurs entreprises sur place. Tout cela crée un réseau très utile pour celui qui veut s'intéresser à un pays.

À qui s'adressent les CCIFE ?
> Aux entreprises françaises de toutes tailles, sans distinction. Elles peuvent s'appuyer sur une expertise locale et sur un réseau des compatriotes déjà présents. C'est à la fois un confort moral et logistique ainsi qu'un gain de temps appréciable. Le réseau permet d'ouvrir tout de suite les bonnes portes. C'est important, surtout pour une PME, de ne pas se tromper. Depuis quelques années il y a un intérêt croissant pour l'export. Nous le ressentons à notre niveau puisque l'activité de nos implantations à l'étranger progresse régulièrement.

Quelles sont aujourd'hui les opportunités à saisir à l'international ?
> Je pense que pour se lancer à l'international, une entreprise doit avoir une assise financière solide, et notamment en fonds propres. Et à partir de là, il est possible d'aller chercher la croissance là où elle se trouve. Dans le contexte actuel, les prévisions de croissance du marché français sont assez limitées, alors que l'Allemagne ou encore certains anciens Pays de l'Est offrent des perspectives intéressantes. Il y a bien entendu des grands pays en croissance comme la Chine, l'Inde ou le Brésil où la taille même des marchés est intéressante. Mais au delà de ces marchés où les exportateurs sont nombreux, il ne faut pas en délaisser d'autres qui offrent aujourd'hui des perspectives. C'est par exemple le cas de l'Afrique Centrale, où certains pays ont des croissances annuelles de l'ordre de 4 à 8 %. Certains de ces pays sont francophones. Bien entendu, il est important de s'assurer de la stabilité politique et de s'appuyer sur la communauté française déjà présente.

 

Pour en savoir plus

www.coface.fr
www.oseo.fr
www.ubifrance.fr
www.ubifrance.com
www.uccife.org
(CCI françaises à l'étranger)
www.cnccef.org
(Conseillers du commerce extérieur de la France)
www.douane.gouv.fr
www.ccip.fr
www.troyes.cci.fr
Lu 7705 fois Dernière modification le jeudi, 01 octobre 2015 12:42
Laurent Locurcio

Journaliste économique, il a notamment collaboré avec la presse spécialisée dont La Tribune, Le Point, Le Monde, LSA, Sport Eco, et bien entendu GPO Magazine. Il a également participé au lancement de titres de presse et a été rédacteur en chef  d’un important magazine d’entreprise. Auteur également de livres d’entreprises, il intervient aussi auprès d’étudiants en formation multi-médias.