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Comment la Camif et Emery Jacquillat font le tour du « made in France »

Comment la Camif et Emery Jacquillat font le tour du « made in France »

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Au bord de la faillite en 2008, la Camif a retrouvé des couleurs – en l'occurrence du bleu, blanc, rouge – en même temps que l'entreprise renouait avec les bénéfices. Avec plus de 200.000 euros de bénéfices réalisés en 2014, l'entreprise niortaise de vente à distance a non seulement redoré son blason mais également fait la preuve qu'on pouvait s'en sortir dans un secteur aussi concurrentiel que l'ameublement en s'appuyant sur une fabrication française.

« Plus de 70 % du chiffre d'affaires est réalisé grâce à des fabrications françaises », insiste volontiers Emery Jacquillat, dans les allées des premières Assises Produire en France. C'est lui qui a repris la célèbre Camif en 2009, alors que le célèbre vépéciste était en très mauvaise posture. Emery Jacquillat a relancé la marque en la recentrant sur le digital, l'équipement de la maison et la fabrication française. Mais retrouver des fournisseurs en France n'a pas toujours été simple, et il lui a fallu se lancer dans un véritable tour de France pour cela. « Aujourd'hui, je m’appuie sur un réseau de 90 entreprises dans toute la France, représentant 15 000 emplois, pour faire fabriquer les produits d'ameublement de la Camif », précise Emery Jacquillat. « J'ai poursuivi l'idée du tour du made in France et nous avons réalisé douze étapes en invitant nos clients à visiter les ateliers des entreprises qui travaillent pour nous, ou plutôt avec nous », ajoute-t-il. « Cette année, lors d'une de ces étapes nous avons présenté un bureau connecté, fruit d'un travail collaboratif qui a rassemblé les clients et les collaborateurs de la Camif, ainsi que les équipes du fabricant français de meubles Parisot installé à Saint-Lous-sur-Semouse, en Haute-Saône », ajoute Emery Jacquillat.

Retombées internes et externes

Car au-delà de l'argument commercial que représente le made in France, les retombées positives sont aussi possibles du côté des clients qui s'engagent aux côtés de la marque et deviennent plus fidèles, que des collaborateurs de l'entreprise et du sentiment d'appartenance. « Produire en France, c'est aussi un facteur qui favorise l'innovation dans tous les domaines », poursuit le dynamique Pdg de la Camif. La preuve ? Lors de son tour du made in France, la Camif a proposé à des clients et des collaborateurs d'imaginer, de concevoir et de fabriquer un nouveau modèle de chaise dans un « fab lab», La Nouvelle Fabrique à Pantin, en s'appuyant sur un modèle existant en open source. « C'est de l'économie collaborative et participative, une autre façon de consommer qui nous convient aussi, l'objectif étant d'ouvrir la porte à l'expérimentation et à l'innovation », précise Emery Jacquillat. Et même lorsque la Camif regarde dans le rétro - le catalogue papier vient de faire sa réapparition après de longues années d'absence – c'est toujours pour innover. « C'est un catalogue connecté bien sûr, mais le papier nous était réclamé alors nous avons dit oui à condition d'innover », conclut-il en souriant.

Lu 6152 fois Dernière modification le mercredi, 21 octobre 2015 13:53
Laurent Locurcio

Journaliste économique, il a notamment collaboré avec la presse spécialisée dont La Tribune, Le Point, Le Monde, LSA, Sport Eco, et bien entendu GPO Magazine. Il a également participé au lancement de titres de presse et a été rédacteur en chef  d’un important magazine d’entreprise. Auteur également de livres d’entreprises, il intervient aussi auprès d’étudiants en formation multi-médias.