La tech, un réservoir insoupçonné de talents
« Les personnes qui constituent la minorité au sein d’une génération représentent généralement la majorité dans la suivante », écrivait Gertrude Atherton, auteure américaine. Les femmes au poste de cadre supérieur, notamment à des postes techniques, sont encore une minorité. Si la citation d’Atherton devait se vérifier, les futures générations seront peut-être confrontées à un autre équilibre des forces de travail.
Mais avant tout, il est important de se demander comment y parvenir. De nombreux acteurs s’évertuent à corriger les déséquilibres entre les genres dans leurs entreprises, mais également au niveau de postes spécifiques et à responsabilité. Certains rencontrent davantage de succès que d’autres. Pour les femmes dans le domaine de la technologie, certains conseils sont à appliquer afin de s’assurer une place dans ce milieu.
Prendre garde aux éléments de langage lors du recrutement
Cela peut se révéler assez compliqué, car les recruteurs ne sont souvent pas suffisamment informés sur les spécificités d’un poste technique pour en faire la description. Ils s’adressent donc à la personne qui occupe actuellement la fonction afin de rédiger la fiche de poste.
Dans la plupart des cas, il s’agit d’un homme et celui-ci aura tendance à employer sans s’en apercevoir des éléments de langage qui incitent les femmes à ne pas postuler. La référence systématique à des modèles principalement masculins, comme un « ninja », une « rock star » ou un « aventurier », par exemple, ont un effet rédhibitoire aux yeux des candidates potentielles.
Il existe une myriade d’applications qui permettent de surmonter ce problème, mais celles-ci ne sont pas toujours utilisées ou, dans certains cas, n’interviennent que dans un second temps, une fois la fiche de poste publiée, lorsque les recruteurs s’aperçoivent qu’aucune femme ne postule.
Faciliter le retour à la vie professionnelle
Les entreprises devraient chercher à recruter celles qui se sont éloignées de la vie professionnelle après avoir eu un enfant. Cette frange de la population regorge de talents. Le retour en entreprise après une période de cinq ou six ans représente aujourd’hui un pas difficile à franchir dans la plupart des secteurs, ce qui ne devrait pas être le cas.
Ne pas prendre en considération des femmes qui auraient « cessé de travailler », si celles-ci démontrent le degré d’intérêt et de compétences requis, dénote un manque de clairvoyance. Les mères de jeunes enfants sont généralement dotées de qualités organisationnelles exceptionnelles et n’ont généralement aucun problème à communiquer avec des clients ou des collègues difficiles. Les compétences acquises grâce à la maternité sont toujours sous-valorisées et sous-monnayées dans le monde de l’entreprise.
Cultiver la culture d’entreprise
Dans certaines structures, malgré le nombre croissant de femmes qui occupent des postes de juniors, celles-ci restent nombreuses à quitter leurs fonctions en milieu de carrière pour ne plus revenir. Souvent, ce n’est pas la nature du travail qui les y pousse, mais la culture d’entreprise. Même si les choses évoluent (plus rapidement dans certains secteurs que dans d’autres), il y a encore un important travail à faire pour transformer la culture en entreprise.
Certaines mesures à prendre semblent évidentes : favoriser l’égalité de salaire, ou encore reconnaître des partis pris genrés, etc. Toutefois, il en existe d’autres, comme reconnaître l’existence de différents styles de travail, évaluer le degré de développement de la culture d’entreprise ou faire appel à une aide extérieure pour transformer cette dernière lorsque cela se révèle nécessaire.
Adopter une politique de la porte ouverte
Le fait d’endosser le rôle de mentor peut également être un important facteur de progrès. En raison du nombre relativement limité de postes occupés par des femmes dans les nouvelles technologies, les occasions de se référer à des modèles féminins expérimentés sont plus rares. C’est pourquoi, il est important que les femmes qui font carrière dans la technologie s’efforcent de jouer ce rôle de manière proactive et de transmettre leurs éclairages et leurs expériences. Les entreprises qui encouragent les relations mentor-disciple sont plus attractives aux yeux de candidates potentielles.
Beaucoup se concentrent bien évidemment sur le rôle des établissements scolaires et universitaires et sur l’importance de susciter davantage l’intérêt des femmes pour les diplômes techniques et les matières liées aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM). Il est encore plus important d’encourager la résolution de problèmes, de découvrir de nouveaux modes de fonctionnement et de croire en ses capacités. Une éducation formelle dans les domaines STIM ne permet pas forcément de parvenir à ce résultat.
Les entreprises devraient recruter davantage de femmes dans le domaine de la technologie et à des postes à responsabilité, car cela leur permet de se différencier de la concurrence de manière tangible et puissante. De nombreuses études montrent que le fait de se doter de perspectives variées, constitue un facteur de réussite pour les entreprises. Les organisations cotées en bourse, au sein desquelles au moins un tiers des décideurs sont des femmes, font état d’une marge bénéficiaire plus de 10 fois supérieure à celles de leurs concurrents qui ne possèdent pas de femmes aux postes de cadres supérieures.
Trouver ces candidates potentielles ne se limite pas à un exercice de cosmétique visant à s’aligner sur des quotas prédéfinis en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DE&I).
Par Kim Smathers, Chief Risk Officer et Chief Information Security Officer chez Freshworks
La rédaction
Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr
Dernier de La rédaction
- MeilleursChasseurs révolutionne le recrutement en mettant en concurrence les meilleurs chasseurs de têtes du marché
- L’investissement en nue-propriété, un « totem d’immunité » face aux incertitudes actuelles
- IA et Marketing : Une adoption freinée en France par des contraintes budgétaires
- Les défis des professionnels de la finance
- La Révolution Industrielle Numérique et la Souveraineté des États