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Le code est mort, vive le deep no-code

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Si tous les business sont le fruit d’une idée, d’un point de départ, d’une réponse à une problématique donnée, ils reposent avant tout sur des projets, et donc sur leur faisabilité. En effet, chaque idée se doit d’être budgétisée et problématisée avant même d’être transformée en projet et en un besoin concret de ressources.

Et une fois passé toute ces étapes, il faut ensuite espérer que le décalage ne soit pas trop grand entre les attentes du client, le temps de développement et le rendu final.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Le plus important n’est donc pas seulement d’avoir des idées, mais de pouvoir les réaliser dans un time to market1 réaliste pour obtenir, in fine, la satisfaction client. Si nous prenons l’exemple de n’importe quel projet IT, tous secteurs et industries confondus, ce passage de l’idée à sa réalisation passe nécessairement par des lignes de code à n’en plus finir, et qui peuvent faire apparaître de nouveaux problèmes.

A cela s’ajoute une vraie pénurie de développeurs qui va sans doute s’accroître dans les années à venir. Cela n’arrange en rien la situation lorsque l’on sait que le volume de code est déjà 100 fois supérieur2 comparé à ce qu’il était 10 ans en arrière, avec Deep no coded’autant plus de langages et de plateformes différentes.

En effet, bâtir un projet ligne de code par ligne de code peut prendre des mois, parfois des années et coûte donc extrêmement cher en compétence et en temps de développement. Et en plus de ce temps et des coûts de développement, viennent s’ajouter ceux du design et de l’infrastructure, sans oublier la maintenance qui s’en suit. Une maintenance qui est rendue onéreuse et parfois extrêmement compliquée par le legacy code3, des lignes de codes souvent peu réutilisables puisque non couverts par des tests automatisés.

C’est d’ailleurs aujourd’hui l’un des plus gros problèmes pour les développeurs qui passent la plupart de leur temps à modifier du code déjà existant et qui n’a pas été créé par leur soin. Ces derniers sont donc de fait bien souvent frileux à l’idée de modifier, d’optimiser ou réparer le code originel par peur de briser les dépendances et d’occasionner une régression technique ou fonctionnelle.

Cette approche n’est pas compatible avec les besoins changeants et souvent contextuels de beaucoup d’entrepreneurs qui nécessitent plus d’agilité, de souplesse et de rapidité. Le recours au code avant même d’avoir adressé son marché ou bien d’avoir une idée extrêmement précise de ce que l’on veut, est donc surtout une perte de temps et d’argent.

Pas de code, pas de problème

Si le code est la base de tout service digital, il existe cependant des alternatives pour éviter d’ouvrir la boite de pandore qu’est le big code. L’avènement du no-code par exemple permet notamment la création d’une application, d’une plateforme ou d’un site en quelques jours avec un taux d’échec beaucoup plus faible que pour les projets codés.

La cerise sur le gâteau reste le taux inédit de satisfaction client, en plus d’allers-retours nettement réduits grâce à l’agilité et la simplicité de la mise en production. Le no-code ne nécessite aucune formation ni compétence spécifique, il est donc infiniment plus simple d’arriver à coller au cahier des charges et de respecter un budget initial quand quelques clics suffisent à modifier un design ou une fonctionnalité.

Aussi, le no-code permet par essence et par définition de régler les problèmes de legacy, car s’il n’existe pas de ligne de code à la base, alors il n’y a pas de code hérité. Finalement, les équipes ne marcheront plus sur des œufs pour effectuer une simple mise à jour d’un site, d’une application ou pour en modifier le design.

Après des années de doute et d’échec, les entreprises semblent enfin croire à l’ère du développement sans contrainte. Selon une étude conduite par TechRepublic4, près de la moitié des entreprises sondées (47 %) déclarent utiliser le low-code et le no code dans leur organisation. Et parmi l’autre moitié qui ne l’aurait pas encore adoptée, une entreprise sur cinq compte sauter le pas d’ici à la fin de l’année.

Mais que les développeurs se rassurent, le monde aura toujours besoin d’eux. En effet, le low-code et le no-code ne permettent pas pour le moment la création de logiciel de type Nasa, de trading haute fréquence ou encore de traçage par la blockchain d’une filière d’approvisionnement. L’interopérabilité des plateformes low-code et no-code donne la possibilité à 40 % des développeurs professionnels5 de leur faire gagner un temps précieux dans la création et l’implémentation.

Le no-code vient alléger une dette technique6 qui a tendance à s’accroître de projet en projet et sert aussi à l’émergence d’un nouveau type d’organisation, celui de l’entreprise composable. Il s’agit d’une entreprise qui assemble et réassemble facilement et rapidement des blocs de constructions fonctionnels pour leurs processus. Cela libère des ressources avec des DSI qui peuvent dès lors concentrer leurs efforts sur des projets plus lourds et surtout plus stratégiques, comme par exemple la sécurité informatique ou l’expérience utilisateur.

Le no-code ouvre donc le champ des possibles pour beaucoup d’entrepreneurs qui n'ont que l’idée, sans en avoir les compétences techniques pour les réaliser.

Et si limite il y a, le no-code pourra à l’avenir compter sur son meilleur allié, l’intelligence artificielle, qui permet un gain de temps et d’argent inédit, notamment grâce à l’extraction, la rédaction, l’analyse et donc l’automatisation des données.

Par Michaël Priem, PDG et Président Fortia

1 Conception d’un produit et sa mise en vente
2 Rapport de Dimensional Research
3 Chaque ligne de code devient tôt ou tard du code legacy, c’est-à-dire du code hérité d’un autre développeur
4 Étude de Tech Republic sur l’usage des technologies low code et no code
5 Étude d’IDC en 2021
6 Concept inventé par Ward Cunningham qui résume tout ce qui n’a pas été fait ou mal fait lors de la mise en production

Lu 19336 fois Dernière modification le mercredi, 22 juin 2022 14:02
La rédaction

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