Le modèle hybride devient la norme et les données, si elles sont exploitées correctement, passent d’un statut d’entités passives à celui d’organismes actives, qui peuvent engendrer des actions mieux informées.

Se tourner vers l’avenir signifie désormais, pour les dirigeants, de préparer l’entrée de leur entreprise dans l’ère des actions éclairées par les données, d’autant que leurs bénéfices sont vitaux.

Une étude réalisée par Gartner révèle que les entreprises qui, en matière d’analytique, s’appuient uniquement sur les nouvelles technologies rencontrent moins de succès que celles qui adoptent une approche centrée sur l’humain. Cette dernière, qui comprend plus que la simple fourniture de données et d’outils d’analyse, permettrait un apprentissage du numérique plus global.

La data literacy, vectrice d’opportunités

La data literacy, soit la capacité à lire, à exploiter, à analyser et à communiquer avec les données est désormais une compétence clé à développer puisqu’elle permet à tous de prendre des décisions éclairées par les données.

Dans un futur proche où les données occupent une place prépondérante, le développement de ces compétences chez les collaborateurs représente un avantage considérable pour toute entreprise qui désire demeurer compétitive et gagner des parts de marché.

Alors que dirigeants et collaborateurs considèrent que les compétences data deviendront les plus prisées d’ici 2030, les entreprises ont un peu moins de 8 ans pour s’efforcer de la développer.

Les emplois liés aux données connaissent une forte demande sur le maché du travail, comme le démontre une étude menée par le cabinet de recrutement Michael Page. En 2021, le niveau de salaire à l’entrée se situait entre 38 000 et 45 000 euros pour ces emplois, et pouvait atteindre près du double pour les data analyst. Malheureusement, peu de collaborateurs valorisent ces compétences, par manque de confiance.

La nécessité d’instaurer une culture data dans l’entreprise

En conséquence, peu de collaborateurs se sentent prêts à embrasser une culture data. Cela signifie qu’il reste encore beaucoup pour encourager cette culture à tous les niveaux de l’entreprise. Une étude, menée par Censuswide, indique que 35 % des collaborateurs ont quitté leur emploi au cours des 12 derniers mois pour rejoindre une entreprise qui offre une montée en compétences et une formation renforcée.

Dans ce contexte de « Grande démission » que connaissent actuellement les entreprises américaines et européennes, les dirigeants doivent faire face aux divers moyens d’attirer et de retenir des profils experts, mais également à une forte versatilité. Le meilleur moyen de recruter ou de retenir un talent est de s’assurer qu’ils sont conscients des opportunités professionnelles qui leur sont offertes et, surtout, de la manière dont les dirigeants les aideront à les saisir.

Et si la démocratisation des données, l’accès à des outils intuitifs et des formations en data literacy constituaient une réponse à cette crise du recrutement ?

À l’heure actuelle, les entreprises investissement davantage dans la formation des collaborateurs en lien direct avec les données que dans les autres équipes, comme le service client, la finance ou encore les ventes.

Toutefois, cette approche est peu perspicace, puisque la prise de décisions éclairées et pertinentes à tous les niveaux de l’entreprise requiert la maîtrise des compétences data par une très grande majorité des collaborateurs. Cela permettra également de résoudre les problèmes de communication qui pouvaient persister entre les équipes : un meilleurs alignement et compréhension sera en effet possible grâce à la langue commune des données.

La donnée est un gage de réussite pour les entreprises

Les entreprises ayant déjà une culture data établie entrent dans une nouvelle ère : celle de l’Intelligence Active, selon laquelle des informations largement éclairées par le contexte sont fournies en temps réel afin de déclencher des actions immédiates. L’essor des technologies telles que l’IA ou le Machine Learning représente un très grand potentiel pour l’analytique, mais uniquement si les données sont mises entre les mains de collaborateurs ayant pu gagner en compétences, sans quoi ils ne sauraient les convertir en véritables décisions métiers.

Les entreprises qui cherchent à atteindre ce stade doivent commencer dès maintenant à encourager la montée en compétences de leurs collaborateurs et à mettre en place une culture qui favorise la curiosité. Elles pourront alors se positionner en chef de file de cette transformation et récolter les fruits des opportunités futures.

Par Valérie Soubiran, directrice marketing Qlik France