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Flottes automobiles : des économies à tout prix ?

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Dans un climat de « car bashing » persistant, de nombreux Français semblent avoir relégué leur voiture au fond d’un parking au profit de modes de transport alternatifs plus « doux » pour leurs déplacements courts. Et ces nouveaux modes de déplacement prospèrent au point de créer des encombrements d’un tout nouveau genre sur les trottoirs de nos villes.

Avec ou sans assistance électrique, les vélos, trottinettes et autres hoverboards s’imposent désormais comme des incontournables de la mobilité urbaine, au point de rendre nécessaire la mise en place de nouvelles réglementations. Un décret régissant la circulation des engins de déplacement personnels motorisés devrait en effet voir le jour en septembre prochain, officialisant notamment l’interdiction pour les trottinettes électriques de circuler sur les trottoirs, les contrevenants s’exposant à une amende de 135 euros (cette mesure s’applique d’ores et déjà dans la capitale).

Pourtant, la dernière édition du baromètre Alphabet / IFOP publiée début 2019 indique que malgré une légère baisse par rapport à l’année précédente, plus de 3 actifs français sur 4 continuent d’utiliser une voiture pour se rendre sur leur lieu de travail ou effectuer des déplacements professionnels, dont la moitié par obligation (déplacements en zone rurale, transports en commun non adaptés). La voiture reste essentielle à un grand nombre de salariés et les entreprises ne s’y trompent pas : beaucoup d’entre elles continuent de mettre à la disposition de leurs collaborateurs un véhicule de fonction, de service ou un utilitaire.

La car policy, colonne vertébrale des flottes d’entreprises

Les véhicules d’entreprise, quel que soit leur usage, représentent un coût qui doit être anticipé et calculé au plus juste par les gestionnaires de flotte et leurs partenaires, dont le conseil et l’accompagnement font toute la valeur ajoutée pour construire une car policy optimisée. La car policy est une grille d’attribution des véhicules au sein des entreprises, qui est élaborée en fonction de différents critères : choix de certaines marques et/ou modèles, de certaines motorisations, d’équipements ou d’options spécifiques… et budget à respecter.

Pour évaluer le coût que va représenter la détention de chaque véhicule au sein d’un parc, l’outil de prédilection est le calcul du TCO – Total Cost of Ownership, coût total de possession. Cet indicateur s’appuie sur des données fiables et accessibles – loyer de LLD (lui-même calculé à partir du prix du véhicule, du couple durée-kilométrage du contrat et des prestations souscrites), fiscalité, consommation de carburant. Il permet une compréhension fine de l’ensemble des dépenses liées à chaque véhicule proposé aux collaborateurs et permet également de comparer l’impact budgétaire de plusieurs véhicules entre eux.

Parmi les éléments qui impactent le TCO, la fiscalité automobile est un poste particulièrement crucial. Révisée annuellement à travers la Loi de Finances, elle s’appuie sur les émissions de CO2 des véhicules à partir desquelles sont établis les barèmes du bonus écologique, du malus écologique et de la TVS.

Tendances, mesures et fiscalité : difficultés ou opportunités ?

La mise en œuvre progressive jusqu’à janvier 2020 de la norme d’homologation WLTP sur tous les véhicules neufs (en remplacement de la norme NEDC) va permettre de mesurer de manière plus précise que par le passé la consommation de carburant ainsi que les émissions de CO2 et de substances polluantes par les véhicules. Mais ce dispositif va entraîner une augmentation des valeurs moyennes constatées des émissions de CO2 qui pourrait atteindre 25%. Si l’état s’est engagé à ce que cette nouvelle norme n’impacte pas la fiscalité des véhicules (en adaptant les barèmes), les entreprises qui ont inclus une limite supérieure de CO2 dans leur car-policy devront néanmoins actualiser ce plafond, sous peine de voir de nombreux véhicules être exclus du choix proposé à leurs collaborateurs.

Pourtant, s’ils sont vus par certains comme des désagréments, les bouleversements qui ont secoué le paysage automobile français ces derniers mois peuvent en réalité être considérés comme de formidables opportunités. La tendance forte en faveur de flottes moins polluantes doit amener les gestionnaires de parc à se recentrer sur la question la plus essentielle : les véhicules qui composent ma car policy sont-ils bien en adéquation avec les besoins de mon entreprise ?

Attention aux dépenses cachées !

Car si le TCO est un indicateur-clé pour élaborer une car-policy, il reste un outil « prédictif » qui ne peut suffire à refléter l’ensemble des coûts réels une fois les véhicules mis à la route : si ceux-ci ne sont pas adaptés aux besoins d’exploitation de l’entreprise, d’autres coûts risquent en effet d’être générés.

Par exemple, un utilitaire à la charge utile insuffisante nécessitera de mobiliser un second véhicule ou d’effectuer plusieurs allers-retours, ce qui occasionnera des frais kilométriques supplémentaires, une perte de temps que le salarié ne pourra pas consacrer à d’autres tâches, etc. Un véhicule plus grand, au loyer de départ plus élevé, s’avérera finalement plus intéressant et moins coûteux au global pour l’entreprise.

Le choix des véhicules s’inscrit en réalité dans une chaîne de valeur complète qui doit impliquer l’ensemble des services de l’entreprise susceptibles d’être impactés ou d’avoir un impact sur la mobilité des collaborateurs. Il faut en effet éviter que des coûts a priori optimisés cachent finalement des dépenses non prévues.

La car policy doit également être en adéquation avec la stratégie de l’entreprise et l’image qu’elle souhaite véhiculer : attirer et fidéliser les talents en mettant à disposition des véhicules haut de gamme et bien équipés ou réduire l’empreinte environnementale du parc, par exemple.

Le conducteur, premier concerné

Mais surtout, les véhicules proposés au salarié doivent prendre en compte la réalité du terrain. Le choix du tout électrique, par exemple, ne permet pas de répondre à tous les besoins de mobilité des entreprises. S’il est parfaitement justifié pour un collaborateur qui effectue uniquement des petits trajets quotidiens, un véhicule diesel reste la meilleure alternative pour ceux qui parcourent chaque année plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.

Outil de travail à part entière pour de nombreux professionnels, le véhicule utilitaire ou de service contribue pleinement à l’activité de l’entreprise. Mais il s’inscrit également dans un package de rémunération et est porteur d’une forte valeur statutaire qui contribue à renforcer l’attractivité de l’entreprise et à fidéliser ses salariés.

La voiture proposée en tant que véhicule de fonction représente en effet un réel élément de motivation, de reconnaissance et de plaisir. Les collaborateurs autorisés à utiliser le véhicule mis à leur disposition par leur entreprise le soir et le week-end peuvent supprimer le poste de dépense que représente la possession d’un véhicule personnel, et ainsi faire des économies. La voiture d’entreprise apparaît alors comme une sérieuse gratification parfois préférée à une augmentation de salaire.

Ainsi, c’est seulement en analysant de manière fine et pertinente ses besoins et usages en termes de mobilité que l’entreprise sera à même d’élaborer une car policy optimisée, correspondant aux besoins de son exploitation et de ses conducteurs. Et pour ce faire, elle pourra bien sûr s’appuyer sur l’expertise de son partenaire LLD.

Par Julien CHABBAL, Directeur commercial et marketing d’Alphabet France

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