Le plus grand impact de ChatGPT réside dans la nouvelle perception de l’IA (intelligence artificielle) qu’il représente. Et cela dans tous les secteurs. Même s’il ne s’agit « que » de la suite logique des dernières évolutions technologiques, cet outil a révolutionné le point de vue globale des possibilités et opportunités permises par l’IA ; au point que même les plus sceptiques changeront leur fusil d’épaule.

Bien que le secteur se concentre principalement sur cette technologie et son potentiel, cela peut conduire à une vague disproportionnée et irréaliste d’attentes. Il faut garder à l’esprit que beaucoup d’éléments sur ChatGPT ne sont pas encore connus de tous.

Attention aux contributions et informations (stratégiques) déposées

Si certaines grandes entreprises commencent à l’intégrer dans les différentes étapes de leurs organisations, ce genre de décision peut également comporter des risques. En effet, ChatGPT n’a pas pour objectif d’être utilisé comme une API classique. Très factuellement, il s’agit d’un service gratuit accessible par tous, sans restriction.

Toutefois, si l’on s’intéresse aux conditions de ce service, toutes les contributions ajoutées vont être réutilisées par la suite. Pour les entreprises qui l’ont adoptées dans leurs processus de prises de décisions stratégiques, la question du stockage, de l’accessibilité et de ces contributions se pose.

De nombreux problèmes peuvent survenir notamment en matière de confidentialité et de sécurité des informations, car ces équipes de direction sont susceptibles de travailler avec des informations classées confidentielles.

Outre cette interrogation, il est néanmoins très simple de comprendre les bénéfices que ChatGPT peut apporter en termes de rapidité d’exécution, notamment dans les domaines où la gestion et la création d’information est primordiale. Par exemple, en demandant la rédaction d’un article très technique sur l’IA, l’outil va fournir un contenu complet et poussé en quelques minutes.

Une course à l’investissement

Si certaines grandes entreprises technologiques ont récemment annoncé leur volonté d’investir dans OpenAI, cela va indubitablement en encourager d’autres à faire de même.

Par ailleurs, quel que soit le secteur (la santé, l’administration, ou encore l’enseignement supérieur), l’un des défis des IA génératives consiste à disposer de suffisamment de « données test » adaptées aux caractéristiques du secteur, et de prendre en compte les différents formats que l’outil va rencontrer. Ces données, leurs caractéristiques et leurs traitements vont varier en fonction de si elles concernent les cartes d’assurance, les cartes d’identité, les factures ou autres.

Si l’IA générative peut aider à générer des données de test dans ces différents cas d’utilisation, elle peut le faire sans interaction avec les clients/bénéficiaires finaux. Bien que cela accélère la capacité à développer des solutions, l’utilisation de données réelles de clients (pour des données de test, des solutions de démonstration ou de concept proof), n’est clairement pas une option envisageable pour des raisons de conformité et de contrat.

Outre la question des données de test, pour les entreprises qui disposent de modèles multimodaux (qui fonctionnent avec du texte, des images, de la vidéo et de l’audio, etc.), les prémisses d’une intelligence semblable à celle de l’homme se dessine, et se concrétise lorsqu’on observe une augmentation significative des capacités et des tâches qu’elle peut accomplir.

Ainsi, ChatGPT vient renforcer le poids des efforts générés par ces géants du numérique, mais cela encourage également d’autres grandes entreprises à les rejoindre dans cette course effrénée à la technologie.

Toutefois, s’il s’agit d’une opportunité majeure, seules les entreprises capables d’investir des milliards de dollars en R&D, en infrastructure et en opérations, peuvent entrevoir les avantages des nouvelles technologies.

Si l’on revient à l’intégration technique de ChatGPT ou d’autres IA génératives, il ne faut pas se leurrer quant à leurs capacités réelles. Par ailleurs, elles n’écrivent pas de code propre aux entreprises et ne construisent pas d’applications d’entreprise en tant que telles, mais servent de support lorsqu’il s’agit de programmation entre l’humain et la machine. Cette technologie fonctionne comme un large éventail de connaissances suffisantes offrant des suggestions aux développeurs et aux programmeurs.

Alors que ChatGPT a clairement marqué le début de l’année 2023, il est certain que cette technologie va continuer d’évoluer pour marquer le monde contemporain de façon définitive. Alors que la nouvelle édition vient de voir le jour (sous le nom de GPT-4) davantage axée sur la reconnaissance d’images et devenant une IA générative multimodale, il est aussi possible d’imaginer de nouveaux cas d’usage.

Malgré tout, actuellement, ChatGPT ne peut pas référencer les sources, mais peut-être qu’un acteur majeur (comme Google) trouvera un modèle pour résoudre ce problème, ou encore intégrer cette IA générative dans les réponses aux requêtes de ces utilisateurs.

Étant donné que se dessine l’avènement du nouveau modèle multimodal capable de comprendre non seulement le texte mais aussi les images, les utilisateurs vont pouvoir non seulement écrire en utilisant ChatGPT, mais aussi télécharger des photos et des scans de documents. Implémentée à une plateforme qui centralise les contenus, cette dernière pourrait ainsi réfléchir sur la base de ces informations comme le ferait un humain.

Ce genre d’évolution aura encore plus de répercussions pour les entreprises, en particulier pour celles qui traitent non seulement du texte mais aussi d’autres types de contenus.

Par Sébastien Libouban, Strategic Account Manager, Hyland