Volatile et imprévisible, la crise inflationniste s’inscrit dans le sillage de la crise sanitaire vécue ces dernières années et en prolonge l’impact sur l’économie française. Les entreprises de taille intermédiaire, même celles ne disposant pas d’un département Achats, peuvent néanmoins actionner certains leviers pour atteindre un double objectif : optimiser la gestion de l’approvisionnement et limiter l’impact de la hausse des coûts sur leur activité.

Diversification des sources d'approvisionnements sur les achats stratégiques

Pendant longtemps, les entreprises répercutaient mécaniquement la hausse des coûts sur leurs tarifs commerciaux. Aujourd’hui la donne a changé. Avec une concurrence de plus en plus féroce, les organisations doivent davantage se concentrer sur l’impact qu’ont leurs achats sur leurs marges.

Pour conserver et augmenter ces marges, les entreprises peuvent tout d’abord chercher à diversifier leurs sources d’approvisionnements en se tournant vers des fournisseurs plus proches ou plus innovants. Cette diversification permet non seulement de limiter et prévenir une hausse des coûts potentiels mais également d’anticiper de possibles ruptures d’approvisionnements qui mettraient en péril l’activité de l’entreprise.

Le rapport de force entre acheteur et fournisseur s’est inversé au profit des fournisseurs qui doivent parfois choisir quel client approvisionner en priorité. La qualité de la relation fournisseurs doit donc rester une préoccupation centrale des entreprises.

Centralisation des achats

Dans les organisations multisites, centraliser les achats permet de jouer sur le volume et de réaliser des économies d’échelle auprès des fournisseurs. Outre la baisse des coûts, ce levier sert également à sécuriser l’approvisionnement. Si le fournisseur doit faire face à un marché demandeur tendu excédant ses capacités de livraison, il favorisera logiquement la demande la plus avantageuse pour son activité.

Pour mieux se positionner au sein de cette concurrence de la demande, de plus en plus d’entreprises adoptent un mode collaboratif en créant des écosystèmes de partenaires ou d’entreprises de leur zone géographique. Ces alliances stratégiques permettent ponctuellement de se regrouper et par conséquent, de densifier la commande afin d’obtenir la préférence du fournisseur.

Mise sous contrôle des achats

Autre levier souvent sous exploité : les achats indirects. En effet, ces achats effectués au sein d’une entreprise ne correspondent pas au cœur de l’activité et il est souvent difficile de maintenir le contrôle sur ces dépenses. Or, suivre et maîtriser le coût de ces catégories d’achats est indispensable car cumulées, elles représentent bien souvent un volume non négligeable avec un potentiel d’économies très fort. Le contrôle des coûts peut s’articuler selon différentes manières.

Ainsi, la contractualisation est la pierre angulaire d’un contrôle efficace sur les achats d’une entreprise. Elle permet en effet de sécuriser des engagements pour une période donnée et d’anticiper des possibles augmentations dues à une conjoncture économique défavorable. Le travail d’identification des fournisseurs est également primordial au sein des processus internes. Ces derniers permettent la transmission de l’ensemble des informations afin d’éviter ou au moins de limiter les achats dissidents de la part des employés.

Les achats sont la première source de dépenses après la masse salariale. Mieux maîtriser la dépense pour certaines catégories d’achats ouvre des opportunités non négligeables pour contrôler et limiter les dépenses et donc préserver la marge.

L’accélération de la transformation numérique ces dernières années dans le contexte de la période incertaine que nous traversons nécessitent plus que jamais d’exploiter le levier des achats. Centraliser la fonction au sein des organisations afin d’optimiser au mieux les dépenses en est souvent la clé.

Par Olivier Jung, Directeur Proactis France