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Comment les DSI peuvent-ils retrouver toute leur place dans les entreprises ?

Comment les DSI peuvent-ils retrouver toute leur place dans les entreprises ?

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La situation peut paraître paradoxale : dans un monde où la transformation digitale devient la règle, la place et le rôle des directions des systèmes d’information (DSI) au sein des organisations d’entreprise tend à se réduire. Au point, selon l’étude menée en France par le cabinet international de consultants kobaltblau, que seulement 29 % des DSI se voient comme moteur d’innovation de cette transformation digitale.

Ils sont 63 % à ressentir leur rôle comme étant celui d’un « fournisseur de services » et sont, à ce jour, à peine 41 % à s’affirmer comme « partenaire de la digitalisation des processus ». Pour remettre la DSI au cœur de la problématique, l’entreprise doit favoriser la création d’une interface entre les métiers et les DSI, mettant l’accent sur l’agilité et l’innovation au service d’une transformation digitale performante et sûre. Des résultats qui corroborent une tendance déjà identifiée par le cabinet en Allemagne, Suisse et Autriche dans une précédente étude.

Explications avec François Roulin, Head of Business Process Design and Digitalization de kobaltblau France.


La transformation digitale des entreprises a eu des effets sur l’organisation des entreprises où il n’est plus rare de voir le digital rattaché au directeur marketing plutôt qu’au DSI. Les modes de fonctionnement changent et le marketing, par exemple, peut être amené à proposer ses solutions sans inclure la DSI en amont, reléguée alors au rôle de fournisseurs de services. « Il faut que la DSI soit plus proche des métiers et qu’elle devienne ainsi une véritable interface entre leurs besoins et les solutions à déployer dans le cadre d’une stratégie réfléchie », note François Roulin.

Les résultats de l’étude le confirment : 79 % des personnes interrogées souhaitent améliorer l’interface entre les métiers et la DSI. Un levier organisationnel que l’entreprise a tout intérêt à actionner, d’autant que les DSI sont prêts à prendre en compte les évolutions technologiques. Ainsi, 77 % des DSI entendent optimiser les cycles de développement et de déploiement pour que l’entreprise soit davantage réactive dans sa transformation digitale. Dans la même optique, 64 % des DSI souhaitent introduire des méthodes agiles et de gestion de projet. « C’est important parce que la tendance d’externalisation vers le Cloud se poursuit et que le rôle des DSI sera, de plus en plus, de piloter des projets avec des partenaires externes, comme les développeurs par exemple », ajoute François Roulin.

La DSI, le garde-fou de la sécurité informatique

Remettre les DSI au centre de l’écosystème, en proximité immédiate des métiers, c’est aussi maîtriser les aspects de sécurité inhérents à la transformation digitale. En effet, du fait que la transformation digitale passe de plus en plus sur un système informatique de type Cloud, toujours plus connecté et donc toujours plus ouvert, les risques liés à des failles de sécurité sont bien réels. « Le DSI reste le garde-fou de la sécurité informatique », rappelle le responsable de kobaltblau. Interrogés, les DSI sont 92 % à vouloir renforcer la gestion de la sécurité des systèmes d’informations (SI). C’est aussi le DSI qui, avec la progression du Cloud, reste également le garant de la cohérence du SI, de la pérennité des solutions mises en place et de leur intégration intelligente et progressive dans un rôle d’agrégateur de services.

Les résultats de cette étude ont permis à kobaltblau d’émettre cinq recommandations pour réussir la transformation digitale de son entreprise. En premier lieu, définir des objectifs partagés pour mettre la digitalisation au service d’une stratégie métier. Ensuite, anticiper les besoins métiers et les solutions associées dans le cadre d’un schéma directeur pour que la DSI puisse renforcer son rôle d’agrégateur de services. En troisième lieu, optimiser l’interface entre la DSI et les métiers, par une meilleure collaboration et des outils dédiés. Le quatrième point porte sur l’augmentation de l’agilité de l’entreprise avec une organisation adaptée à cet effet. Enfin, pour la DSI, il s’agit aussi de recruter des profils en phase avec les évolutions technologiques, comme des chefs de projets et des gestionnaires de prestataires, car l’externalisation continue de progresser dans le domaine des IT, modifiant ainsi les compétences dont ont besoin les départements DSI aujourd’hui. « La DSI doit compter des gens capables d'aller discuter avec les métiers ou encore de piloter des partenaires externes sur les développements de solutions », ajoute François Roulin.

> Télécharger l’étude du cabinet kobaltblau sur l’organisation des DSI en 2020 en cliquant ici

Méthodologie :
Étude réalisée par kobaltblau en septembre 2018 auprès d’une centaine de sociétés de toutes tailles et de tous secteurs d’activités. Les entreprises privées, tous secteurs d’activités confondus, ont représenté près des deux tiers des répondants.




Lu 3487 fois Dernière modification le vendredi, 15 mars 2019 12:17
Laurent Locurcio

Journaliste économique, il a notamment collaboré avec la presse spécialisée dont La Tribune, Le Point, Le Monde, LSA, Sport Eco, et bien entendu GPO Magazine. Il a également participé au lancement de titres de presse et a été rédacteur en chef  d’un important magazine d’entreprise. Auteur également de livres d’entreprises, il intervient aussi auprès d’étudiants en formation multi-médias.