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Dirigeant, pouvez-vous vous passer du Cloud ?

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Aujourd’hui les entreprises, et notamment les PME, sont loin d’avoir propulsé leurs salles blanches « dans les nuages ». Mais pour nombre d’entreprises, le Cloud sonne comme une évidence. Alors, qu’attendez-vous pour passer au Cloud ?

Selon les prévisions de plusieurs cabinets d’études de marché, au niveau international, d’ici à 2020, le marché du Cloud devrait dépasser les 241 milliards de dollars. Car dans le futur, cette pratique va connaître un essor sans précédent qui concernera toutes les entreprises, ainsi que toutes les activités. Peu de secteurs aujourd’hui font l’objet de prédictions aussi optimistes.

Et le marché français n’est pas en reste. En effet, le Cloud inaugure une nouvelle façon de concevoir et de consommer l’informatique.  Comment fonctionne le Cloud ? Comment choisir son fournisseur ? Quels sont les bénéfices des solutions SaaS ? Quel est le coût du Cloud ? Quelles sont les solutions métier prêtes à l’emploi proposées dans le Cloud ? Enfin, pourquoi faire confiance au Cloud ? Telles sont les questions auxquelles la rédaction de GPO Magazine apportera une réponse. Auparavant, nous dresserons les caractéristiques, ainsi que les utilisations du Cloud.

Quelles sont les caractéristiques du Cloud ?
« Les principales caractéristiques du Cloud sont la fourniture des services à la demande, l’utilisation des ressources informatiques où que l’on soit, la localisation distante des données, la disponibilité constante de l’infrastructure ainsi que la factu­ration en fonction de l’utilisation. La fourniture des services à la demande est un concept intéressant pour les PME, car cela permet de s’affranchir des contraintes informatiques à des coûts compétitifs », souligne Isabelle Renard, avocat associée du Cabinet Racine.

Quelles sont les utilisations du Cloud computing ?
Le Cloud peut intervenir à différents niveaux, du plus bas au plus élevé :
• L’infrastructure : IaaS. C’est la location d’espace disque, de bande passante ou de capacité de calcul pour machines virtuelles.
• La plate-forme : PaaS. C’est la mise à disposition de services web (bases de données, serveurs).
• L’application : SaaS. L’application est hébergée sur le Cloud. C'est le nouveau mode d'utilisation des licences logicielles. Au lieu d'acheter une licence à installer (et à mettre à jour) sur votre propre ordinateur (ou serveur local), vous louez l'utilisation du logiciel et de l'hébergement de données. Ainsi, vous disposez d’un contrat locatif tout compris, incluant notamment les services de maintenance, d’exploitation et d’assistance.

Comment fonctionne le Cloud ?
« Force est de constater que le Cloud est un concept, et non une offre en tant que telle. Il s'inscrit dans la logique de l'externalisation (et de la dématérialisation progressive) du système d'information. Le Cloud Computing fait référence à des ressources informatiques, utilisées par une ou plusieurs entreprises, à la demande, au travers d'Internet et reposant sur des infrastructures distantes, mutualisées et interconnectées entre elles. Son environnement virtualisé, situé hors du périmètre de l'entreprise utilisatrice, a vocation à délivrer rapidement un certain nombre de ressources et de services de manière élastique en fonction des besoins des utilisateurs », explique Sylvain Moussé, DSI de Cegid.

Sur quelles technologies ?
Le Cloud est un modèle inédit de « delivery » de services IT, dont le périmètre reste potentiel­lement très ouvert. Souplesse et liberté caractérisent le Cloud : en effet, l’entreprise utilisatrice accède au service quand elle le veut, pour le temps qu'elle souhaite, et sera donc facturée en conséquence. Elle consomme du Cloud comme de l'électricité, sauf qu'il s'agit dans ce cas d'énergie informatique.

Comment choisir son fournisseur ?
« Les entreprises ont intérêt, au préalable, à bien définir leur chemin vers le Cloud, en accord avec leurs besoins et leurs contraintes, pour que l’informatique dans les nuages puisse avoir le prometteur « effet boule de neige » qu’on lui prédit. Plusieurs critères doivent également être pris en considération dans le choix de leur fournisseur : la sécurité, la simplicité, la bonne lecture tarifaire et la prise en compte des besoins métier du client. Enfin, il faudra veiller à surveiller les termes du contrat Cloud », souligne Sylvain Moussé.

Comment intégrer concrètement le Cloud dans son entreprise ?
Le Cloud peut s’intégrer de différentes façons au sein de l’entreprise. « Le modèle SaaS est direc­tement accessible aux PME car il a un coût peu élevé et, de fait, celles-ci peuvent en bénéficier immédiatement. Les premières applications déployées sont la messagerie, les outils colla­boratifs, les CRM. Cependant, basculer dans le Cloud n’est pas une fin en soi : il convient de migrer dans le Cloud ce que l’on contrôle bien (paye, notes de frais, gestion de flotte, etc.). Et chacun peut y aller à son rythme afin de s’approprier progressivement le Cloud », précise Sylvain Moussé. Un point de vue complété par Philippe Courtot, Chairman et CEO de Qualys :       « Les entreprises doivent se poser la question de la valeur des informations qu’elles vont transférer, manipuler et stocker dans le Cloud, et à ce titre, réaliser une appréciation des risques et des bénéfices. Les entreprises doivent porter dans le Cloud leurs actifs métiers (activités, processus et informations) les moins critiques, c’est-à-dire, les activités non cœur de métier, qui ne leur procurent pas un avantage fort sur le marché ».

Quels sont les bénéfices des solutions SaaS ?
Le Cloud et les solutions SaaS constituent un nouveau paradigme pour le développement des affaires. Ils contribuent fortement à la compétitivité et à l’innovation des PME. « Les bénéfices des solutions en mode SaaS perçus par les organisations sont multiples : paiement à l’usage et à la consommation, réduction de la facture informatique (plus d’investissements logiciels et d’amortissements, uniquement des dépenses courantes), instantanéité de l’utilisation de la solution en mode SaaS, développement accéléré de nouveaux produits, temps de mise sur le marché réduit, et même souvent un meilleur niveau de sécurité proposé par le fournisseur de Cloud ! » souligne Philippe Courtot.

Quel est le coût du Cloud ?
Les offres de Cloud se multiplient et les utilisateurs se posent des questions légitimes sur le coût du Cloud. En effet, la tarification du Cloud est un sujet assez complexe car il est difficile de comparer les différentes offres. « Avant de faire son choix entre le mode hébergé locatif et une licence, il convient d’effectuer un calcul comparatif. En effet, si le mode hébergé locatif permet de réaliser des économies à court terme, le coût total peut se révéler au bout de quelques années, supérieur au coût de licence d'une application traditionnelle. Tout dépend du mode d'utilisation (fréquence, nombre d'utilisateurs, etc.) et de la durée de vie de l'application. Ce calcul ne doit pas se limiter aux coûts directs mais doit aussi intégrer l'ensemble des coûts cachés que le Cloud va permettre d'économiser ainsi que l'impact des avantages du Cloud sur le business de l'entreprise (productivité accrue, recentrage métier, etc.) », souligne Sylvain Moussé.

Quelles sont les solutions métier prêtes à l’emploi proposées dans le Cloud ?
« Le Cloud est adapté aux entreprises et établis­sements publics de toutes tailles. C’est ainsi que des expertises « métiers » se sont développées dans l’industrie, l’hôtellerie, les services, le négoce, les professions comptables, les entrepreneurs et TPE, les associations, le secteur public. Ainsi, Cegid propose des « bouquets » de gestion des RH, ou de gestion financière, des offres sectorielles dédiées (pour le Retail, le secteur public, l’expertise comptable…) ou encore des bouquets ciblés pour une gamme de clients, comme les TPE, prenant en compte les spécificités de chacun », observe Sylvain Moussé.

Pourquoi faire confiance au Cloud ?
Les bienfaits du Cloud Computing pour les entreprises sont potentiellement nombreux. Au préalable, il convient d’indiquer qu’à la différence d’un service informatique intégré dans l’entreprise, le client est lié à l’éditeur de logiciel par un contrat. Et cet engagement tisse une relation de confiance entre les deux parties. Pour l’entreprise utilisatrice, la sécurité est l’un des enjeux le plus important. « Une PME a les mêmes besoins de sécurité qu’une grosse structure. Pour autant, cette PME peut ne pas disposer des moyens financiers pour avoir, au sein de son entreprise, un responsable sécurité. Le Cloud peut alors lui permettre de prévenir les risques inhérents à la sécurité de son système informatique à moindre coût », observe Sylvain Moussé.
La prévisibilité des coûts est également un élément à prendre en considération. « Dès le départ, le Cloud exonère l'entreprise d'un investissement  (parfois lourd) en achat de licences et de matériels. Au-delà de l'investissement initial, la maîtrise du budget informatique est facilitée par le lissage des coûts et par la visibilité de la dépense sur le long terme. Plutôt que d'investir dans des immobilisations, l'entreprise concentre ses efforts sur ses dépenses opérationnelles », souligne Sylvain Moussé.
La facturation à l'usage, liée au Cloud, a encore l'avantage d’être souple, d’augmenter la produc­tivité des salariés et d’être une solution plus écologique que le modèle traditionnel. « L'abonnement est ajustable et modifiable, après souscription, en fonction de l'évolution de l'activité et du nombre d'utilisateurs. Cette souplesse permet  d'adapter le périmètre fonctionnel choisi par l'entreprise en agissant sur les modules déployés, et de disposer ainsi d'une configuration sur mesure, à tout moment. L'accès aux applications Cloud ne nécessite qu'une simple connexion Internet. L'accès à distance pour les collaborateurs éloignés de l'entreprise se faisant sans difficulté, le Cloud augmente la productivité des collaborateurs mais aussi leur satisfaction au quotidien grâce à la facilité et la rapidité d'accès aux informations de l’entreprise. Enfin, le Cloud se présente comme une solution plus écologique que le modèle traditionnel, en assurant des économies sur la consommation d'énergie mais aussi en développant de la part des entreprises et des utilisateurs des usages davantage éco-responsables », poursuit Sylvain Moussé.
  
Par Linda DUCRET

Le concept du Cloud est beaucoup plus large que le SaaS puisqu’il englobe toutes les ressources IT, alors qu’une offre SaaS ne concerne qu’un logiciel. Le SaaS est une solution logicielle, le Cloud, lui, est une stratégie.*

 

*Source : Livre Blanc Cegid Group, Le Cloud, la bonne réponse à vos enjeux métiers.



Les bénéfices attendus du Cloud

 

Selon une enquête mondiale réalisée par le cabinet Boston Consulting Group (BCG) sur la valeur du Cloud, en fonction de leur niveau de maturité, les organisations adoptent trois types de postures lors du choix de solutions Saas.

 

La posture « Continuer à faire tourner les affaires » a pour objet de porter les applications informatiques traditionnelles (e-mail, bureautique, etc.) de l’organisation dans le nuage. Les principaux bénéfices perçus sont la réduction des coûts, l’agilité, la consommation à la demande et la capacité de se servir soi- même.

La posture « Transformer le modèle d’affaires » consiste à porter les processus clients (gestion de la relation clients, facturation, etc.) dans le Cloud. Les bénéfices recherchés sont la standardisation des processus, une plus grande efficacité, une collabo­ration avancée et une coordination supérieure.

Enfin, la posture « Thinking out the box » recherche l’innovation et la création de nouveaux modèles économiques. Les bénéfices attendus sont l’agrégation et la corrélation d’informations multicanal, la création de nouveaux services avec les clients, les partenaires commerciaux et les fournisseurs, ainsi que le développement de nouveaux modèles économiques « légers  » afin de répondre rapidement aux besoins du marché.

 

Enquête réalisée par le cabinet BCG



La gestion documentaire et le développement du Cloud
« La gestion documentaire est un véritable enjeu pour les entreprises d’aujourd’hui, elle s’inscrit dans un contexte du zéro papier et de la dématérialisation documentaire. C’est un sujet qui touche toutes les entreprises (TPE, PME, grands comptes, public, privé, etc.), indique Sylvain Moussé.



Lu 5391 fois Dernière modification le mardi, 25 août 2015 12:57
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.