Imprimer cette page
L’open source, l’alternative crédible aux  logiciels propriétaires

L’open source, l’alternative crédible aux logiciels propriétaires

Évaluer cet élément
(0 Votes)

D’abord adoptés par les administrations, les logiciels open source sont désormais pour l’entreprise un choix pertinent face aux solutions propriétaires. Leurs atouts : un coût total d’acquisition sensiblement inférieur, une bonne flexibilité et le respect des standards techniques.

L’open source est passé du statut de sous-solution à celui de véritable alternative aux logiciels propriétaires. Les DSI (directeurs des services informatiques) y ont vu un moyen de réduire les coûts, de travailler plus efficacement avec les directions métiers, et de faire pression sur les éditeurs propriétaires qui mènent des politiques de plus en plus strictes sur les licences », affirme Véronique Torner, présidente d’Alter Way, un intégrateur français de solutions open source. De manière transparente, les solutions open source sont aujourd’hui utilisées par 63 % des serveurs web dans le monde et plus de 70 % des sites web sont réalisés avec des CMS en open source. « L’open source a une part prépondérante dans le web, l’aéronautique, le contrôle aérien, la finance, la sécurité, les supercalculateurs », souligne Grégory Bécue, directeur associé de Smile, premier intégrateur français en open source. Côté grand public, ce type de solution est utilisé par Google, Facebook ou Twitter. Elles ont donc fait la preuve de leur utilité et de leur robustesse technique.
Dans le domaine informatique, la crise économique de 2008 a poussé les entreprises à diminuer les dépenses IT, une opportunité pour le secteur de l’open source dont le modèle économique est basé sur l’absence de coût de licence avec des services de support et de maintenance payants, alors que les solutions propriétaires sont avant tout un droit payant d'utilisation. En forte croissance, l’open source pèse aujourd’hui 10 % du marché du logiciel mondial. Couvrant tous les domaines du secteur IT, en mode cloud ou local, l’open source offre des solutions en bureautique, en sécurité, en base de données, Ged, CRM, ERP, création web, collaboratif,
e-commerce, intégration de données, décisionnel, mobile. Des poids lourds du domaine IT, tels IBM, HP, les fournisseurs de services cloud se tournent vers l’open source. Jusqu’au géant du logiciel propriétaire Microsoft qui a mis en open source la partie serveur de son framework.net. L’argument d’un TCO réduit (coût total de possession) par rapport aux logiciels propriétaires, n’est pas le seul mis en avant par les intégrateurs spécialisés.
Grégory Bécue pointe les autres atouts de l’open source : « Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le prix qui est déterminant mais aussi le respect des standards, la qualité du conseil, les possibilités d’évolution, la pérennité de la solution et l’adap­tation aux besoins des clients. Notre budget marketing et communication est bien inférieur à celui de nos concurrents du monde propriétaire ».

Des atouts dans le web, l’e-commerce, les architectures serveurs…
La licence d’utilisation des logiciels open source est gratuite mais, pour les utiliser, une entreprise doit s’acquitter de coûts de formation, d’assistance et de maintenance à la mise à jour des logiciels. Ces prestations sont facturées sur la base de 500 €/intervenant/jour. Pour le e-commerce par exemple, une entreprise doit intégrer le coût des développements spécifiques à son activité. Concernant les progiciels d’ERP (progiciel de gestion intégré) qui recouvrent les achats, ventes, budgets, gestion des stocks, facturation, commandes, le coût total d’une solution propriétaire varie entre 500 et 2500 € par utilisateur pour le leader SAP, alors que celui d’un ERP open source (Compiere, Odoo, etc.) revient à 500 € au maximum. D’où l’importance de choisir un intégrateur open source intégrant une équipe de développeurs et formateurs capable de suivre correctement le client. Les mises à jour, point sensible, sont tributaires de l’activité de la communauté de développeurs autour d’une solution. Pour le CRM (logiciel de gestion de la relation client), la solution la plus diffusée en open source, reste Sugar CRM proposé en mode Saas par Smile ou Blue Note Systems. Peu onéreux et performant, Sugar CRM est très flexible et répond bien aux besoins propres d’une PME. En revanche, il ne bénéficie pas de modules efficaces d’analyse et de prédiction sur les données collectées ce qui n’est pas, pour l’heure, un aspect rédhibitoire.
Dans le e-commerce, des logiciels performants tels Magento, Prestashop ou Drupal Commerce, apportent une flexibilité et de nombreuses fonctions adaptées à votre activité. Cependant, un projet de e-commerce suppose une continuité de services sans failles et vous devrez bien peser les avantages et les inconvénients de chaque solution et la capacité de l’intégrateur à vous assister efficacement, de manière pérenne.
Plus globalement, le choix entre une solution open source et une solution propriétaire doit tenir compte des besoins propres d’une entreprise et de sa structure. Ensuite, une PME doit avoir un seuil minimum de compétences informatiques, avec un interlocuteur capable de comprendre les enjeux techniques d’une solution. Du côté de l’offre de services open source, les intégrateurs bien structurés et efficaces ne sont pas très nombreux. Comme pour les solutions propriétaires, la DSI et la direction générale doivent avoir bien compris les enjeux de l’open source pour en tirer un véritable profit.



A consulter
Comment évaluer les solutions open source : un comparatif détaillé à lire sur
www.open-source-guide.com 



Qu’est-ce qu’un logiciel open source ?
L’open source est issu du projet GNU en 1984 de Richard Stallman, à l’origine des logiciels libres, dont le code, développé par des communautés de programmeurs,
est ouvert et en libre accès. En 1998, pour s’adapter aux réalités techniques et économiques, une scission a eu lieu avec la communauté du logiciel libre et a donné lieu à la création de l’OSI (Open Source Initiative). L’OSI pose qu’un logiciel open source doit être en libre redistri­bution, que l’on puisse accéder au code source comme pour le logiciel libre et qu’il soit possible de tirer une rémunération des prestations d’intégration, d’assistance et de formation. Les entreprises qui souhaitent passer à l’open source peuvent s’adresser à des intégrateurs de solutions. Il existe un écosystème constitué d’intégrateurs généralistes comme Altic, OpenWide, Audaxis, Alter Way, Linagora, ou spécialisés dans la création de sites Internet tels Adyax, un spécialiste pour le CMS Drupal. L'open source change le modèle économique de l’industrie du logiciel, la valeur étant transférée de la propriété incorporelle vers le service. La majorité des solutions open source sont disponibles sous licence GNU GPL, ce qui permet de rémunérer la formation et l’assistance.

Lu 10716 fois Dernière modification le mercredi, 22 juillet 2015 13:52
Serge Escalé

Journaliste indépendant spécialisé IT depuis 1995
Le Monde informatique, Le Figaro, Les Echos, Itespresso, Le MagIT, Silicon.fr, GPO Magazine