La formation reste un domaine de la gestion des ressources humaines qui suscite de nombreuses attentes et mobilise des moyens importants. Dans le cadre de l'entreprise, l'objectif consiste notamment à intégrer la formation tant dans les projets professionnels personnels que dans les schémas directeurs des ressources humaines. Une démarche qui doit s'opérer tout en maîtrisant le cadre réglementaire et en respectant les plans de formation, leur mise en œuvre et leur suivi.

Un facteur de productivité
Initialement considérée comme un instrument de la promotion sociale et de l'éducation permanente, la formation est aujourd'hui perçue comme un instrument de la productivité. Conscientes des ressources qu'elle génère, les entreprises l'utilisent donc de plus en plus pour améliorer l'efficacité de leurs salariés face aux évolutions du marché. La formation peut ainsi être assimilée à un investissement économique et impacter la production. Elle contribue également au développement du capital humain de l'entreprise et offre différentes opportunités d'optimiser la gestion et la répartition des effectifs employés. Aujourd'hui, la plupart des entreprises s'accordent donc à considérer que la formation continue, et en particulier celle dispensée par les employeurs, lui est bénéfique voire essentielle. Les études montrent d'ailleurs qu'elle est propice à la productivité et à l'innovation et qu'à ce titre, elle contribue à améliorer la compétitivité, le développement des parts de marché ou encore la rentabilité. 

Un point de vue employeur partagé par les salariés
Au-delà de la performance de l'entreprise, la formation continue est source de maintien dans l'emploi, d'évolution professionnelle et de mobilité pour le salarié. Ainsi, d'après une étude TNS Sofres (2008), la nécessité d'une mobilité professionnelle est devenue essentielle. 88 % des salariés pensent ainsi que les jeunes seront désormais contraints de changer de métier plusieurs fois dans leur vie contre 31 % en 1996. Allant de paire avec cette prise de conscience, une «bonne formation» est considérée pour 69 % des français, comme permettant l'acquisition d'une qualification « durable » plutôt que de « trouver rapidement un emploi ». 

Un contexte économique favorable à la formation
Si la conjoncture économique est peu favorable aux investissements en général, certaines entreprises ont néanmoins, depuis un an, adopté une attitude offensive en la matière, profitant d'une accalmie dans leur activité pour former leurs collaborateurs. Leur objectif consiste alors à éviter les licenciements tout en renforçant les compétences de leurs collaborateurs de manière à anticiper sur la reprise économique. Parallèle-ment, certaines entreprises profitent du contexte pour former leurs salariés sur les compétences nécessaires à l'évolution ou la réorientation de l'entreprise vers de nouveaux marchés.

Les troisièmes cycles sur le devant de la scène
Entre les Masters Professionnels, les Masters de recherches, les Mastères Spécialisés, les MBA ou autres diplômes «maisons» des organismes de formation, la France compte ainsi près de 7000 formations aux troisièmes cycles. Avant de postuler à l'une au l'autre de ces formations, le candidat doit s'enquérir de la cohérence entre le programme retenu et son projet professionnel tout en veillant à sa complémentarité avec la formation d'origine. Il est par ailleurs indispensable de valider méthodiquement le contenu de la formation et son environnement de manière à s'assurer que l'organisme, l'école ou l'université est connecté avec la réalité du marché de l'emploi et que le contenu de la formation est bâti avec les entreprises.

Les MBA ont la côte !
Pour changer d'orientation professionnelle, évoluer vers des fonctions de dirigeant ou embrasser une carrière internationale, le passage par la case MBA peut s'avérer un choix judicieux. Néanmoins, l'investissement dans cette formation étant loin d'être négligeable, mieux vaut bien mûrir son projet avant de s'engager. La concertation avec l'employeur est également de rigueur : il est en effet plus facile d'obtenir une aide au financement de l'entreprise lorsque le projet du candidat s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'entreprise. La vocation d'un MBA étant notamment d'accéder à un poste de direction en France ou à l'étranger, mieux vaut par ailleurs s'assurer des opportunités offertes par son entreprise en la matière avant de se lancer dans cette formation coûteuse en temps et en argent. Ainsi, un MBA peut s'avérer être un choix judicieux pour évoluer au sein d'un grand groupe où les niveaux de responsabilité et les grilles de salaires réfèrent souvent aux diplômes. Pour une reconversion, il vaut alors mieux opter pour un MBA spécialisé et retenir, par exemple, un MBA sectoriels (luxe, hôtellerie internationale, aéronautique…). De même, le MBA est recommandé aux managers qui entendent donner une dimension internationale à leur carrière. Si le MBA n'est pas obligatoire pour accéder à un poste à responsabilité à l'étranger, il contribue néanmoins à en accélérer le processus.

Choisir son MBA
Le Label MBA n'est pas protégé à l'échelle internationale. Si quelques 5000 programmes en la matière sont ainsi proposés, tous n'offrent pas le même retour sur investissement. Pour ne pas se fourvoyer, il convient au préalable de vérifier le contenu du programme. Même réduit à leur portion congrue, notamment dans le cadre des MBA spécialisés, les cours généraux (management, finances, stratégie, RH, marketing) doivent nécessairement être enseignés. Il convient également de jeter un œil sur la liste des enseignants et de veiller à leur connexion avec le monde de l'entreprise ou à leur implication dans des travaux de recherche. Contacter les «anciens» du programme permet par ailleurs d'évaluer les opportunités de carrière et les salaires à la sortie de la formation. Les réseaux des anciens sont aussi de précieuses aides à solliciter durant la formation. Pour évaluer le sérieux de l'établissement, il est aussi recommandé de se renseigner sur l'ensemble des programmes qu'il propose ou encore sur son classement dans les palmarès publiés dans la presse française ou internationale. La question étant alors de savoir si le MBA apparaît dans ces classements et non s'il fait parti des 10 premiers de la liste.

Par Anne Del Pozo