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Comment motiver les salariés  à rester fidèles à la même entreprise ?

Comment motiver les salariés à rester fidèles à la même entreprise ?

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Voilà un sujet RH complexe qui suppose méthode et rigueur de la part de plus d'un patron de PME. Mais si toutes les entreprises aspirent à fidéliser leurs collaborateurs, nombre d'entre elles ne savent pas comment s’y prendre !

Pourtant, tous les experts sont formels : les leviers propres à booster la fidélisation de vos troupes – loin d'être douloureux pour vos finances – relèvent d'abord du bon sens ! « Car en effet, ce qui motive en premier lieu les collaborateurs, c'est de s'épanouir au travail. À la charge donc du dirigeant de déployer une organisation favorisant ni plus ni moins la convivialité, l'autonomie et la confiance dans le management », explique Jean-Christophe Procot, senior manager RH-Management au sein du cabinet Kurt Salmon. Des critères que les salariés évoquent eux-mêmes ! Ainsi, l'intérêt du travail s'imposant comme le premier facteur d'attachement à une entreprise est cité par 51 % des répondants, selon l'édition 2015 de l'Observatoire Actineo sur la qualité de vie au bureau, et ce, loin devant le niveau de rému­nération (34 %). Mais dans les faits, comment favoriser la fierté de vos salariés à l'égard de leur activité ? Chez Octo Technology, SSII classée 2e au palmarès Great Place to Work 2015 (catégorie des entreprises de moins de 500 salariés), une telle démarche passe par la responsabilisation des collaborateurs. « Nous leur laissons un terrain de jeu pour la créativité. Les salariés se sentent libres et épaulés pour des projets, avec des objectifs globaux et non uniquement locaux. Je suis ravi que certains d'entre eux innovent ou réalisent ce qui est bon pour leur équipe, quelle que soit leur position hiérarchique », confie François Hisquin, dirigeant de la société.

Priorité au travail enrichi !
Alain d'Iribarne, économiste et directeur de recherche au CNRS confirme : « Pour que les salariés trouvent de l'intérêt dans leur activité, l'entreprise doit promouvoir le travail enrichi ». Un chantier complexe qui repose sur plusieurs leviers. « Tout d'abord la transversalité dans le travail et, plus encore, la participation aux prises de décisions, indique Jean-Christophe Procot, sont autant de clés essentielles pour booster l'attrait de son job ». Un avis partagé par Alain d'Iribarne : « Favoriser la polyvalence via la gestion de tâches variées est primordial pour enrichir le quotidien et conférer du sens au travail donné ». Si le salarié a besoin d'un travail « apprenant » pour être stimulé, encore faut-il lui accorder, en amont, l'autonomie nécessaire. Car l'intérêt au travail dépend moins de la mission confiée que de la marge de manœuvre laissée à chacun pour faire évoluer ses prérogatives ! Autre corollaire essentiel à l'intérêt au travail : la reconnaissance. « Ce qui passe, entre autres, par un feedback régulier du manager », précise Jean-Christophe Procot. Au-delà de l'intérêt du travail, encore faut-il que vos salariés soient attachés au projet porté par l'entreprise. Une dynamique collective qui ne peut être impulsée que par le top management ! D'où la nécessité que vous, dirigeants, incarniez une vision sur le long terme et un projet bien ficelé. De quoi susciter in fine une ambiance au top et des relations positives entre collègues, l'un des piliers de la qualité de vie au travail. Et force est de constater que les PME sont loin d'être les plus mal loties en la matière ! « Face aux grands comptes, elles conservent un avantage de taille : celui d'avoir su préserver le modèle traditionnel de la gestion patrimoniale, voire paternaliste, très intégrateur des salariés. Et qui favorise, in fine, un attachement réciproque et l'identification de l'équipe à un leader charis­matique », poursuit Alain d'Iribarne. La PME française s'imposerait-elle alors encore comme la seconde famille des salariés ? « Oui, répond Alain d'Iribarne, ce pacte social français qui a longtemps constitué le fondement de la mémoire des collaborateurs, a su résister tant bien que mal dans les PME ».

Lu 16196 fois Dernière modification le mercredi, 20 avril 2016 12:46