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La gamification, un outil efficace pour créer de l’engagement

La gamification, un outil efficace pour créer de l’engagement

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Les managers s’inquiètent de plus en plus souvent du manque d’engagement des salariés. Comment motiver les nouvelles générations digitales, qui semblent si rapidement démotivées ou peu enclines à s’engager pleinement pour leur entreprise ?

Vous entendrez de plus en plus souvent parler de gamification. Cette technique, qui consiste à s’inspirer de la conception des jeux vidéo et de la psychologie derrière les jeux à succès, se développe en effet à grande vitesse dans les organisations.

S’il y a beaucoup d’exemples de succès, une stratégie de gamification mal appliquée peut rapidement se transformer en échec. Le plus souvent, par manque de compréhension du contexte, ou du manque d’adéquation entre le scénario de jeu et les réels leviers qui pourraient créer de l’engagement au sein des équipes concernées.

Parce qu’il ne s’agit pas d’une méthode simple et homogène ! Il y existe des centaines de techniques de jeu : le scoring, les niveaux, les duels, la collaboration, les stimulations créatives, les challenges, les badges… sont autant de mécanismes qui sont parfois adaptés à un contexte, parfois pas.

Pour le comprendre, il faut s’intéresser au profil de vos employés-joueurs. En effet, si nous sommes tous des joueurs, nous ne jouons pas pour les mêmes raisons.

Les profils de joueurs
Il y a quatre profils principaux de joueurs, qui sont étudiés depuis de nombreuses années. Ces profils ont été identifiés et analysés par Richard Bartle, dans une étude auprès de milliers de joueurs.

En résumé :
• Les tueurs sont principalement motivés par la compétition ;
• Les accomplisseurs sont principalement motivés par la progression individuelle. Cette notion de progression individuelle est en chacun de nous : sommes tous, à des degrés divers, des accomplisseurs ;
• Les socialiseurs sont principalement motivés par les intéractions avec les autres. Ils constituent la catégorie dominante la plus représentée dans la population ;
• Les explorateurs sont principalement animés par l’esprit de découverte.

Il est très facile de retrouver et d’identifier ces profils parmi vos employés. Les ‘accomplisseurs-tueurs’ sont par exemple sur-représentés parmi les équipes commerciales.

Le jeu dans un contexte d’entreprise
Le défi de la gamification – et c’est sa différence avec le gaming – c’est qu’elle intervient dans un contexte professionnel où la motivation est extrinsèque. Vos employés ne travaillent pas toujours par passion, par motivation naturelle.

Dans un contexte d’entreprise, il s’agit donc de s’attaquer à des processus précis, non ludiques, et de les rendre plus stimulants en les scénarisant, sous l’angle d’une mécanique de jeu.

Quelques exemples :
- La gestion de projet ;
- L’utilisation d’un CRM ;
- Le recrutement ;
- L’on-boarding ;
- L’animation commerciale.

Créer un jeu dans une entreprise ne s’improvise pas : il existe des techniques, des leviers et des règles à connaître et à respecter pour qu’un processus gamifié soit un succès.

Suivre le parcours du joueur : de l’identification à la maîtrise
En Gamification, comme dans la plupart des jeux, il faut s’efforcer de suivre et respecter le parcours du joueur.
La phase d’identification lui permet de se projeter dans le jeu, de se l’approprier, d’incarner un rôle ou un personnage. Lorsque vous jouez au badminton entre collègues le mercredi soir, vous êtes un ‘autre vous’ : vous êtes le joueur de badminton, avec votre niveau, votre historique, votre raquette, votre t-shirt bleu, etc. Cette phase d’identification, d’avatarisation, ne doit pas être négligée. Elle sera d’autant plus important que votre personnage de jeu peut être évolutif.
La phase de onboarding, de mise en place, est peut-être la plus importante dans le jeu. Elle vous permet d’apprécier, d’avoir envie d’aller plus loin, même si votre niveau est encore faible ou votre maîtrise inexistante. Mal concevoir cette phase, c’est prendre le risque de perdre le joueur, dès le début.
La phase de scaffolding (échafaudage) vous fait vivre la joie et la frustration d’une progression non linéaire mais claire. Vous en êtes à votre dixième cours de tennis et vous visualisez clairement votre progression par rapport au premier cours. Pourtant, votre niveau n’est pas encore suffisant pour vous procurer un plaisir de jeu ou vous donner le sentiment d’avoir atteint votre objectif, votre degré de maîtrise. Dans cette phase, pour garder un joueur motivé, il faut osciller entre le risque d’abandon par ennui (si la progression est trop facile) et d’abandon par frustration (si la progression est trop difficile).
La maîtrise est l’étape ultime, celle où l’on se sent ‘à sa place’ dans le jeu. Il ne s’agit pas de devenir champion du monde d’une discipline, mais bien de connaître ses limites et de les trouver suffisantes pour s’épanouir et prendre du plaisir dans le jeu.
Songez par exemple à ce joueur d’échecs, qui malgré son faible niveau, maîtrise l’ensemble des règles du jeu, se surprend parfois à sortir un ‘coup’ de génie, et affronte des adversaires de son niveau, obtenant parfois des victoires enthousiasmantes.

Ce parcours de jeu s’adapte également à la gestion de votre équipe, en mode gamifié.

À vous de jouer !

Par Dominique MANGIATORDI, Chief Marketing Officer - Efficy



Lu 4330 fois Dernière modification le jeudi, 15 juin 2017 08:20
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