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La gestion des talents s'adapte au travail hybride

La gestion des talents s'adapte au travail hybride

Management Écrit par  mercredi, 13 avril 2022 19:15 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Avec les nouveaux modes de travail, la façon de gérer et de valoriser les collaborateurs change. Cela demande de transformer les pratiques managériales vers davantage de bienveillance et de proximité pour resserrer la cohésion des équipes en télétravail, et de rendre le bureau plus attractif et plus convivial pour attirer et fidéliser de nouveaux talents.

Le nouveau contexte de travail hybride, alliant travail à distance et présence au bureau, entraîne une révolution dans la gestion des collaborateurs pour les valoriser, les fidéliser ou les recruter.

« Gérer les talents est plus que jamais une question fondamentale et centrale de l’entreprise, d’autant plus sur un marché de l’emploi tendu où le turnover des salariés est dynamique », indique Pascal Grémiaux, président et fondateur d’Eurécia, éditeur de solution SIRH.

Transformer le Management pour l’adapter au travail hybride

La priorité des entreprises est d’accompagner leurs collaborateurs dans le changement des habitudes de travail. Pour cela, elles s’attachent à placer les salariés au coeur de cette évolution hybride du travail. La question de la qualité de vie au travail et du bien-être des salariés n’a ainsi jamais été aussi importante. Pour cela, certaines entreprises engagent une transformation du management qui peut être mis à mal par l’éparpillement des salariés en télétravail et par une perte de cohésion des équipes.

Pascal Gremiaux

« On forme nos managers à devenir des coachs, des facilitateurs et des managers ressources, en prenant davantage en compte l’intérêt de leurs collaborateurs afin de favoriser leur engagement. Il s’agit de les former aux bonnes attitudes à avoir envers leur équipe », souligne Pascal Grémiaux.

La fonction Management se mue en fonction RH

Les nouvelles méthodes de management mettent ainsi l’accent sur la communication pour être plus proche des collaborateurs et maintenir la cohésion d’équipe. Être à l’écoute des salariés, comprendre leurs doutes, leurs exigences, leurs craintes ou leurs besoins, les aider à être les plus autonomes et responsables possible… Il s’agit d’adopter un management davantage empreint de bienveillance. Détecter les risques psychosociaux ou repérer les signaux faibles de « burnout » entrent aussi désormais dans la fonction managériale qui se mue en quelque sorte en fonction RH.

« On travaille beaucoup sur la façon de s’exprimer des managers en distanciel, sur leur posture et leur comportement de manière à être le plus disponible possible pour leurs collaborateurs, et sur leur aptitude à animer des réunions de façon dynamique à distance au travers d’outils de visioconférence », explique Frédéric Faye, DRH du groupe de protection sociale Apicil.

Créer de la confiance et renforcer la cohésion d’équipe

Les entreprises s’affairent ainsi à créer de la confiance entre les managers et leurs collaborateurs. Certaines entreprises vont même jusqu’à évaluer leurs managers non seulement sur leurs résultats opérationnels mais également sur leur comportement. Les managers apprennent aussi à mieux valoriser leur équipe.

« On les pousse à exprimer la reconnaissance du travail accompli par un collaborateur ou à en encourager un autre. Cela contribue à la motivation des collaborateurs », expose Pascal Grémiaux.

Le nouveau management, c’est aussi donner plus de souplesse aux collaborateurs dans leur rythme de travail, parfois tôt le matin ou tard le soir.

« Le télétravail que nous avons instauré, à raison de deux jours par semaine, a conduit à mettre en place des modalités de travail à des horaires différents, et a entraîné un changement organisationnel qui se traduit par une plus grande flexibilité pour faciliter le travail à la fois au bureau et à domicile », relève Frédéric Faye.

Rendre le bureau attractif pour attirer et fidéliser les nouveaux talents

Gérer les talents dans un contexte de travail hybride, c’est aussi mettre l’expérience collaborateur au coeur de la transformation de l’entreprise.

« Pour les PME, le plus important c’est l’expérience que fait vivre l’entreprise à ses salariés. Une bonne expérience collaborateur est un levier de productivité », précise Pascal Grémiaux.Frederic Faye Apicil

Pour cela, il faut rendre le bureau attractif pour attirer et fidéliser de nouveaux talents. Ramener les collaborateurs au bureau exige alors de leur offrir une valeur ajoutée dans les espaces de travail. Le bureau a ainsi vocation à devenir un lieu physique d’échanges, d’interactivité et de sentiment d’appartenance à l’entreprise pour les salariés. Les entreprises essaient alors de transformer leur établissement dans ce sens, en mettant en place des tiers-lieux et des espaces collaboratifs pour inciter les collaborateurs en télétravail à venir au bureau ou pour faciliter le travail des salariés mobiles.

« Notre nouveau siège à Lyon Part-Dieu, où nous nous installerons en 2024, va générer de nouvelles façons de travailler. Nous prévoyons d’instaurer le « Flex Office » et des espaces disruptifs pour des temps d’échanges et de convivialité. Il faudra néan moins instituer des règles de fonctionnement pour partager les bureaux intelligemment et ne gêner personne. Le plus important est que les salariés retrouvent leur territoire de travail par direction ou par service », estime Frédéric Faye.

Un espace de travail qui permet de faire coexister performance et bien-être

Eurécia a, lui, déjà emménagé en décembre 2020 dans de nouveaux locaux afin d’offrir à l’ensemble de ses salariés un environnement propice à leur bien-être mais aussi à la créativité et à la productivité. Ce « Campus Eurécia », situé au coeur d’un parc toulousain, a été aménagé dans une ancienne bâtisse entièrement rénovée pour allier modernité industrielle et espaces verts. Un nouvel espace de travail qui permet de faire coexister performance et bien-être.

« Venir à notre campus amène de l’énergie positive pour nos collaborateurs. Nous leur proposons de partager des moments d’échanges informels autour d’un café, des animations sportives ou des ateliers de yoga portés par des managers ou des collaborateurs, mais aussi des rendez-vous mensuels de réunions de travail ou de présentation de projets », affirme Pascal Grémiaux.

Des outils digitaux pour assurer le Onboarding à distance

Mettre l’expérience collaborateur au coeur de l’entreprise, c’est partager les valeurs et la culture de l’entreprise, rendre les salariés acteurs de leur travail pour lui donner du sens. Cette expérience collaborateur débute d’ailleurs dès le recrutement d’un nouveau salarié. Les entreprises s’attachent ainsi à intégrer au mieux les nouveaux collaborateurs pour qu’ils se sentent les bienvenus. Le « Onboarding » du nouveau salarié s’effectue en général par un circuit de découverte de l’entreprise au cours d’une journée d’intégration. Mais l’intégration peut également se faire à distance au travers d’outils digitaux.

« On a développé des outils numériques pour faciliter le Onboarding. Pour cela, on a modifié notre logiciel SIRH en ajoutant de nouveaux modules de questionnaires pour les nouveaux entrants », conclut Frédéric Faye.

Bien etre des salariesLe bureau se réinvente pour le bien-être des salariés

La qualité de vie au travail (QVT) et le bien-être des salariés au bureau deviennent des préoccupations majeures des entreprises. Ces dernières tentent ainsi de faire évoluer leurs espaces de travail en conséquence.

Espaces collaboratifs et d’échanges, tiers-lieux, Flex Office, Coworking…, le bureau se transforme en un lieu interactif et convivial où les salariés viennent pour travailler ensemble. Il doit s’adapter à l’usage qu’en font les collaborateurs pour devenir un facteur d’attractivité de l’entreprise.

Le bureau est voué à reproduire l’ambiance du domicile, avec canapés, bars… pour travailler « comme à la maison ».

Lu 2725 fois Dernière modification le vendredi, 15 avril 2022 07:06
Bruno Mouly

Journaliste économique, avec près de 20 ans d'expérience en journalisme économique et en communication d'entreprise. Spécialisé en numérique, achats logistiques et mobilité. Il collabore également avec les Échos et le JDD.