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Le nouvel environnement de travail devient collaboratif, ergonomique et convivial

Le nouvel environnement de travail devient collaboratif, ergonomique et convivial

Management Écrit par  dimanche, 11 novembre 2018 21:49 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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L’organisation de l’espace de travail en open space correspondait avant tout à une logique financière. En abattant les cloisons des bureaux fermés, les entreprises ont pu faire travailler davantage de collaborateurs sur la même surface. Une logique qui ne correspond plus aux besoins organisationnels des entreprises et à l’évolution des modes de travail. La mobilité a réduit le taux d’occupation des espaces de travail à 60%, voire 80% au maximum pour les activités très sédentaires. Parallèlement, le travail collaboratif et en mobilité s’est répandu dans les organisations, nécessitant le déploiement de nouveaux espaces adaptés.

« Nous voyons se développer un environnement de travail plus flexible où le collaborateur choisit son espace en fonction de l’activité à exercer : chez Colliers nous avons décidé de les appeler environnements dynamiques », souligne Frédérique Miriel, directrice Workplace Consulting chez Colliers International France, un groupe de services immobiliers aux entreprises.

Pour les entreprises, il s’agit de faire en sorte que tous les espaces soient partagés et occupés successivement selon les activités que chacun doit mener au cours de la journée. Une étude réalisée en septembre 2017 par l’institut Think pour Colliers International France indique que 74 % des collaborateurs dans les environnements amé- nagés par activité changent de position de travail une à plusieurs fois par semaine. Une étape est clairement franchie, même par rapport aux environne- ments de travail « flexibles », où les postes de travail sont standardisés mais ne sont pas attribués à une personne en particulier. 

En effet, dans ce type d’organisation en bureaux partagés, la mobilité est moins importante puisque seulement 51 % des collaborateurs changent de poste une ou plusieurs fois par semaine. L’aménagement de l’espace par activité se traduit par un environnement de travail « dynamique », et pour ceux qui vont encore plus loin, par le NWoW (New Ways of Working). Dans cet environnement, l’ergonomie, l’utilisation des outils digitaux, notamment collaboratifs, l’autonomie, la responsabilisation et le management basé sur la confiance sont des éléments importants.

« Ce sont des changements importants qui doivent s’inscrire dans une réflexion plus globale de l’entreprise sur sa transformation, sur son mode de management, sur la confiance et l’autonomie accordées aux collaborateurs : la mise en place d’un nouvel environnement doit également s’accompagner d’une implication forte de la direction et du management », poursuit Frédérique Miriel.

L’aménagement au service de l’organisation du travail

En d’autres termes, c’est une nouvelle philosophie du travail qui se met en place, concrétisée par une organisation davantage transversale, collaborative et en même temps autonome. L’uniformité n’est plus de mise dans ces nouveaux environnements de travail où des bureaux alternent avec des espaces de travail collaboratif, des points de ren- contre, voire des espaces de pause ou de gaming.

Dans le même esprit, les bureaux, caissons, chaises et fauteuils ne sont plus les uniques mobiliers. Des canapés et des tables basses équipent également ces lieux de travail. Le besoin de faire évoluer le cadre de travail touche aujourd’hui toutes les entreprises. Les start-up, aux pratiques volontiers disruptives, ont initié le mouvement ainsi que les grandes entreprises. Pour ces structures, proposer un cadre de travail moderne, ergonomique et stimulant est aussi un moyen d’attirer et surtout de retenir les talents, en particulier de la nouvelle génération. Mais elles ne sont plus les seules.

« De plus en plus de dirigeants de PME/PMI en sont aujourd’hui conscients et savent que l’avenir de leur entreprise passera aussi par l’évolution du cadre de travail proposé à leurs collaborateurs actuels et futurs », constate Denis Rochet, directeur du développement commercial de Bruneau et Bruneau Aménagement.

Comme les grandes entreprises, les PME doivent également faire évoluer leur organisation pour répondre aux enjeux de transformation numérique et de mobilité. Une évolution qui passe également par celle des espaces de travail. « L’aménagement de l’espace de travail est un projet global découlant de l’organisation de l’entreprise et de ses objectifs, et, pour une PME, il est important de se faire accompagner dans ce type de projet qui touche à la fois des aspects réglementaires, techniques, ressources humaines ou encore logistiques », ajoute Denis Rochet.

Le retour d’espaces fermés

Pour gommer les excès de l’open space qui avait banni tout espace individuel, les nouveaux environnements de travail intègrent des lieux où le collaborateur peut s’isoler. Il peut s’agir d’un bureau individuel, non attribué bien entendu, d’un coin téléphone, où il est possible de s’isoler si son activité le requiert. Car le problème numéro un de l’open space, mais aussi des nouveaux environnements de travail, reste le bruit.

Selon l’enquête JNA (Journée Nationale de l’Audition) – Ifop d’octobre 2018, 59 % des actifs sont gênés par le bruit sur leur lieu de travail, c’est 7 points de plus qu’en 2017. Un phénomène qui ne se limite pas aux ateliers : 54 % des salariés des secteurs des services souffrent du bruit, et 60 % des collaborateurs exerçant des missions administratives. Une situation qui pèse sur la performance professionnelle : 72 % des personnes interrogées affirment que la gêne engendrée par les nuisances sonores affecte la qualité du travail fourni.

Pour limiter les nuisances, les entreprises utilisent des équipements de protection des lieux, tels que des cloisons acoustiques ou encore des panneaux anti-réverbération. Ces produits permettent de limiter les nuisances sans toutefois les supprimer. Selon l’étude Think-Colliers International France, 53 % des collaborateurs sont gênés par la conversation des collègues à proximité, 47 % par le bruit am-biant, 44 % par les notifications et 34 % par les coups de fil des autres employés. Une start-up française, Orosound, a eu l’idée de mettre au point les écouteurs Tilde®, spécialement adaptés au travail dans les bureaux partagés et autres espaces de coworking.

« L’utilisateur peut s’en servir pour atténuer le bruit ambiant mais aussi choisir d’ouvrir le son pour capter uniquement la personne qui est en face de lui et avec laquelle il travaille », explique Agathe Géhin, directrice marketing d’Orosound. À la fois anti-bruit et sélectifs, ces écouteurs ergono- miques sont également connectés sur le téléphone et les outils de visioconférence. « Le collaborateur choisit lui-même son niveau d’isolement du bruit tout en conservant le bénéfice de la dynamique du lieu », ajoute Agathe Géhin.

Le nouvel environnement de travail est ainsi au service de l’amélioration de la performance individuelle et collective. Il favorise l’émergence du travail collaboratif, tout en permettant à chacun de s’épanouir.




Lu 8544 fois Dernière modification le jeudi, 07 juillet 2022 14:16
Laurent Locurcio

Journaliste économique, il a notamment collaboré avec la presse spécialisée dont La Tribune, Le Point, Le Monde, LSA, Sport Eco, et bien entendu GPO Magazine. Il a également participé au lancement de titres de presse et a été rédacteur en chef  d’un important magazine d’entreprise. Auteur également de livres d’entreprises, il intervient aussi auprès d’étudiants en formation multi-médias.