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Trop de bruit pour travailler ? Conseils et solutions simples pour retrouver un peu de sérénité au bureau

Trop de bruit pour travailler ? Conseils et solutions simples pour retrouver un peu de sérénité au bureau

Management Écrit par  vendredi, 11 janvier 2019 10:28 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nos oreilles n’ont pas de paupières ? C’est parce que l’audition est notre principal sens d’alerte, conçu pour nous avertir de tout danger, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais ce formidable avantage darwinien est sérieusement mis à mal par les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd’hui. En ville, dans les transports, dans nos logements et surtout dans nos bureaux, notre environnement est de plus en plus bruyant !

En France, près de six actifs sur dix se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail (59%). Cette perception augmente chaque année (+7 points vs. 2017), et toutes les catégories de population sont concernées. Contrairement aux idées reçues, l’exposition au bruit n’est pas réservée aux travailleurs dans l’industrie : une nette majorité des salariés des secteurs des services (54%) et de l’administration (60%) sont eux aussi gênés par le bruit à leur poste de travail1.

Nuisance sonore bureauLe nombre de bureaux partagés et d’open-spaces où les problématiques de bruit empêchent les occupants de travailler correctement sont malheureusement la norme plutôt que l’exception.

Quelles conséquences ?

Nous passons plus d’un tiers de notre temps de vie au bureau. Travailler dans un espace bruyant, c’est-à-dire avec un niveau sonore moyen supérieur à 45 dB(A), c’est se fatiguer inutilement, physiquement et psychologiquement. Difficultés de compréhension et de concentration, fatigue, nervosité, lassitude, somnolences, maux de tête, anxiété… la liste des conséquences négatives sur la santé des collaborateurs et la qualité de leur travail est longue.

A l'inverse, il a été scientifiquement démontré que dans un environnement sonore bien conçu, les élèves apprennent plus efficacement, les patients guérissent plus vite et le stress diminue. En milieu tertiaire, un meilleur environnement de travail, notamment sur le plan acoustique, améliore sensiblement l’efficacité et fait diminuer le stress.

Quelles solutions ?

Heureusement, les solutions efficaces et faciles à mettre en oeuvre (même en site occupé) sont nombreuses.

Avant toute chose, il faut identifier les nuisances sonores que l’on cherche à éliminer. Ainsi, des bruits venant de l’extérieur ou des bruits d’impact nécessitent un traitement d’isolement acoustique, alors que les bruits des conversations à l’intérieur d’un bureau relèvent d’un traitement de correction acoustique.

Pour les problèmes d’isolement acoustique (trafic routier, voisins ou équipement bruyants…), les solutions vont d’un changement de vitrage ou de fenêtre, à une isolation phonique complète, ce qui représente un investissement important.

Pour les problèmes de correction acoustique (résonnance, bruits de conversation, manque de confidentialité entre postes etc.), qui sont souvent les plus fréquents en bureaux partagés, les solutions sont multiples et relativement simples.

Pour créer un espace confortable sur le plan acoustique, il convient de respecter trois grands principes :

1) éliminer ou atténuer les sources de nuisances sonores ;

2) installer des matériaux absorbants pour diminuer la réverbération ;

3) créer des barrières acoustiques pour augmenter la décroissance spatiale (c'est à dire diminuer la propagation du bruit et l’intelligibilité des paroles. Une conversation dont on comprend le sens est bien plus dérangeante qu’un bruit de fond).

Concrètement, voici quelques recommandations pour un open-space apaisé :

1- Instaurer ou réactiver une charte des bonnes pratiques de la vie en bureau partagé.

2- Choisir des équipements les moins bruyants possibles (vérifier les niveaux d’émission sonore des imprimantes, cafetières…)

3- Ajouter des absorbeurs acoustiques soit au plafond, soit aux murs, voire sur certains éléments de mobilier, et ce en quantité suffisante pour absorber le bruit.

4- Ajouter des séparateurs acoustiques de bureaux avec une hauteur adaptée pour diminuer le niveau sonore moyen et casser l'intelligibilité des conversations.

5- Installer des phone-boxs totalement isolées ou des phone-boxs ouvertes, qui sont moins coûteuses et moins efficaces mais qui diminuent significativement l’intelligibilité des conversations.

6- Offrir un ou plusieurs lieux permettant de s'isoler. Qu'il s'agisse d'une salle de réunion ou d'un espace silence pour effectuer des tâches demandant une concentration importante, l'acoustique doit être traitée avec soin pour que ces lieux soient utilisés.

Une bonne acoustique dans un bureau est essentiel pour votre santé comme pour celle de votre entreprise et dans la plupart des cas ce n’est pas si sorcier !

Par Pauline Lavagne d’Ortigue, PhD - Directrice Expérience Utilisateur et Design, KANDU

www.kandu.fr

1 Source : Enquête IFOP-JNA réalisée auprès d’un échantillon de plus de 1 000 personnes, représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus, selon la méthode quotas, entre le 14 et le 19 septembre 2018.







Lu 11566 fois Dernière modification le mardi, 10 mars 2020 09:25
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