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Thierry Tron Lozai : un entrepreneur accompli et un homme d'engagements

Thierry Tron Lozai : un entrepreneur accompli et un homme d'engagements

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Thierry Tron Lozai aurait pu suivre l’exemple de son arrière-grand-père et être un industriel spécialisé dans la Métallurgie. Cependant, la vie en a décidé autrement car à la suite du choc pétrolier, l’entreprise familiale a déposé le bilan. Certains auraient baissé les bras mais au contraire, Thierry Tron Lozai a considéré qu’il s’agissait non seulement d’une chance mais également, de l’opportunité de se lancer dans des études de droit, notamment de droit social.

C’est ainsi que dans les années 80, il devient un spécialiste des conflits sociaux, puis conseil juridique. Au fil des années, il devient un entrepreneur accompli (Directeur général du Carré des Entrepreneurs et administrateur de 15 sociétés). Mais son parcours est également celui d’un homme d’engagements : Président du CA du logement social du Val d’Oise, Délégué général du MEDEF des Hauts-de-Seine de 1990 à 2011, Président de l’association Saint-Benoît à Caen et du foyer de jeunes filles Oasis à Paris. Enfin, le 24 janvier 2017, il prend la succession de François Delachaux (grand industriel français lui aussi investi au MEDEF), en devenant Président de l’IPAG Business School. Avec l’ambition de former une nouvelle génération de managers créatifs, ouverts et responsables dans un univers professionnel en constante mutation.

GPO Magazine : Comment êtes-vous devenu entrepreneur ?
Thierry Tron Lozai : Je suis issu d’une famille d’industriels normands : mon arrière-grand-père était créateur d’entreprise. Il avait créé une société assez importante de métallurgie - tuyauterie/chaudronnerie - dénommée Lozai. Dans les années 75, elle comptait 4000 salariés et était l’un des leaders européens. Cependant, à la suite de la crise pétrolière, l’entreprise Lozai a décliné. De ce fait, je n’ai pas pu reprendre les rênes de l’entreprise familiale. J’ai quitté Rouen pour faire des études de droit, notamment de droit social et je suis devenu un spécialiste des conflits sociaux. À cette époque, dans les années 80, il y avait des conflits sociaux tous les jours dans tous les secteurs d’activité. Je me suis orienté vers la gestion de conflits, côté employeur car je travaillais pour le patronat de la métallurgie. Je suis devenu ensuite conseil juridique et au bout de 5 ans, j’ai demandé à aller sur le terrain. C’est ainsi que de 1990 à 2011, j’ai dirigé une branche départementale du MEDEF des Hauts de Seine. Après avoir quitté le MEDEF, j’ai pris des participations dans plusieurs sociétés. Je me suis spécialisé dans 2 secteurs : la prévention de la santé au travail et le domaine de l’assurance. Entre-temps, j’ai repris des sociétés concernant le logement social. L’objectif était toujours le même : le bien-être des salariés. Et enfin, il y a 3 ans, je suis devenu Président de l’IPAG Business School.

GPO Magazine : Justement, quels conseils donneriez-vous à un jeune qui sort de l’IPAG et qui voudrait créer son entreprise ?
Thierry Tron Lozai : D’abord, avoir un projet innovant et ensuite, un caractère forgé pour entreprendre. En effet, il faut une bonne dose de volonté, un peu de courage, et avoir envie d’affronter l’adversité car être entrepreneur n’est pas un chemin parsemé de roses. Je pense aussi qu’il ne faut pas avoir d’idées arrêtées concernant le choix du secteur d’activité et se garder le spectre le plus large possible. En 2018, il est devenu beaucoup plus facile de créer son entreprise qu’il y a 10 ou 20 ans et cela à tous points de vue : les banques sont moins frileuses, les formalités sont moins lourdes et traverser une situation de crise lors de la gestion de son entreprise n’est plus synonyme d’échec. Avant, lorsque vous déposiez le bilan, tout un monde s’écroulait et la possibilité de rebondir ne venait pas à l’esprit des entrepreneurs. Aujourd’hui, vous n’êtes plus jugé pour avoir échoué et le dirigeant d’entreprise qui réussit à redresser son affaire en sort plus fort et fier d’avoir surmonté la tempête. Mais il faut que les jeunes s’investissent davantage et croient à leur projet en gardant les pieds sur terre. En effet, il faut arrêter de rêver car des réussites comme Xavier Niel ou Jacques-Antoine Granjon, il y en a peu. Et il faut savoir écouter les entrepreneurs qui ont fait leurs preuves avant eux.

GPO Magazine : D’après vous, faut-il être engagé socialement lorsque l’on est dirigeant d’entreprise ?
Thierry Tron Lozai : Bien sûr, il y a un temps pour lancer son entreprise, pour émerger mais à partir du moment où votre structure fonctionne, vous ne pouvez pas vous accomplir si vous n’êtes pas engagé socialement, soit sous forme de bénévolat, soit simplement en donnant un peu de votre temps pour les personnes dépendantes, isolées ou encore analphabètes. Je trouve que l’homme se grandit à travers ce genre d’actions et qu’il faut tenter de rendre à d’autres personnes moins privilégiées que nous ce que la vie nous a donnés. À l’IPAG, nous sommes convaincus que la réussite passe par le collectif et de ce fait, nous encourageons les jeunes à accomplir un certain nombre d’actions de volontariat à l’International, sur un plan humanitaire notamment, nous les formons également sur les aspects RSE du management et enfin, nous leur apprenons les rudiments de ce qu’est la Défense nationale.

GPO Magazine : Comment voyez-vous l’avenir de vos sociétés ?
Thierry Tron Lozai : À l’heure actuelle, il est difficile d’anticiper à moyen ou à long terme car le monde actuel va très vite. Mais je reste résolument optimiste même si la croissance reste timide. Et il y a encore beaucoup d’emplois non pourvus. L’investissement financier est important lorsque l’on rentre à l’IPAG mais à l’issue de leurs études, dont la durée est de 3 à 5 ans en fonction des filières choisies, les jeunes trouvent dans la très grande majorité des cas un emploi bien rémunéré qui correspond à leurs aspirations. Enfin, nous poursuivons un seul objectif : leur apporter de la culture car l’ouverture d’esprit permet tout.


Lu 22424 fois Dernière modification le lundi, 10 septembre 2018 09:44
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.