GPO Magazine : Comment expliquer qu’en quelques mois, l’Intelligence Artificielle soit devenue un tel enjeu dans les entreprises ?

Charles-Éric de La Chapelle : Je vais vous répondre par une image. L’Intelligence Artificielle est au système d’information de l’entreprise, ce que le Smartphone était au téléphone filaire classique. Ce dernier était conçu pour répondre à une tâche précise et de façon infaillible. Aujourd’hui, avec un Smartphone, on fait bien plus que téléphoner : les usages quasiment illimités dépendent du nombre d’Apps que l’on a installées. L’IA a une faculté extraordinaire de pouvoir s’intégrer avec facilité dans tous les systèmes existants et de comprendre ce qu’elle y trouve.

GPO Magazine : Oui, mais dans quel but ?

Charles-Éric de La Chapelle : L’objectif est de traiter ces informations et aussi de bâtir des ponts entres les applications, afin d’automatiser des processus, le plus souvent cognitifs, qui avant cela étaient réalisés par des humains. Le propre de l’IA est de proposer des solutions complexes technologiquement et simples à mettre en œuvre, sans toucher à l’environnement existant.

Récemment, nous avons travaillé avec OneExpert qui met en relation des assureurs avec des experts automobiles pour les sinistres automobiles. Plutôt que de développer une solution lourde et complexe avec des champs à remplir avec précision, One Expert a choisi de marier son ERP maison avec notre solution Taylor, qui se présente comme une sorte d’ERP documentaire (Enterprise Resource Planning ou Progiciel de Gestion Intégré). Ce mariage permet aujourd’hui à One Expert de lire les emails reçus et de comprendre précisément les thèmes dont il est question, de géolocaliser le lieu du garage par rapport à l’adresse des experts partenaires, de faire la mise en relation, et enfin d’adresser les dossiers aux experts les plus proches. Tout ceci étant réalisé de bout en bout, de la lecture de l’email entrant à la génération de l’ordre de service sortant, sans l’intervention d’un opérateur.

C’est ça l’Intelligence Artificielle, elle va chercher une information diffuse et éparse et la structure.

GPO Magazine : En quoi l'IA permet-elle de créer une cohérence là où il n'y en a pas ?

Charles-Éric de La Chapelle : Parce qu'on touche là aux gènes mêmes de l'IA qui, sans être de l’omniscience, permet la réalisation de tâches cognitives. S'éloigner d'un cadre rigide permet de gagner du temps en évitant des saisies longues et fastidieuses. Mieux, en évitant délibérément la saisie humaine, on va laisser le système retrouver les informations dont il a besoin.

Prenons l'exemple d'une commande client entrante avec un code composé de chiffres et de lettres, mais aussi de nomenclatures propres à ce client, pour établir le bon de commande associé, la lecture automatisée va permettre de détecter les informations pertinentes et de faire le lien avec la nomenclature de l’entreprise concernant ce client, les produits mentionnés ainsi que les conditions commerciales applicables. Tout devient plus facile, et le bon de commande (ou le bon de livraison et jusqu’à la facture) peuvent ainsi être édités automatiquement. On évite les multiples saisies manuelles à chaque étape et on assure le traitement de l’information comme l’aurait fait les opérateurs humains.

GPO Magazine : Il n’y a donc plus de contrôle ?

Charles-Éric de La Chapelle : C’est ici qu’intervient le Back Office de gestion des processus de Taylor qui va être paramétré en fonction du besoin métier. L’entreprise peut ainsi, via ce Back Office, être informée en temps réel des anomalies et les suivre jusqu’à leur résolution.

GPO Magazine : L’Intelligence Artificielle est-elle vraiment adaptée aux petites structures ?

Charles-Éric de La Chapelle : Notre plateforme Taylor permet de démocratiser l’usage de L’IA, ainsi d’adresser une clientèle d'entreprises de tailles moyennes. En effet, le développement de la plateforme, grâce aux efforts de notre R&D en permettant une mutualisation des moyens, rend accessible la technologie pour gagner à la fois en performance et en agilité. Dans les grands comptes, nous sommes souvent comparés au RPA (Robotic Process Automation) qui offre un cadre performant mais très lourd à mettre en œuvre et inadapté au traitement des processus cognitifs nécessitant le traitement et la manipulation de données non structurées (factures, bons de commande, contrats, mails, CV et autres,…). Là où Taylor va aller chercher un modus operandi radicalement différent.

Notre enjeu n'est pas de révolutionner un système entier, mais d'apporter une solution concrète et simple dans la chaîne. Nous proposons un Back-end Transverse, enrichit par l’IA, qui génère un process automatisé à la place d’un process manuel.

GPO Magazine : Est-ce vraiment rentable de faire appel à l’IA ?

Charles-Éric de La Chapelle : Oui et c’est inéluctable. En proposant des solutions simples, transversales et sur-mesure pour gagner en performance et en efficacité, les plateformes de gestion intelligente renforcent l’efficacité et la satisfaction des clients et collaborateurs. Notre richesse, c'est d'apporter des solutions à quasiment toutes les demandes. Quel que soit le métier, quelle que soit la tâche. Nous ne révolutionnons pas le système d’information, nous permettons, sans tout casser, d’apporter des réponses concrètes à des besoins précis.

Toute la force de Taylor se résume finalement en une philosophie toute simple, plutôt que de créer une énième et coûteuse application pour juste structurer des tâches, il est plus avantageux de les automatiser avec Taylor.

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