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Gilles Babinet, Serial entrepreneur - L'urgence du digital

Gilles Babinet, Serial entrepreneur - L'urgence du digital

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Gilles Babinet n’avait pas prévu d’être entrepreneur. À l’âge de 22 ans, il crée sa première société par opportunité. Puis, les autres entreprises vont suivre dans des secteurs d’activité variés tels que le conseil (Absolut Design), le bâtiment (Escalade Industrie), la musique (Musiwave), la co-création (Eyeka), les outils décisionnels (CaptainDash). En avril 2011, Gilles Babinet est élu premier Président du Conseil national du numérique. Enfin, en juin 2012, il est nommé Digital Champion à la Commission Européenne. Un tel parcours de « serial entrepreneur » de renom et de Digital Champion a de quoi vous donner le tournis.

GPO Magazine : En quoi consiste votre mission de Digital Champion à la Commission Européenne ?
Gilles Babinet : Il s’agit d’une mission qui favorise l’inclusion en Europe : on essaye par exemple de trouver des moyens pour impliquer les entreprises afin de créer des dynamiques inclusives, favorisant la formation aux compétences digitales. C’est de surcroît fondamental pour que les PME françaises puissent rester dans la course.

GPO Magazine : Est-ce qu’il y a une urgence pour les entreprises à opérer leur transformation digitale ?
Gilles Babinet :
De nombreuses études montrent que la France a pris du retard sur le moteur essentiel de la croissance des PME, à savoir la digitalisation (16ème rang européen de la France pour la digitalisation). Il faut absolument que les PME françaises fassent l’effort de cette transformation. Afin de permettre d’accélérer cette révolution digitale, il faut accompagner chaque entrepreneur dans son apprentissage numérique (formation), développer une culture professionnelle numérique et repenser le cadre législatif et règlementaire qui cause tant de difficultés aux entreprises.

GPO Magazine : D’après vous, quelle est la clef de la transformation digitale des entreprises ?
Gilles Babinet : La clef de la transformation digitale, c’est la culture de l’entreprise. Il faut penser différemment : l’entreprise d’aujourd’hui doit être ouverte sur l’extérieur et savoir accueillir des logiques managériales très différentes, aboutissant à une agilité et à une capacité de créer de l'innovation de rupture. L'industrie de la musique, des médias ainsi que l'industrie hôtelière ont déjà été impactées par la révolution digitale et n'ont pas su réagir. Si ces modes d'organisations avaient été en place, ils auraient induit une culture de l'expérience utilisateur, une culture de la donnée, une culture de la vitesse qui aurait dessiné un monde différent. L’outil ne suffit pas à changer l’usage. Il faut d’abord faire évoluer les compétences des collaborateurs en les sensibilisant sur les enjeux du digital, en les informant et en leur assurant une formation afin de savoir se servir des outils digitaux.

GPO Magazine : Comment voyez-vous la gestion d’entreprise de demain ?
Gilles Babinet : Toutes les entreprises ont vocation à devenir des plates-formes digitales. Il convient pour ce faire d’optimiser les interactions avec les fournisseurs, les clients, les salariés en les automatisant afin d’accroître leur productivité. En outre, les entreprises ne doivent pas s’adapter au numérique par petites touches. Il faut y aller franchement en repensant tout à la fois, les modèles de management, les modèles d’affaire et les systèmes d’information. Les géants (Amazon, Apple, Facebook, Uber…), qui étaient au départ des start-up, l’ont fait en s’affranchissant radicalement des règles classiques de l’administration des entreprises pour en adopter d’autres, issues de la révolution numérique. Avoir une vue d’ensemble et de long terme est déterminant à la réussite des projets de transformation.

 

 

 

 

Lu 12523 fois Dernière modification le lundi, 15 janvier 2018 08:24
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.