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Les PME voyagent plus intelligemment

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Avec Hotel Hub, American Express est encore et toujours au plus près des attentes du client

Contrairement à toute attente, la crise profite aux voyages d’affaires des PME. Soucieuses de préserver leurs relations clients, de développer de nouveaux marchés et de poursuivre sur la voie d’une stratégie commerciale offensive, les entreprises du Mid Market continuent de se déplacer pour affaires. Une tendance qui n’a pas échappé aux prestataires du voyage dont la plupart concentre désormais leurs efforts sur ce segment de marché.

«Les déplacements professionnels restent, pour les PME, un facteur essentiel de développement de leur activité», souligne Claire Castier, Responsable Marketing France AirPlus International. «Bien que les PME n’aient pas de politique voyage bien établie, elles continuent de voyager», constate pour sa part Guillaume Ridolfi, Directeur des ventes hotel.info. «Leurs déplacements sont néanmoins très étudiés et toujours nécessaires au développement de leur activité et d’une relation client de proximité».
Par ailleurs, si elles autorisent toujours leurs collaborateurs à se déplacer, les PME ont néanmoins changé leur comportement en la matière. «Les PME, plutôt que de diminuer le nombre de leurs déplacements, tendent plutôt à réajuster la manière dont elles voyagent», précise ainsi Ziad Minkara, PDG de CDS. Ces entreprises cherchent ainsi à voyager moins cher et plus intelligemment.

Les PME structurent leur budget voyages d’affaires
Rationaliser les dépenses de voyages d’affaires suppose donc, pour les PME, qu’elles établissent des règles strictes en la matière. «Certaines entreprises vont par exemple interdire les réservations téléphoniques, dont le coût de traitement peut être jusqu’à 50 % plus cher que pour les réservations en ligne, qui ne nécessitent pas d’intervention humaine», explique Stanislas Berteloot, Directeur Marketing KDS.


La plupart des PME n’ayant pas encore de politique voyage d’affaires clairement définie, commence désormais à se pencher sur la question. «Depuis le début de l’année, nous observons chez les PME une accélération des demandes visant à formaliser davantage leur programme voyage», précise Christophe Pingard, Vice Président Europe d’Egencia, société Expedia. Celles qui ont déjà une politique voyage d’affaires, tendent à l’adapter à la conjoncture actuelle, notamment en renégociant leurs tarifs avec les fournisseurs.

Des PME qui voyagent à moindre frais
Diminuer le budget voyage devient le maître mot. Les méthodes pour y parvenir varient alors d’une entreprise à l’autre. Certaines essaient de limiter le volume des nuitées, incitant ainsi et autant que possible, à faire des allers retours sur la journée. D’autres au contraire cherchent à rentabiliser les frais de transports. Optimiser le coût du transport revient alors à rallonger la durée du séjour, quitte à en diminuer les fréquences. Globalement, la tendance est à voyager moins mais plus longtemps. Quelle que soit la stratégie retenue, la plupart des entreprises entendent désormais privilégier les prestations offrant le meilleur rapport prix/besoin du collaborateur. «Les classes business sont délaissées au profit des classes économiques dans les avions», analyse Claire Castier d’AirPlus International. «Même tendance dans les trains, où les habitués de première classe rejoignent les sièges de seconde». Le taux de voyageurs d’affaires en business class est ainsi passé de 15 % en 2007 à 10 % en 2009 (AirPlus EPSA Travel Index, 2009). «Nous avons clairement identifié une migration des voyageurs du confort 1 vers le confort 2 sur nos lignes», remarque François Dodane, Manager, Business Travel chez Thalys. «Les entreprises se posent désormais clairement la question du coût du voyage par rapport aux besoins réels du voyageur». Ainsi, la durée du trajet entre en ligne de compte dans le choix du mode de voyage (train ou avion) mais également du confort. De même, les voyageurs sont désormais plus attentifs aux tarifs et tendent à anticiper davantage leurs déplacements, de manière à bénéficier des meilleures offres en la matière. Une démarche qui profite notamment aux compagnies low cost dont la plupart continue d’enregistrer une croissance régulière de leur activité. Même constat pour les réservations hôtelières. La crise profite ainsi davantage aux deux et trois étoiles, qu’aux établissements haut de gamme. Pour les moyens et longs séjours, les formules d’appartements hôtels (Adagio, Appart’City, Mona Lisa…) séduisent par leurs offres tarifaires particulièrement concurrentielles notamment à compter de quatre nuitées.

La crise affecte les stratégies de développement durable
«Si avant la crise économique, l’aspect environnemental occupait une certaine place dans les stratégies d’entreprises, aujourd’hui, leurs préoccupations ont changé», précise François Dodane de Thalys. Le développement durable reste un sujet d’actualité, mais le contexte économique actuel incite davantage les entreprises à prendre des décisions court terme et à se tourner vers les prestations les moins chères. «La démarche ne s’inscrit donc pas forcément dans une stratégie de développement durable», souligne Stanislas Berteloot de KDS. «Elle peut notamment conduire les entreprises à privilégier une compagnie aérienne low cost plutôt que le train». Néanmoins et preuve que l’environnement reste une préoccupation, les entreprises qui ont le choix entre le train et l’avion pour un temps de parcours et un prix identique, choisissent désormais le train, au regard de sa plus faible émission de CO2. Si aucune norme internationale en matière de calcul d’émission CO2 n’est à ce jour clairement reconnue, plusieurs prestataires du marché voyage d’affaires proposent néanmoins des calculateurs carbone sur leur site. Ils présentent l’avantage d’informer le voyageur sur les émissions de CO2 de son déplacement et de les responsabiliser par rapport à cette problématique. D’autres prestataires, à l’instar d’Egencia, s’investissent dans des démarches écologiques innovantes. «Egencia propose un programme Terrapass qui permet aux PME de compenser leurs dépenses CO2 annuelles en investissant dans des énergies renouvelables», explique ainsi Christophe Pingard d’Egencia.

Les prestataires du voyage font des efforts pour mieux séduire
Alors que les entreprises deviennent très regardantes sur les prix de leurs déplacements professionnels, la plupart des prestataires de la place revoient de leur côté leurs stratégies tarifaires. «L’heure est au Yield Management», souligne Bruno Mounier, Directeur Sales & Marketing France de CWT. «Le principe consistant à adapter le prix des prestations en fonction des taux de remplissage. Une procédure aujourd’hui applicable notamment grâce aux nouvelles technologies qui permettent aux prestataires de mettre à jour en temps réel leurs bases de données de réservation». La pratique est ainsi devenue monnaie courante et mise en œuvre aussi bien chez les transporteurs que dans les établissements hôteliers. «Les compagnies aériennes améliorent la gestion de leurs trafics, proposent davantage d’offres promotionnelles et plus de flexibilité horaire, poursuit Bruno Mounier. Les compagnies ferroviaires, que ce soit la SNCF, Eurostar ou Thalys s’inscrivent dans la même démarche». La SNCF a ainsi mis en place une nouvelle grille tarifaire à l’automne dernier. Thalys de son côté a assoupli ses systèmes de tarifications. «Depuis le mois de juin dernier, les voyageurs ont la possibilité de combiner des promotions différentes entre leur billet aller et leur billet retour», explique François Dodane de Thalys. Même son de cloche dans les hôtels qui offrent désormais de nouvelles combinaisons de prix, un plus large choix de forfaits ou des offres promotionnelles particulièrement intéressantes. «Les établissements hôteliers vont plus loin dans leurs offres promotionnelles notamment pendant les périodes creuses comme les débuts de semaine», ajoute Bruno Mounier. «Certains vont jusqu’à proposer des prestations ludiques ou culturelles à la remise des clés des chambres, telles que des entrées gratuites dans des musées». «Les hôtels travaillent également sur les prix des prestations annexes à la chambre», précise de son côté Jean-Louis Richard, PDG d’Amadeus. «La téléphonie et l’accès Internet coûtent désormais beaucoup moins cher, voire sont complètement gratuits dans quelques établissements». Certains hôtels, à l’instar de ce que propose la Chaîne Fairmont Hotels and Resorts dans l’Alberta, proposent de nombreuses activités culturelles ou ludiques en marge des nuitées… Du côté des loueurs de voitures, l’heure est également à la révision des grilles tarifaires. Des offres packagées sont ainsi apparues, proposant par exemple des tarifs attractifs pour les déplacements courts en centre ville…

 Par Anne DEL POZO

Les agences de voyages misent sur la proximité avec les entreprises
Si la dématérialisation des processus liés à l’organisation des déplacements professionnels séduit désormais le plus grand nombre, les PME restent néanmoins attachées à la dimension de proximité avec leur agence de voyages. Elles restent d’ailleurs encore très nombreuses à passer par des agences locales, nationales ou régionales pour organiser leurs voyages d’affaires. Une attitude d’autant plus plébiscitée pour l’organisation de voyages complexes. Fort de ce constat, les agences de voyages s’adaptent en se spécialisant pour certaines dans l’organisation de déplacements professionnels, à l’instar de CAP 5, Selectour Bleu Voyages ou encore Fram Affaires. A ne pas négliger non plus pour les déplacements à l’étranger, les Tour Operators spécialisés sur des
destinations spécifiques, tels que Terre Canada, Go West Tour sur les USA et le Canada, Meltour pour les destinations de l’Australie et de l’Afrique australe/centrale…

Quelques exemples d’entreprises proposant cette prestation :
iJet (www.ijet.com),
Géos, (www.geos.com),
International SOS (www.internationalsos.fr),
Control Risks, (www.control-risks.com).
Un marché également occupé par les assureurs tels que Mondial Assistance ou Europ Assistance ainsi que les
agences de voyages, à l’instar d’American Voyages d’Affaires avec Global Security Suite, sans oublier le Ministère des affaires étrangères (www.diplomatie.gouv.fr).


Aérien : transfert net du business vers l’éco
2007 - 1ère classe : 1 % - Business Class : 15 % - Classe économique : 84 %
2008 - 1ère classe : 1 % - Business Class : 13 % - Classe économique : 86 %
2009 - 1ère classe : 1 % - Business Class : 10 % - Classe économique : 89 %


Transfert vers les compagnies Low Cost
2006 - Non Low Costs : 91 % - Low Costs : 9 %
2007 - Non Low Costs : 85 % - Low Costs : 15 %
2008 - Non Low Costs : 84 % - Low Costs : 16 %
2009 - Non Low Costs : 82 % - Low Costs : 18 %
Lu 3975 fois Dernière modification le vendredi, 10 juillet 2015 08:17
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.