Imprimer cette page

La mobilité sous haute protection

Évaluer cet élément
(0 Votes)

Les collaborateurs « mobiles » sont exposés à différents risques afférents à leur personne mais également à leurs biens personnels, aux données et/ou produits de leur entreprise qu’ils transportent dans le cadre de leurs déplacements. Pour protéger biens et personnes, recourir à des assurances ou des sociétés de services n’est pas un moindre mal.


Face à la mondialisation grandissante des économies, les collaborateurs tendent à devenir de plus en plus mobiles. La mobilité est néanmoins source de nombreux risques. En effet, face à un contexte géopolitique parti­culièrement instable, à la multiplication des catastrophes naturelles, au développement du terrorisme mais également face aux différents risques sanitaires, la sécurité des voyageurs en déplacement professionnel est de plus en plus considérée comme des problématiques prioritaires des entreprises.

Au-delà des dommages humains, les plus importants, ces différentes crises peuvent également affecter l’activité de l’entreprise. D’autant qu’avec la globalisation actuelle des marchés, les collaborateurs des entreprises sont de plus en plus amenés à se rendre dans des zones géographiques isolées ou dans des pays risqués…  « Le risque sanitaire lié à des accidents, maladies ou autres décès, reste le principal risque auquel sont confrontés les voyageurs d’affaires, explique Caroline Gambier, responsable de l’univers Mobilité/loisirs chez Mondial Assistance. Parallèlement, les risques liés à leurs destinations (instabilité politique, crises sanitaires, catastrophes naturelles) sont également une de leur préoccupation majeure. Enfin, il ne faut pas oublier les risques d’annulation ou de retard de vols, ou encore de perte de bagages ou de vol de données qui peuvent également s’avérer lourds de conséquences tant pour le collaborateur que pour son entreprise ».

Protéger le voyageur
« Aujourd’hui, la sécurité des voyageurs représente un élément prioritaire pour 69 % des entreprises françaises, souligne John Baird Smith, directeur France AirPlus International. Une prise de conscience d’autant plus renforcée que la jurisprudence française a pris acte des nouvelles menaces qui pèsent et que, désormais, l’entreprise est civilement et pénalement responsable de ses collaborateurs ». Les politiques de sécurisation mises en œuvre par les entreprises doivent être adaptées en fonction du niveau de risque auquel le collaborateur peut être exposé. Les couvertures adoptées peuvent alors aller de la simple assurance à l’escorte armée, en passant par l’analyse des risques liés au voyage, l’assistance sécurité 24h/24 et 7j/7, l’accompagnement dans la mise en place de solutions de conseils en gestion des risques sanitaires (formation, audit, plans d’évacuations…) ou encore l’information et le suivi des voyageurs selon leur destination… « La sécurisation du voyageur d’affaires commence en premier lieu par sa sensibilisation aux différents risques qu’il va encourir durant son déplacement. Le voyageur doit ainsi avoir connaissance de l’ensemble des risques sociaux, politiques, économiques ou encore terroristes du pays dans lequel il se rend pour affaire », explique Louis Caprioli, membre du Directoire et conseiller spécial du président de Geos. Les assureurs tels Mondial Assistance, Europe Assistance ou encore le Gan proposent ainsi de nombreuses prestations liées à l’assurance contre les risques sanitaires. Généralement, ces contrats d’assurance viennent compléter ce que les prestataires bancaires, au travers des cartes affaires, peuvent par ailleurs proposer aux entreprises en matière d’assurance. « Nous intervenons aussi bien en prévention du risque, qu’en aval pour le rapatriement ou la prise en charge sanitaire des voyageurs, souligne Caroline Gambier. À cet effet, nous avons notamment créé un référentiel mondial de structures hospitalières et de cliniques privées auditées par nos médecins de manière à envoyer nos assurés vers les établissements les meilleurs ». Nombreux sont également les prestataires de l’assurance et du voyage d’affaires qui proposent des informations mises à jour régulièrement sur les risques pays. Europe Assistance et Crisis Consulting proposent ainsi le portail www.ea-mysafepass.com qui informe les voyageurs sur la situation sanitaire et sécuritaire du pays de destination et qui permet également d’enregistrer les déplacements afin que Crisis puisse, en cas de crise, alerter le voyageur et son entreprise. Une démarche dans laquelle est également engagée Mondial Assistance qui propose de nombreuses informations pays mises à jour en temps réel sur son site Internet. De leur côté, les grands réseaux d’agences de voyages ont noué des partenariats avec des spécialistes tels iJet Intelligent, Risk, Red24, Geos, ConTGo ou encore Riskline qui ont également fait de la gestion du risque des voyageurs leur spécialité et accompagnent les entreprises dans la mise en place et le suivi de véritables stratégies en la matière.

Localiser et rapatrier
Assurer la sécurité des voyageurs revient également à les localiser en toutes circonstances. Une demande de plus en plus pressante justifiée par les risques d'attentats mais aussi par l'exposition aux catastrophes naturelles. Ainsi, l'interfaçage du système d'information de l'entreprise avec le logiciel de gestion des voyages du prestataire est l'une des opérations les plus demandées. En partageant la même base de données, la remontée des informations, en cas d'incident, ne prend que quelques minutes et permet ainsi de localiser les voyageurs en temps réel. « Une fois localisé, nous pouvons alors assurer le rapatriement, poursuit Caroline Gambier. Attention néanmoins, une assurance a une obligation de moyen et non de résultat. Elle n’est donc pas responsable du rapatriement des collaborateurs si, par exemple, les aéroports sont fermés. Nos polices ne couvrent pas les évènements tels que les émeutes ou les guerres civiles qui sont alors du ressort du Ministère des Affaires Etrangères ».

Protéger les informations d’entreprise
Trop souvent, les collaborateurs qui se déplacent détiennent trop d’informations « stratégiques » sur leurs entreprises dans leurs ordinateur portables ou leurs téléphones. « Nous leur conseillons de transporter le minimum d’éléments sur leurs terminaux mobiles, ajoute Louis Caprioli. Il vaut mieux alors privilégier un accès informatique distant et sécurisé à la base de données de l’entreprise. De même, nous leur conseillons d’éviter de faire des points téléphoniques ou rédactionnels pendant toute la durée des négociations en cours ». L’espionnage industriel reste une réalité que les entreprises ne doivent pas occulter !

Anne DEL POZO

Un passeport pour la protection des informations

L’emploi de téléphones mobiles, d’ordinateurs portables et d’assistants personnels favorise le transport et l’échange de données. Parmi ces informations, certaines peuvent présenter une sensibilité importante et leur perte ou leur vol peut avoir des répercussions sur l’activité des entreprises. D’où la nécessité de protéger ces informations, tout particulièrement lors de déplacements à l’étranger. Pour accompagner les voyageurs et les entreprises dans cette démarche, l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) et le Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises (CDSE) ont lancé un guide, au format « passeport » , destiné à conseiller les voyageurs sur la protection des informations lors des déplacements à l’étranger.

www.cdse.fr



Lu 4915 fois Dernière modification le jeudi, 03 septembre 2015 13:35
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.