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RSE, univers sans limite et enjeu de croissance

RSE Écrit par  dimanche, 18 novembre 2012 00:00 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Si les grandes entreprises sont désormais contraintes par une réglementation de plus en plus exigeante, l’engagement d’une politique RSE relève encore de l’acte volontaire dans les PME et les TPE. Mais qu’est-ce vraiment que la RSE ? Quels en sont les enjeux ? Tour d’horizon.

En matière de développement durable, le dirigeant de PME serait-il parfois comme l’âne de Buridan, à tant hésiter entre le sac d’avoine et la jarre d’eau, qu’il finit par ne choisir aucune option et par mourir ? « Une étude a récemment révélé que près de 40 % des patrons de PME sont conscients des enjeux de la RSE, mais n’ont pas encore engagé d’actions dans ce sens » indique Bertrand Desmier, directeur et expert RSE du Cabinet Tennaxia, en ajoutant « …à l’analyse, les freins exprimés relèvent plus des idées reçues que de réels obstacles ». Quoiqu’il en soit, retenez que plus de 60 % des patrons de PME n’ont donc pas conscience des enjeux de la RSE.

La RSE, plusieurs définitions pour un univers quasi sans limite
Il faut revenir sur la définition même de ce qu’est la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE).
Remarquons que le « S » est parfois confondu avec sociétale et le « E » de RSE avec environnemental. Mais au-delà de cette déviation posant déjà problème si l’on souhaite que tous les acteurs parlent le même langage, une acceptation universelle et partagée du concept RSE existe-t-elle ?

Bien qu’un peu longue, l’organisation ISO fournit une première réponse : « …c’est la maîtrise par l’entreprise des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ». Dans ces conditions, la RSE semble être bel et bien un ensemble composite complexe, aux mille appli­cations concrètes possibles.

De son côté, le Pacte Mondial des Nations Unies, lancé en 2000, considère que la RSE consiste pour une entreprise à « adopter, soutenir et appliquer dans sa sphère d’influence, un ensemble de valeurs fondamentales, dans les domaines des droits de l’homme, des normes de travail et de l’environ­nement, et de lutte contre la corruption ». La présence d’une dimension politico-stratégique ne vient pas rétrécir le champ des possibilités d’actions.
La Commission Européenne n’est pas en reste. Elle a adopté une définition qui fait appel à « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales, à leurs activités commerciales et à leurs relations avec leurs parties prenantes » (Communication de la Commission du 22 mars 2006). Dans cette vision de la RSE, un mot est essentiel : volontaire.

Pour l’OCDE enfin, la RSE c’est « attendre des entreprises qu’elles respectent les différentes lois qui leur sont applicables et, dans la pratique, elles doivent souvent répondre à des attentes sociétales qui ne sont pas consignées dans les textes de loi. » La RSE est ici prise comme une contribution positive que les entreprises peuvent apporter aux progrès économiques, environnementaux et sociaux (triptyque même du développement durable). Dans la définition de l’OCDE, une phrase importante élargit encore une fois les possibilités : attentes sociétales qui ne sont pas consignées dans les textes de loi. Cette précision est intéressante au sens où elle ouvre la porte à toute les initiatives et innovations qui ne sont ni réglementées, ni régies par la loi. Aller plus loin que la loi ? Pourquoi pas ! Cela peut être un atout permettant à l’entreprise d’innover en se démarquant de ses concurrents, en toute liberté.

En amalgamant ces quatre approches de la RSE, cousines et complémentaires mais non identiques, on peut considérer que toute action relevant de la RSE se positionne comme appartenant à un genre de management mutant, radicalement innovant, dont les domaines et types d’applications sont virtuellement sans limites.
La seule question – légitime, mais sans toujours oser l’avouer ouvertement - que se pose un patron de PME est claire : une politique RSE est-elle rentable ? Pour ébaucher quelques réponses sans tomber dans les poncifs, rien ne vaut des cas concrets (cf article     page 33).

Une norme ISO au service de la RSE, mais…
Portée dès 2001 par des groupes de consom­mateurs inquiets, la norme ISO 26000 a connu un très long processus de gestation. Plus de 500 experts de 90 pays ont participé à sa rédaction dans un processus multipartite. Six catégories de parties prenantes y ont participé : industries, consommateurs, gouvernements, syndicats, ONG et SSRO (Service, Support, Research and Others).
Finalement adoptée le 13 septembre 2010, par 73 % des pays membres participants, la norme ISO 26000 impacte sept domaines d’actions :
• Gouvernance de l'organisation : respect de la loi, transparence, responsabilité, dialogue avec les parties prenantes
• Droits de l'homme
• Conditions et relations de travail
• Environnement
• Bonnes pratiques des affaires
• Questions relatives aux consommateurs
• Engagement sociétal.

Chacun de ces points constitue déjà un guide pour le chef d’entreprise, qui souhaite mettre en œuvre ou commencer à le faire, une politique RSE. Malheureusement, l'ISO 26 000 reste une « simple » norme de comportements strictement volontaires. À ce jour, elle n’a pas vocation à devenir la base d’une certification à part entière. « C’est évidemment regrettable, notamment pour la valorisation et la reconnaissance des entreprises qui font, elles, de réels efforts en matière de RSE et de développement durable » fait remarquer Bertrand Desmier de l’Agence Tennaxia. Les choses avancent cependant. Reconnue par les trois quarts des pays impliqués, la norme ISO 26000 est désormais le référentiel mondial de la RSE. C’est un réel progrès.

RSE et retour sur investissement
C’est donc la question que le dirigeant se pose, notamment dans une PME. Comment lui reprocher une telle réserve en ces temps de crise ! Il est incontestable que la mesure économique de la RSE reste un sujet complexe. Dans un domaine comme l’énergie, cela est facile : les économies sont visibles sur la facture. Mais comment chiffrer le retour sur investissement quand on améliore le confort de travail de ses salariés ou lorsqu’on élabore un système de tri du papier et du plastique dans des bureaux ? Sur la partie protection de l’environnement et changement climatique par exemple, un organisme tel que Vigeo (créé par Nicole Notat) propose des outils de mesure d’engagement des entreprises ; des sociétés comme Metnext, en partenariat avec QOS Energy, ont créé en 2011 Quantum, une plate-forme d’analyse et de prévision dédiée à la gestion de la performance des infrastructures de production d’énergies renouvelables. Souvent éloignés de leurs préoccupations quotidiennes, de tels outils demeurent difficilement accessibles aux PME. Pour les grandes entreprises industrielles, pas
vraiment d’état d’âme. C’est un passage obligé. Surveillées de près par les pouvoirs publics, elles investissent des millions pour réduire leur empreinte carbone, diminuer leur émission de CO2, « faire du vert » et ce, dans tous les registres. Mais pour une PME, est-ce possible ? En a-t-elle les moyens ? Et pourtant son dirigeant ne sent-il pas que ces préoccupations vont devenir vitales à plus ou moins court terme ? Voilà ce que dit Alan Fustec dans son Livre Blanc sur la RSE, paru en juillet 2012 : « La RSE crée-t-elle de la valeur ?
Le sujet est crucial car si la réponse est positive, toutes les entreprises ont intérêt à mettre en place (rapidement, NDLR) des politiques ambitieuses de développement durable. Mais si la réponse est négative, les changements que la société civile réclame à grands cris risquent d’être beaucoup trop lents ».

Quoiqu’il en soit et sans pour autant se précipiter dans tous les registres possibles, une PME n’a-t-elle pas intérêt à étudier la question ? Ce qui est sûr, c'est que l’énergie est un gisement flagrant d’économies. Le retour sur investissement est immédiat et visible : éclairage, climatisation (chaud/froid), gestion des matériels bureautique et tous les transports, tant pour le personnel que pour les marchandises. Ayant des conséquences rapides sur le compte d’exploitation, il faut prendre ces domaines pour ce qu’ils sont : une clé d’entrée dans la spirale vertueuse du développement durable et de la RSE.

Laissons le mot de la fin à Bertrand Desmier, notre expert RSE : « Répondre aux enjeux du développement durable, en se dotant d’une stratégie RSE, est une formidable opportunité de création de valeur. Assumer sa responsabilité sociétale et environnementale, c’est sans nul doute aujourd’hui, s’engager dans la voie de la performance durable concurrentielle ».
À chaque entrepreneur de juger de la pertinence de cette vision, en gardant cependant à l’esprit un point essentiel : il est fort probable qu’en élaborant, proposant et affichant une démarche RSE attractive, certains concurrents ne se posent plus la question. Ils avancent dans le sens de l’histoire.

Par Philippe Dermagne

Pollutec 2012, une belle édition en vue pour le salon mondial de l’environnement

Pollutec, le salon des équipements, technologies et services de l’environnement, se tiendra du 27 au 30 novembre prochain à Lyon Eurexpo. Carrefour unique de la recherche et de l’innovation en matière de diversification des ressources et d’amélioration des performances des produits et procédés, il réunira plus de 2 400 exposants du monde entier dont 30 % d’internationaux. Cette 25e édition met l’accent sur deux sujets d’actualité forts : la ville durable et l’industrie durable, et reçoit l’Argentine comme pays invité d’honneur. Un vaste programme de conférences sera comme toujours proposé sur les nombreux forums et villages thématiques, permettant à chacun de se former et de mettre à jour ses connaissances en matière de solution et de gestion de projets environnementaux.
> Pour en savoir plus ou demander votre badge d’accès gratuit : www.pollutec.com

(IMPORTANT : activer « www.pollutec.com » avec le lien de redirection suivant en back office de votre site internet SVP à http://www.pollutec.com/industrie-durable.htm?xtor=AL-243&code_source_id=WGP)

 

Le Bilan Carbone

Le Bilan Carbone* est une méthode de comptabilisation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Développé par l'Association Bilan Carbone (A.B.C.), il permet, à partir de données facilement disponibles, de parvenir à une bonne évaluation des émissions induites par une activité. Au-delà d'un outil, le Bilan Carbone est surtout une démarche : celle d'un diagnostic qui a pour objectif de déboucher sur l'élabo­ration et la mise en œuvre d'un plan d'actions de réduction des émissions de GES pour tous. Le Bilan Carbone s'applique à tous types d'activité et d’entreprise. C’est l’étape clé de toute démarche développement durable et le premier pas vers l’élaboration d’un plan d'actions.
* Bilan Carbone est une marque déposée

 

 

Lu 7376 fois Dernière modification le mercredi, 30 septembre 2015 09:40
Philippe Dermagne

En 1980, il crée sa propre société, une agence de publicité dédiée au BtoB, à la communication par l’écrit et à la motivation des forces de ventes. En 1995, il fonde l’une des toute premières agences multimédia française, en mettant en place un développement international en Suède, UK et Brésil. Depuis 2007, il est un journaliste qui présente la particularité d’avoir plus de 30 années d’expérience en tant qu’entrepreneur.
Ses terrains de prédilections : les RH, le développement durable, la gestion de flotte automobile. Son second métier : l’animation de colloques, tribunes et grands séminaires d’entreprise.