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Energie : le pas environnemental facile à franchir

RSE Écrit par  lundi, 02 novembre 2009 00:00 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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> Tegaz
Tegaz, un grand acteur du gaz naturel qu'il faut mettre à l'épreuve

Pour de nombreuses PME ou TPE, l'une des grandes difficultés est souvent de savoir sous quel angle et comment entamer une première démarche allant dans le sens du développement durable. L'énergie est sans conteste un domaine où toute optimisation se traduit rapidement par une baisse des charges d'exploitation. Contexte et panorama des économies faciles et bonnes pour la planète.

Un contexte d'évidences économiques pour la création de valeur
S'il est une source inépuisable d'énergie, par définition renouvelable, c'est bien celle d'une meilleure gestion des ressources disponibles ; une évidence parfois négligée mais qui pourtant est l'ossature de toute politique énergétique. Cet axiome est d'autant plus remarquable que tout dirigeant comprend immédiatement que réduire la consommation d'énergie c'est à la fois, protéger l'environnement et améliorer le rendement de l'entreprise.
Faire des économies d'énergie offre aussi des avantages sur le terrain humain et social. Réduire la consommation d'énergie est la conséquence directe d'actions tangibles et perceptibles par chacun, à l'efficacité visible quasi immédiate, sur fonds de satisfaction personnelle et collective.
Dans l'univers du développement durable, les économies d'énergie sont assurément un domaine où les dirigeants et l'ensemble du personnel rentrent tout naturellement dans le cercle vertueux de la RSE(1); sans s'en rendre vraiment compte ou presque !
Tous les experts et spécialistes s'accordent à dire que la compétitivité de l'entreprise passera de plus en plus par le respect d'une éthique environnementale, au risque de voir s'étioler son portefeuille clients et de réduire la fidélité et la motivation de son personnel, deux leviers majeurs de toute création de valeur. «La création de valeur passe d'abord par la maîtrise des risques», écrit Philippe Laget(2), membre du Conseil National du Développement Durable.



L'énergie consommée par l'entreprise est protéiforme

Toute action humaine génère une plus ou moins grande quantité d'énergie consommée. Pour l'entreprise, deux formes d'énergies : 

1. L'énergie qu'elle consomme directement et qui fait l'objet d'une facturation de son fournisseur d'électricité et/ou de gaz.

Dans cette catégorie, les principaux leviers d'actions sont :
Le chauffage et la climatisation
Qu'il s'agisse de bureaux ou d'usines, ces deux postes sont des éléments déterminants du confort ; un mauvais réglage altérant le bien-être et la productivité. Il est facile d'édicter de bonnes règles de conduite : réglages des thermostats à 19°, horaires de travail adaptés selon la saison, isolation thermique des bâtiments (vitrages, volets automatiques, toiture végétale...etc).
L'éclairage
C'est sans doute le poste sur lequel il est le plus facile d'agir. Un classique : le remplacement des lampes à incandescence par des fluo-compacts. Leur coût est encore élevé mais elles peuvent diviser par quatre ou cinq la consommation d'électricité. Amortissement certain.
A noter : l'éco-organisme agréé Recyclum propose plusieurs solutions pour collecter et recycler les anciennes lampes.
Autres aménagements faciles : minuteries, extinction centrale, détecteurs de présence... etc.
Les matériels informatiques
Ordinateurs, écrans, imprimantes et copieurs en mode veille sont une calamité énergétique. Un seul PC pourrait consommer environ 50€euros/ an d'électricité pour rien. Lutter contre ce fléau est d'autant plus difficile qu'il se dit qu'allumer et éteindre trop souvent un ordinateur augmente le risque de détériorer son disque dur ! Les fabricants doivent ici faire des efforts à la fois techniques et de communication.

2. L'énergie que l'entreprise génère par induction en amont (en externe et/ou chez ses fournisseurs) ou en aval (en interne et/ou chez ses clients).


• Dans le premier cas, ce sont par exemple les achats qui sont concernés. La visibilité de l'impact CO2 est relativement difficile à établir, dans la mesure où les fournisseurs doivent alors se mettre en conformité avec les règles que l'entreprise peut édicter.
• Dans le second cas, sont impactés les modes de fabrication des produits ou de production des services de l'entreprise elle-même.
Outre l'éco-conception, le levier le plus courant est celui de la consommation de carburant des véhicules de l'entreprise. Mis à part quelques infimes négociations et ristournes volumes auprès des pétroliers, les plus grosses sources d'économies sont de trois ordres.
• L'utilisation de véhicules émettant le moins de GES(3) et de CO2 au 100 km qui bénéficient du système bonus-malus à l'achat et d'une TVS réduite.
• La formation à l'éco-conduite et aux préceptes techniques qui l'accompagnent (pression de pneus, régime moteur, usage modéré de la climatisation...etc) qui peuvent réduire la consommation jusqu'à 25 ou 30 %.
• Enfin, une meilleure gestion des parcours des commerciaux ou des tournées de livraisons (géo-localisation, GPS, informatique embarquée...etc). Tous ces équipements se calant de plus en plus sur le principe de l'intercommunication : la fameuse convergence.
Ces quelques exemples d'économies d'énergie sont relativement faciles à mettre en œuvre ; une seule condition : en avoir la volonté.
Les pratiques industrielles ont cependant des progrès à accomplir. Il serait plus pertinent, non de partir d'une innovation technologique pour voir comment en faire usage, mais plutôt d'analyser les usages pour ensuite demander aux ingénieurs et à la recherche de savoir comment y répondre.
Une révolution qui ferait gagner beaucoup de temps et d'argent, tout au bénéfice de l'environnement.

Sources :
1. Responsabilité Sociale de l'Entreprise (ou Environnementale)
2. Auteur de «Responsabilité d'entreprise et éthique sont-elles solubles dans la mondialisation ?» aux Editions de l'Aube - 2009
3. Gaz à Effet de Serre

Par Philippe DERMAGNE

Bien choisir son fournisseur d'énergie
Au-delà des équipements et des pratiques de l'entreprise, le choix de l'opérateur énergéticien est primordial. L'ouverture du marché autorise une mise en compétition qui aboutit souvent à une baisse mécanique des tarifs, mais donne aussi accès à des services et à des contrats fondés sur une réelle flexibilité. Il ne faut jamais hésiter à appeler les fournisseurs alternatifs. L'entreprise ne peut qu'y gagner !

 

Produire sa propre électricité
Encore peu répandue en France, l'installation de panneaux photovoltaïques récupérant l'énergie solaire sur les toits des immeubles ou des usines pourrait devenir rapidement une source d'appoint, voire une source primaire majeure très appréciable. Les investissements nécessaires à de telles installations sont encore relativement lourds, mais la généralisation du procédé - déjà très développé par exemple aux Etats-Unis, notamment en Californie - va rapidement faire baisser les coûts.
Lu 3698 fois Dernière modification le lundi, 12 décembre 2016 10:13
Philippe Dermagne

En 1980, il crée sa propre société, une agence de publicité dédiée au BtoB, à la communication par l’écrit et à la motivation des forces de ventes. En 1995, il fonde l’une des toute premières agences multimédia française, en mettant en place un développement international en Suède, UK et Brésil. Depuis 2007, il est un journaliste qui présente la particularité d’avoir plus de 30 années d’expérience en tant qu’entrepreneur.
Ses terrains de prédilections : les RH, le développement durable, la gestion de flotte automobile. Son second métier : l’animation de colloques, tribunes et grands séminaires d’entreprise.