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Quel mode de restauration pour vos salariés ?

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Le choix du mode de restauration, par le dirigeant de PME, répond à des impératifs légaux et économiques. Quelques conseils pour vous aider à faire le bon choix.

Si vous souhaitez mettre en place un mode de restauration dans votre entreprise, prenez garde toutefois à respecter la législation du droit du travail. GPO Magazine a répertorié les avantages et inconvénients de chacun des modes de restauration. Mais auparavant, nous répondrons aux questions que vous vous posez sur les obligations en matière d'aména­gement d'un espace pour la pause déjeuner, de la création d’une cantine d’entreprise, sur les modalités de mise en place de titres restaurant ou encore de ce qu'est une prime de panier.  



Quelques questions que vous vous posez…

 


• Le dirigeant doit-il aménager un espace pour la pause-déjeuner ?
En effet, les salariés doivent bénéficier d'un espace prévu dans l'entreprise pour leur restauration ; selon l’article R.4228-19 du Code du Travail, sauf déro­gation, il est interdit de laisser les salariés prendre leurs repas dans les locaux affectés au travail.

• La création d’une cantine d’entreprise est-elle obligatoire ?
La création d’un restaurant d’entreprise n’est pas obligatoire. Elle est laissée à l’initiative de l’employeur ou du comité d’entreprise, ou des deux parties conjointement.

• Dans quelles conditions, le dirigeant d’entreprise peut-il mettre en place un local dédié ?
Il convient de tenir compte du nombre de salariés pour effectuer la mise en place d’un local dédié. En effet, l’article R.4228-22 du Code du Travail prévoit que, lorsqu’au moins 25 salariés désirent se restaurer sur place, l’employeur est tenu, après avis du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions du travail) ou, à défaut, des délégués du personnel, de mettre à leur disposition un local de restauration spécialement aménagé à cet effet. Ce local de restauration doit comporter des sièges et des tables en nombre suffisant, un robinet d'eau potable (fraîche et chaude) pour 10 personnes, un moyen de conservation ou de réfrigération des aliments et des boissons ainsi qu’une installation permettant de réchauffer les plats.

Si moins de 25 salariés souhaitent prendre leur repas sur leurs lieux de travail, l'employeur doit prévoir un emplacement permettant de se restaurer dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité. Cet emplacement peut, après autorisation de l’inspecteur du travail, être aménagé dans les locaux affectés au travail à condition que l'activité de ces locaux ne comporte pas l'emploi de substances ou de préparations dangereuses.

Comment le dirigeant peut-il mettre en place les titres restaurant ?
L'employeur peut participer au coût du repas en fournissant aux salariés des titres restaurant. Ces titres sont émis, soit par l'employeur au profit des salariés directement ou par l'intermédiaire du comité d'entreprise, soit par une entreprise spécialisée qui les cède à l'employeur contre paiement de leur valeur libératoire et, le cas échéant, d'une commission.
Les titres restaurant ne peuvent être utilisés que pour acquitter en totalité ou en partie le prix d'un repas. Ce repas peut être composé de préparations alimentaires directement consommables, le cas échéant à réchauffer ou à décongeler, ainsi que de produits laitiers. Ils peuvent aussi servir à payer l'achat de fruits et légumes auprès de détaillants.
La valeur des titres restaurant est librement fixée par l'employeur. Mais, si l'employeur souhaite pouvoir bénéficier des exonérations sociales et fiscales, sa participation à l'acquisition des titres est strictement réglementée. Tous les salariés de l'entreprise qui justifient d'un repas compris dans leur horaire de travail doivent bénéficier des titres restaurant, à l’exception des salariés dispensés d'exécuter leur préavis, des salariés malades, en formation ou encore en congés payés. Un même salarié ne peut recevoir qu'un titre restaurant par repas compris dans son horaire de travail journalier. Un salarié dont l'horaire de travail comporte deux repas peut recevoir deux tickets restaurant.

Quelle est la part d’exonération pour le salarié, pour l’employeur ?
«Conformément à l'article 81 du code général des impôts, lorsque l'employeur contribue à l'acquisition des titres par le salarié bénéficiaire, le complément de rémunération qui en résulte pour le salarié est exonéré d'impôt sur le revenu dans la limite prévue au 19° dudit article » (article L3262-6 du Code du Travail). « La part contributive de l'employeur dans les titres restaurant est exonérée des cotisations de sécurité sociale sous les conditions prévues aux articles 81-19°, 231 bis F et 902, 3,6° du code général des impôts ». (article L131-4 du Code de la sécurité sociale).

Qu’est-ce que la prime de panier ?
La prime de panier (figurant dans les conventions collectives de certaines branches) est une indemnité que l'entreprise verse aux salariés contraints de prendre leur repas sur leur lieu de travail. En effet, ceux-ci peuvent se trouver dans l'incapacité de rentrer chez eux, notamment parce que leur mission les éloigne de leur résidence (exemple dans le BTP, travail en continu, de nuit ou en horaires décalés). Cette prime, remise pour chaque jour travaillé, peut être effectuée sous la forme d’un remboursement mensuel des dépenses réellement engagées (frais réels sur justificatifs) ou d’une allocation forfaitaire variable selon les entreprises. Cette prime est exonérée, dans certaines limites, de cotisations sociales si elle est attribuée en contrepartie de frais professionnels engagés par le salarié. L’indemnité de panier est fixée au niveau régional et est normalement réévaluée tous les ans. (Il peut aussi arriver que cette prime soit réévaluée deux fois dans l’année ou qu’il n’y ait pas de nouvel accord à la date).

Avantages et inconvénients de chaque mode de restauration
Pour une PME, la cantine n’est pas la meilleure des solutions car le coût de fonctionnement (charges fixes et salaires des cuisiniers) est beaucoup trop lourd.  
En revanche, équiper un local, au sein même de l’entreprise, où les salariés pourront prendre leur repas est préférable. En effet, le coût d’aména­gement de ce local est déductible fiscalement.
Quant aux titres restaurant, ils sont de plus en plus utilisés dans les PME. Ils ont l’avantage de la simplicité et de la souplesse d’utilisation. Il suffit de passer commande auprès d’un émetteur : Accor Services (Ticket restaurant), Natixis Intertitres (Chèque de table), Sodexo (Chèque restaurant), le Groupe Chèque Déjeuner (Chèque déjeuner). En outre, économiquement parlant, l’employeur n’est pas perdant puisqu’il cofinance ces titres restaurant avec ses salariés. Et cette participation patronale est exonérée de toutes charges fiscales et sociales, dans la limite d’un plafond revalorisé annuellement. Enfin, en mettant en place ces titres restaurant, l’employeur fait plaisir à ses salariés car ils sont évidemment très appréciés.   

Par Linda DUCRET

Comment l’employeur doit-il s’y prendre pour émettre des titres restaurant ?
« L'émetteur de titres restaurant ouvre un compte bancaire ou postal sur lequel sont uniquement versés les fonds qu'il perçoit en contrepartie de la cession de ces titres. Toutefois, cette règle n'est pas applicable à l'employeur émettant ses titres au profit des salariés lorsque l'effectif n'excède pas 25 salariés. Le montant des versements est égal à la valeur libératoire des titres mis en circulation ».
(article L 3262-2 du Code du Travail)



Exemple

Titres restaurant : Seuils d’exonération sociaux et fiscaux
> La limite d'exonération de 2013, fixée à 5,29 €, correspond à des titres d'une valeur libératoire comprise entre 8,82 € (part patronale maximale de 60 %) et 10,58 € (part patronale minimale de 50 %). La contribution de l'employeur à un titre restaurant d'une valeur libératoire de 10,58 € doit être comprise entre 5,29 € et 6,35 €.    
• Si l'employeur participe pour 5,29 €, sa contribution est entièrement exonéré    
• S'il participe pour 5,50 €, sa contri­bution n'est exonérée qu'à hauteur de 5,29 €. La fraction excédant cette limite est réintégrée dans l'assiette des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Toutefois, en cas de mauvaise foi ou d'agissements répétés de l'employeur, l'intégralité de la contribution est soumise aux prélèvements sociaux. S'il participe pour 6,56 €, sa contribution n'est exonérée de cotisations sociales qu'à hauteur de 5,29 €. La fraction excédant cette limite, soit 1,27 €, est réintégrée dans l'assiette des cotisations et contributions sociales (sauf mauvaise foi ou agissements répétés de l'employeur, cas dans lesquels elle est assujettie en totalité). La contribution de 6,56 € est intégra­lement passible de l'impôt sur le revenu.

> Si l'employeur décide de distribuer des titres d'une valeur libératoire de 8 €, sa contribution doit être comprise entre 4 € (part patronale minimale de 50 %) et 4,80 € (part patronale maximale de 60 %).       
• S'il participe pour 4,50 €, sa contribution est entièrement exonérée.
• S'il participe pour 5 €, sa contribution n'est assujettie aux cotisations sociales que pour la part excédant 4,80 €, soit 0,20 € (sauf mauvaise foi ou agissements répétés de l'employeur, cas dans lesquels elle est assujettie en totalité), mais intégralement passible de l'impôt sur le revenu.


« Tiré du paragraphe 8435 du Mémento Paie 2014 des Éditions Francis Lefebvre, à paraître en octobre 2013. www.efl.fr »



Les chiffres-clés du dispositif du titre restaurant

706 millions de titres restaurant émis en 2011

› 3,5 millions de titres utilisés par jour travaillé (base 220 jours)

120 000 entreprises utilisatrices dont 60 % de petites entreprises

› Un marché de 5,16 milliards d'euros en 2011

› Valeur faciale moyenne d'un titre en 2011 : 7,31 euros

› Participation moyenne de l'employeur : 55 %

› 15,14 % des repas servis annuellement par les entreprises de restauration indépendantes sont payés au moyen d'un titre restaurant

180 000 établissements affiliés (restaurants, traiteurs...) en 2011

› Plafond annuel d'exonération (employeur) 2011 : 5,29 euros

 

Source : Commission Nationale des Titres Restaurant - www.cntr.fr

 

Lu 12666 fois Dernière modification le jeudi, 09 juillet 2015 14:48
Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).

Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.

Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.

Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.

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