Windows Onward

L'externalisation devient une alternative

Évaluer cet élément
(0 Votes)
pub
Tout pour l'entreprise à prix discount

Dans le contexte économique actuel, externaliser une plus grande partie de ses activités peut devenir tentant. La quasi-totalité de ces dernières est désormais concernée, grâce aux évolutions technologiques et informatiques notamment.

Sous-traitance, externalisation et maintenant BPO - Business Process Outsourcing : qu'est-ce qui explique ces nouvelles tendances ? Si la sous-traitance ne date pas d'hier, plusieurs raisons motivent sa croissance.
Sur le plan financier d'abord et dans le contexte économique actuel, les prestataires proposent, du moins en théorie, des coûts de production moins élevés que les entreprises parce qu'ils restent spécialisés dans un seul domaine. Ce qui leur permet de mutualiser les coûts d'infrastructure et de ressources humaines au bénéfice de leurs clients. Toujours lié à des motivations financières, le recours à l'externalisation évite aussi d'embaucher directement et donc d'augmenter la masse salariale et les effectifs. Un argument auquel bon nombre d'entreprises sont sensibles aujourd'hui. La logique sous-jacente peut consister également à se re­centrer sur son métier de base. Mais si l'actualité économique met ces arguments en exergue, elle ne suffit pas à expliquer la montée en puissance de ces pratiques.


L'impact du numérique
La banalisation du numérique est un facteur pas forcément visible mais essentiel dans nombre de projets d'externalisation. L’externalisation d’un processus métier, le règlement d’un dossier de sinistre, un service support, la finance, le recrutement ou la gestion documentaire par exemple, supposent forcément de nombreux échanges entre l'entreprise et son prestataire. Depuis des années, le remplacement partiel des réunions physiques et des courriers par des emails a fluidifié ces échanges et les a rendu quasi instan­tanés. Les entreprises et leurs collaborateurs sont habitués aux usages du web et des nouvelles technologies de communi­cation, du moins basiques. Et ce, sans qu'un investissement lourd dans l'informatique ou dans les télécoms soit désormais nécessaire pour les PME. Des échanges numériques qui ne se li­mitent pas aux courriels. Sur le terrain, nombre d'entreprises qui avaient initialement mis en place des intranet destinés à leurs seules équipes ont ouvert ces sites web à leurs fournisseurs. De là à déléguer le réapprovisionnement des stocks dans la grande distribution, par exemple, le pas a été vite franchi.  

Activités supports …
Toutes les activités supports ou métiers sont désormais concernées. Côté support, on trouve l'informatique bien sûr, mais aussi les télécoms, la restauration collective ou encore la paie, la comptabilité, les finances et les ressources humaines. Pour toutes ces activités, l'externalisation ne touche plus seulement les grandes entreprises. Spécialisé dans le recrutement, le cabinet Robert Walters  travaille pour des grands comptes comme Alstom Power mais aussi pour des entreprises plus modestes comme le groupe HN, (une société de services informatique qui compte 400 personnes). Ce prestataire prend en charge à l'année le recrutement pour le compte de ses clients. Seule limite, ces pratiques varient selon les pays. « La plupart des banques anglaises, autour de 80 %, ont externalisé non seulement le recru­tement, en totalité, mais aussi d'autres activités RH comme la mobilité interne », souligne Virginie Groussard, département externalisation des processus de recrutement au sein du cabinet Robert Walters (voir retour terrain p. 43). Pour l'informatique et les télécoms, l'externalisation demeurait jusqu'à présent surtout technique. Il s'agissait, notamment, de confier à des prestataires spécialisés, la maintenance des équipements. Mais la banalisation des projets de dématérialisation du papier s'est traduite par l'externalisation de nouveaux services. Par exemple, l'offre BPO de Docapost remplace tout ou partie des services courriers de ses clients.

…et métiers
Une démarche qui ne s'arrête pas au service courrier. Il y a deux ou trois ans, les prestataires ne proposaient que la numérisation et les opérations de saisie et de validation des informations, par exemple de dossiers de crédit. À partir de liens avec les applications informatiques métiers de leurs clients, ils proposent désormais de plus en plus souvent de prendre en charge des processus métiers entiers comme le règlement de ces mêmes dossiers de crédit. Par exemple, Tessi prend intégralement en charge ce processus pour la Caisse d'Epargne. Outre la saisie des données, le prestataire assure la vérification de la complétude des dossiers de crédit, des contrôles visuels des signatures et va jusqu'à l'intégration des données dans l'application métier qui déclenche les paiements. « Nous avons un accès direct à l'application métier via réseau sécurisé », explique Eric Jamet, directeur marketing de Tessi. En d'autres mots, les prestataires techniques pro­posent désormais de réaliser, à distance ou sur site, une partie du métier de leurs clients. Des offres qui justifient l'appellation BPO. Ces prestations se déclinent également pour les services de relation clients. Directrice de production du Call Center Everial, Laurence Periovizza rappelle : « À l'origine, il y a une vingtaine d'années, notre société était spécialisée dans la gestion d'abonnés et dans les appels téléphoniques sortants ». Depuis quelques années, le Call Center Everial gère à l'année le standard et les appels entrants des services clients de titres de presse, « comme Rustica ou le groupe Marie Claire », illustre Laurence Periovizza. Ou encore, le standard d'associations, comme l'Association des Paralysés de France, ou d'entreprises comme Véolia Propreté. « Une prise en charge qui nous amène à offrir au client un numéro gratuit, à expliquer comment faire un don à l'APF ou encore, à préciser quand repassera la tournée de ramassage des encombrants », décrit en souriant Laurence Periovizza.

Quelles limites ?
Si les avantages sont nombreux et évidents, le choix de l'externalisation fait tout de même courir quelques risques. Des risques qui se présentent sous plusieurs aspects. Détenue par des profes­sionnels extérieurs à l'entreprise, la compétence métier reste plus volatile. Aucune entreprise n'est à l'abri de la démission de collaborateurs expérimentés, mais dans le cas du BPO, il peut s'agir du départ d'équipes complètes suite à un changement de prestataire. Dans le registre juridique, la présence quotidienne sur un site de collaborateurs externes à l'entreprise peut amener un conseil des prud'hommes à requalifier les contrats de travail. Enfin, si les offres informatiques sont généra­lement matures sur le plan technologique, l'interopérabilité, en d'autres mots la possibilité de récupérer immédiatement ses données, ses factures et autres documents en vue de changer de fournisseur, demeure un mythe. Et ce, malgré la présence de multiples normes. Ces risques peuvent être limités par l'établissement de contrats encadrant précisément ces points.

Par Patrick BRÉBION

 Externaliser une partie du traitement des factures
Evelyne Michaud, Directrice organisation de Foncia

Foncia est une société spécialisée dans la gestion locative, de copropriétés, de biens et dans les ventes pour le compte de tiers. Présente avec 500 agences en France, cette activité l'amène à travailler avec environ 120 cabinets d'administrateurs de biens et de syndics. « On gère beaucoup de factures, des factures d'eau à l'entretien des ascenseurs en passant par la tonte des pelouses, détaille Evelyne Michaud, directrice organisation de Foncia. Au total, cela représente plus de deux millions et demi de factures par an ». Une gestion très lourde qui a motivé Foncia pour dématérialiser ses factures et, au passage, pour externaliser une partie de leur traitement. Démarré en 2011, le projet a d'abord délimité la partie des activités externalisées. Dans un deuxième temps, deux ou trois cabinets pilotes ont été choisis. Le prestataire Numen a été sélectionné pour les étapes de dématérialisation, de capture des données comptables, de gestion et de stockage des factures. « On savait que cela serait un changement assez fort pour les cabinets », rappelle Evelyne Michaud. Mais, bonne surprise, les premiers utilisateurs maîtrisent rapidement et sans souci l'application. « À partir de l'accès en ligne, il est plus facile qu'auparavant de savoir à quel stade en est la facture, (réception, validation, paiement). Un accès immédiat pour tout collaborateur habilité. La traçabilité est bien meilleure », résume Evelyne Michaud. Déjà avancé, le déploiement est en cours chez tous les clients de Foncia.



Un recrutement externalisé qui reste dans les locaux des clients
Virginie Groussard, Responsable département externalisation des processus de recrutement du cabinet Robert Walters

Le cabinet Robert Walters propose des recrutements à la demande ou des offres complètes d'externalisation du recrutement et de mobilité interne. « L'offre est moins aboutie en France que dans des pays anglo-saxons. Elle demeure plus parcellaire et sur mesure. Elle n'inclut pas forcément, par exemple, la mobilité interne. Les raisons ne tiennent pas à Robert Walters mais à des aspects culturels différents entre la France et les pays anglo-saxons. Contrairement à ces derniers, les entreprises françaises ont du mal à externaliser complètement ces processus », explique Virginie Groussard, responsable du département exter­nalisation des processus de recrutement. L'externalisation fait l'objet de contrats annuels, ou au minimum semestriels, avec la présence dans les locaux des clients, de prestataires de Robert Walters. « Il s'agit souvent de sourcing, de chercher les bons profils sur les 'CVthèques' mais aussi sur les réseaux sociaux », décrit Virginie Groussard. La mission inclut également les préqualifications téléphoniques, l'organisation des entretiens, le débriefing et va parfois jusqu'à faire l'offre au candidat. « J'accompagne aussi les équipes des ressources humaines à monter en compétence sur le sourcing. Il s'agit non seulement de trouver des candidats, mais aussi de filtrer ceux correspondant à la demande, et qui vont rester suffisamment longtemps dans le poste, une notion baptisée taux de rétention, pour éviter un manque à gagner pour le client », ajoute Virginie Groussard. Un accompagnement qui se déroule souvent sur le site du client. « Travailler sur site permet de bien cerner la culture de nos clients », conclut Virginie Groussard.

 

Externaliser sa relation clients


Deux questions à... Laurence Periovizza, Directrice de production du Call Center Everial

Quels sont les points sensibles pour externaliser un service de relation clients ?

> Cela démarre par quelques aspects techniques comme l'attri­bution d'un ou de plusieurs numéros de téléphone ou leur déport. Il s'agit ensuite de définir le périmètre de la mission, pour connaître précisément la démarche à suivre dans telle ou telle situation. Par exemple, peut-on envoyer un numéro gratuit à un abonné mécontent qui n'a pas reçu son magazine ? La formation de nos opérateurs sur les applications métiers du client doit également être prévue.

Et, au quotidien ?
> Outre les réunions de pilotage planifiées, un accès direct avec le client et ses applications métiers reste indis­pensable. La confiance est primordiale. Elle permettra par exemple d’avoir accès à l'historique des prélèvements de l'abonné mécontent et de réagir en fonction. Sans elle, il sera impossible de travailler efficacement. En contact direct avec les clients, nous sommes également bien placés pour faire remonter des informations du terrain.



Faire appel au travail adapté/protégé : une solidarité payante

Par Nadine CHAMPENOIS

Pour répondre à l'obligation d'emploi de personnes handicapées, fixée aux entreprises de 20 salariés et plus par la loi du 11 février 2005, plusieurs solutions existent. Outre le recrutement et l'accueil de stagiaires handicapés et la conclusion d'un accord de branche ou d'établissement portant sur l'emploi de personnes handicapées, la sous-traitance aux secteurs protégés et adaptés est une alternative intéressante. Autrefois appelés CAT (Centre d'Aide par le Travail), les Établissements médico-sociaux que sont les Esat (Établissement et Service d’Aide par le Travail) forment aujourd'hui le secteur protégé. Les entreprises adaptées (EA), quant à elles, appartiennent au secteur marchand et comptent un effectif composé d'au moins 80 % de personnes handicapées.

Implantés sur l’ensemble du territoire, les Esat adaptés peuvent prendre en charge une grande variété d’activités dans une multitude de domaines : logistique, conditionnement, production industrielle, informatique, services à l’indus­trie, gestion de l’environnement. Il est donc facile de trouver un prestataire et à des prix compétitifs. Ce système permet, en même temps, de répondre de cette manière à ses obligations en matière d’emploi de personnes handicapées, et de s’engager réso­lument dans la voie de la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise.

 

Lu 11784 fois Dernière modification le jeudi, 01 octobre 2015 13:45
Patrick Brébion

Après des débuts dans le développement logiciel, Patrick est devenu journaliste dans les années 90. Depuis, il couvre de nombreux sujets pour la presse BtoB avec une prédilection pour les technologies de l’information.

 

 

ImageEditionDigitaleMensuelle

 

Les Éditions Digitales Mensuelles de GPO Magazine

 Votre outil de veille, élaboré par nos journalistes, dans votre boîte mail.

Inscrivez-vous pour recevoir la prochaine édition gracieusement.

 

 

 

   

Annonces

Windows Onward

Le magazine digital

Inscrivez-vous à notre édition digitale pour feuilleter gratuitement le prochain numéro

inscrit.png   

Paru le 4 mars 2024
GPO Magazine N°113
Demandez votre exemplaire au service Vente au numéro

Lire l'extrait GPO 113.png

Paru le 27 novembre 2023
Édition Spéciale Transformation digitale
Recevez-le dès aujourd'hui !
Abonnez-vous à l'année en cliquant ici

Vignette Lire un extrait HS Transfo Digitale.png

Livres Blanc et E-book

Le Système d'Exploitation Hybride Windows 11 de Microsoft Booste la Productivité et la Sécurité en Entreprise
Microsoft a récemment dévoilé Windows 11, son dernier système d'exploitation, qui s'adapte parfaitement au mode…
Quelle stratégie pour établir une relation commerciale durable en Allemagne : un guide pour les dirigeants d’entreprises françaises
L'Allemagne, premier partenaire commercial de la France, demeure un marché d'exportation incontournable pour les entreprises…
Comment favoriser sa transition vers une économie mondiale durable ?
La CSRD contribue à l’objectif de l’Union européenne de promouvoir une économie durable et responsable,…
Plus de livres blanc

Webinaires

Facturation Électronique 2024 : une opportunité de performer pour les entreprises !
Une enquête de Wax Digital a révélé que 70 % des professionnels de la comptabilité…
Comment faire prospérer son entreprise dans la conjoncture actuelle ?
Pour accompagner les entreprises au plus près de leurs préoccupations, les experts de KPMG, Crédit…
Comment aborder la fin du « quoi qu’il en coûte » ?
Symboles du « quoi qu'il en coûte » comme réponse au Covid-19, les prêts garantis…
Plus de webinaires

Services aux entreprises

è Découvrez le réel impact de Windows 11 Professionnel

Grâce à la sécurité activée par défaut, les entreprises du monde entier prennent des initiatives plus audacieuses et des décisions plus rapides.

 
è Facturation électronique 2026

Un guide détaillé sur les étapes clés pour réussir son passage à la facturation électronique 2026 et franchir le pas de la dmatérialisation, avec tous les bénéfices qui l'accompagnent.

LB Facturation electronique 2026 Docuware.png

 

è  BUSINESS FRANCE : Établir des relations commerciales en l'Allemagne

L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la France et représente le plus fort potentiel à l'export de la France à horizon 2025. Ce marché à la fois passionnant et exigeant mérite d'adopter une stratégie durable pour établir une relation commerciale sur le long terme. Tel est l'objectif de ce livre blanc de 64 pages intitulé "Quelle stratégie pour établir une relation commerciale avec l'Allemagne", proposé par Business France et ses partenaires de la Team France, et téléchargeable gracieusement.

 Couverture Livre Blanc Business France Allemagne.png

 
è  SYLOB : ERP pour l'industrie

Anticiper les évolutions industrielles et se projeter dans l'usine intelligente du futur, tels sont les objectifs visés par ce guide pratique de 20 pages à destination des PME intitulé "Industrie 4.0 & ERP", proposé par Sylob et téléchargeable gracieusement.

Couv Sylob CTA.png

 

GPO Magazine

GPO Magazine, pour Gérer, Prévoir et Optimiser les ressources de l'entreprise est un magazine d'aide à la décision bimestriel, axé sur l'optimisation de la gestion d'entreprise, pour concrètement guider ses lecteurs dirigeants dans leurs réflexions stratégiques, leurs démarches opérationnelles, la gestion de leurs droits et dans le choix de leurs partenaires.

Une ligne éditoriale concrète et pertinente qui conjugue tendances, cas concrèts et témoignages, dossiers d'analyse, dossiers marchés, dossiers métiers, focus, point de droit, point international, point fiscal. Plus des " Avis d'Experts ".

Contactez-nous

Nos autres sites d'information

Twitter - Derniers posts