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Des solutions de prévention routière pour les entreprises

Des solutions de prévention routière pour les entreprises

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Les entreprises ont tendance à négliger à tort la prévention du risque routier de leurs salariés. Pourtant, la mise en place d’un plan de prévention partant d’un diagnostic de la sinistralité permet de mener des formations à la conduite des collaborateurs qui contribuent à augmenter leur sécurité et à diminuer les sinistres.

Les entreprises manifestent un certain désintérêt pour la prévention du risque routier et méconnaissent le coût de la sinistralité de leur flotte de véhicules. Tels sont les deux principaux enseignements du dernier baromètre 2019 d’Allianz France-CSA sur la prévention routière en entreprise. En effet, seulement 47% des entreprises consultées ont mis en place au moins une mesure de prévention routière et pas plus de 43% auprès de leurs salariés.

« La prévention routière est souvent un sujet qui n’arrive que très loin dans les priorités des entreprises. Ainsi, seul un tiers d’entre elles a mis en place un véritable plan de prévention des risques routiers de leurs collaborateurs qui soit réellement efficace. De plus, la majorité des entreprises se trompe en partie de cible en concentrant leurs actions essentiellement sur l’entretien des véhicules selon le baromètre Allianz-CSA et en délaissant les actions adressant le comportement de conduite de leurs salariés », regrette Marc Bodson, directeur général de Beltoise Evolution, organisme de formation à la sécurité routière, intervenant à tous les niveaux de la chaîne de gestion des sinistres automobiles en entreprise.

« Alors que les accidents mortels liés aux trajets professionnels représentent 15% de la mortalité routière, le baromètre révèle que plus de la moitié des salariés (55%) ignore encore que les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail. La prévention routière est un enjeu majeur pour les entreprises. Nous souhaitons aider les entreprises à lutter efficacement contre les accidents professionnels de la route. C’est pour cette raison qu’on a développé des solutions de prévention du risque routier destinées à accompagner nos clients entreprises », ajoute Julien Martinez, chargé de l’écosystème Ma Mobilité d’Allianz France.

Une meilleure visibilité sur le coût des sinistres

L’une des principales solutions consiste à mettre en œuvre un véritable plan de prévention qui garantit à la fois la sécurité des salariés et une baisse significative de la sinistralité. « Nous proposons aux entreprises de mettre en place un plan de prévention du risque routier structuré et efficace qui s’appuie d’abord sur notre analyse du nombre et du type de leurs sinistres sur une période suffisante. Nous en déduisons un diagnostic de la sinistralité à partir duquel nous recommandons de lancer un plan d’actions de sensibilisation et de formation adapté à la typologie de leur sinistralité de façon à être le plus efficace possible sur la diminution des sinistres et par conséquent, sur la sécurité des salariés conducteurs. Nous mesurons alors régulièrement les résultats obtenus en fonction des actions menées et amendons si besoin, le plan prévu, pour garantir son efficacité et générer ainsi pour l’entreprise, un retour sur investissement rapide et concret », indique Marc Bodson.

Si ce plan de prévention aide notamment les entreprises à y voir plus clair sur la sinistralité, il leur donne surtout une bonne visibilité de son coût. « Les entreprises ont souvent une connaissance approximative des coûts directs de la sinistralité, primes d’assurance, réparations des véhicules ou de leur remise en état par les loueurs, mais aussi des coûts indirects comme le traitement administratif des sinistres, le remplacement du véhicule accidenté par un autre ou l’arrêt maladie du salarié impliqué et la hausse de cotisations d’accidents du travail », souligne-t-il.

Les données qui permettent d’avoir une bonne vision de la sinistralité sont en effet éparses dans l’entreprise. Elles sont en général réparties dans plusieurs services, notamment de gestion de flotte, de gestion d’assurance et de la DRH. Or, peu d’entreprises consolident ces données pour avoir une visibilité globale de leur sinistralité. Elles n’en ont qu’une vision partielle. « Les entreprises n’ont donc pas conscience de l’enjeu que représente l’instauration d’un plan de prévention des risques routiers alors que la sécurité des salariés est une obligation pour elles », remarque le dirigeant. Mais cette obligation n’est pas coercitive. Elle n’entraîne pas de sanction pour les entreprises défaillantes en matière de sécurité routière. « Cela ne les motive pas à installer un plan de prévention. Pourtant, le risque routier est la première cause de mortalité au travail. Le chef d’entreprise engage ainsi sa responsabilité civile et pénale en cas d’accident grave d’un de ses salariés s’il est démontré que l’employeur n’a pas installé un plan de prévention », remarque Marc Bodson.

Baisse de la sinistralité de 28 %

Face à ce constat, les entreprises se mettent néanmoins peu à peu à instaurer un plan de prévention routière. C’est le cas d’un grand laboratoire pharmaceutique. Celui-ci a pu sensiblement diminuer sa sinistralité et donc accroître la sécurité de ses conducteurs grâce à la mise en place d’un véritable plan triennal de prévention du risque routier. « Notre diagnostic a montré que la fréquence des sinistres au départ était de 45% se traduisant par plus de 500 accidents par an. Nous avons alors divisé l’effectif des conducteurs en trois groupes qui ont suivi chacun une formation spécifique de stage de conduite sur piste, de sécurité routière en e-learning et d’audit de conduite sur route ouverte. Chaque année, les trois groupes ont changé de formation pour que tout conducteur soit exposé à au moins une action annuelle de prévention des risques. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Au bout des deux premières années, le laboratoire a baissé sa sinistralité de 28 % dans l’objectif à terme de la diminuer encore à 22,5 % », explique Marc Bodson.

La baisse des accidents a ainsi entraîné la baisse des coûts de la sinistralité. L’économie faite par la diminution des accidents a dépassé largement le coût de mise en œuvre du plan de prévention. Il faut donc considérer la prévention du risque routier comme un investissement rentable plutôt qu’une dépense.

Paradoxe entre faible recours à la formation et sa forte efficacité

Encore faut-il que la prévention routière s’applique massivement à la formation des conducteurs. Or, le Baromètre Allianz-CSA révèle un faible recours des entreprises à la formation de conduite des collaborateurs. Les stages pratiques de conduite ne représentent que 6% des actions de prévention adoptées par les entreprises alors que ces stages sont considérés efficaces par 90% des stagiaires. Il y a donc un paradoxe entre le faible recours à la formation de conduite qui est l’action la plus forte aux yeux des salariés.

La frilosité des entreprises vis-à-vis de la formation à la prévention et à la sécurité routière s‘explique par l’immobilisation de leurs salariés pendant une ou plusieurs journées consacrées aux stages et par le coût même de la formation que les entreprises hésitent à financer. « Pourtant, rien n’est plus efficace qu’une formation au volant avec des exercices en situation réelle », souligne Marc Bodson. Beltoise Evolution propose en ce sens une formation complète allant de la sensibilisation des conducteurs à la sécurité routière par outils digitaux et par un dispositif de e-learning jusqu’aux formations pratiques à la conduite sur pistes ou sur les sites mêmes des entreprises, assorties d’exercices effectués sur un simulateur de conduite.

Lu 3263 fois Dernière modification le jeudi, 16 septembre 2021 13:51
Bruno Mouly

Journaliste économique, avec près de 20 ans d'expérience en journalisme économique et en communication d'entreprise. Spécialisé en numérique, achats logistiques et mobilité. Il collabore également avec les Échos et le JDD.