Flotte automobile : quels choix énergétiques pour demain ?

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Incontournable pour la plupart des entreprises, une flotte automobile reste cependant complexe à gérer, notamment en termes de suivi des dépenses. Éléments importants du coût d’une flotte, la motorisation et l’énergie des véhicules retenus dans une car policy font donc l’objet de toutes les attentions.

 

Selon l’Observatoire des Véhicules d’Entreprise (OVE), 306 652 nouvelles immatri­culations ont été enregistrées depuis le mois de janvier sur le segment des Véhicules Particuliers (VP) en entreprise, soit une progression de 8,6 % depuis le début de l’année par rapport à la même période de l’année dernière. Une croissance significative qui illustre bien la nécessité pour une entreprise de s’équiper en la matière. Cette évolution est essentiellement portée par les véhicules des segments moyen-inférieur (36,18 % du marché) et inférieur (33,4 % du marché). Sur le segment moyen-inférieur, la Peugeot 308 avec 20 537 immatriculations depuis le début de l’année demeure la plus plébiscitée devant le C4 Picasso (10 779 véhicules) ou encore la Renault Mégane (10 542 véhicules). Sur le segment inférieur mais également toutes catégories confondues, la Renault Clio est le véhicule le plus vendu avec 24 266 unités.

Dans une moindre mesure, le segment moyen-supérieur (17,53 %) séduit également avec des véhicules tels que la Peugeot 508, la Volkswagen Passat et le Nissan Qashqai. Le segment économique représentait pour sa part à fin septembre 4,34 % du total, le segment supérieur 5,66 % et le luxe 2,88 %.

Le diesel toujours prédominant dans les parcs des entreprises
Les nouvelles immatriculations de 2015 en entreprise traduisent une forte poussée des modèles essence, qui enregistrent une croissance de 48,5 % cette année, soit 43 859 unités en VP. Les hybrides ne sont pas en reste avec, pour leur part, une croissance de 66,6 %, (soit 12 869 nouvelles immatriculations). Les achats de véhicules électriques augmentent de 24,6 %, soit 2 160 unités. « Si le diesel conserve malgré tout une place majeure sur le segment des VP, avec une part de marché de 80,7 %, en croissance de 1,9 % par rapport à la même période en 2014, force est de constater que ce sont les immatriculations de véhicules essence qui augmentent le plus, mais sur un marché plus restreint », explique Bernard Fourniou, président de l’OVE. L’essence représente ainsi, à ce jour, 14,3 % des véhicules particuliers en parc et les énergies alternatives, 4,97 %. « Cette poussée de l’essence s’explique notamment par la disparition du diesel sur les petites citadines et par les groupes de pression qui militent actuellement contre le diesel », poursuit Bernard Fourniou.

Énergie : un choix articulé autour des usages
Malgré la non-récupération de TVA sur les véhicules essence, les entreprises se montrent néanmoins plus attentives à cette énergie. Ainsi, en deçà de 18 000 km par an, les petites citadines et les compactes essence sont actuellement de plus en plus plébiscitées par les gestionnaires de parc. « Pour les véhicules roulant moins de 15 000 km par an, une motorisation essence est d’ailleurs la plus économique, notamment sur le segment des petites citadines », souligne Christine Lagoutte, secrétaire générale de l’OVE. D’ailleurs, pour cette catégorie de véhicules, la plupart des constructeurs ne proposent que des motorisations essence, à l’instar de Renault avec sa Twingo, le surcoût de fabrication pour un diesel respectant les normes anti-pollution étant trop élevé.

« Malgré une fiscalité plus importante que pour les diesels, ces véhicules essence restent avan­tageux en termes de TCO, ajoute Grégory Libre, directeur marketing et commercial d’Arval France. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous les incitons à les intégrer dans leur car policy ».

De même, les hybrides, notamment essence, représentent une alternative énergétique de plus en plus intéressante pour les usages urbains, quelle que soit la population concernée : véhicule utilisé comme outil de travail ou véhicule statutaire. L’électrique enfin, devrait également se développer, favorisé par la mise en place de réglemen­tations interdisant l’accès des centres villes aux véhicules les plus polluants mais également par son autonomie grandissante. « Aujourd’hui, ces véhicules ont une auto­nomie de 200 km, contre 120 km il y a deux ans, poursuit Grégory Libre. Les constructeurs annoncent de nouveaux progrès en la matière dans les années à venir, certains tels que Renault, BMW et bien sûr Tesla, annonçant des autonomies allant jusqu’à 400 voire 500 km à l’horizon 2020 ».

Quels choix de motorisation en 2016 ?
En 2016, les choix de motorisation dans les parcs des entreprises resteront pilotés par le TCO. Ainsi, l’actualité liée à l’affaire Volkswagen devrait, de l’avis de plusieurs loueurs longue durée, peu influer sur ces choix. En revanche, les nouvelles annonces gouvernementales en faveur des motorisations essence pourraient faire bouger les lignes. La fiscalité, qui représente 25 % du coût global d’une voiture, reste en effet une composante importante du TCO, de même que les usages qui en sont faits.

« Pour optimiser le TCO de leur parc automobile, les entreprises  continueront de s’appuyer sur la loi de roulage de chacun de leurs véhicules en parc ainsi que sur la fiscalité, analyse Grégory Libre. Nous constatons ainsi que les entreprises sont particulièrement attentives à ne pas dépasser les seuils de CO2 au-delà desquels elles paient un malus écologique. D’ailleurs, nous observons qu’elles tendent à préférer aux grosses berlines des véhicules moins énergivores ou d’une catégorie inférieure avec une meilleure finition et un équipement plus complet. Le suréquipement est ainsi payé par l’économie faite en termes de fiscalité ».

Retour au « made in France »
Parallèlement, certains gestionnaires de parc, à TCO équivalent, tendent à privilégier un retour au « made in France ». « Un constat que nous faisons notamment sur le segment des VP moyen-inférieur, où trois modèles français trustent toujours le haut du palmarès des ventes, ajoute Bernard Fourniou. Les véhicules français retrouvent d’ailleurs globa­lement une certaine notoriété dans les parcs d’entreprises. Preuve en est, la seconde place occupée par le nouveau Renault Espace dans le segment supérieur, alors que fin 2014 cette place était occupée par le Volvo XC60 ». Par ailleurs, dans les mois à venir, les SUV devraient continuer à rencontrer un franc succès. Du Captur au Qashqai, ces nouveaux modèles s’imposent et prennent des parts de marchés aux modèles de segment moyen-supérieur et aux monospaces. Ainsi, selon l’OVE, le Nissan Qashqai est en troisième place du segment moyen-supérieur. Selon le SNLVLD, le Renault Captur, pour sa part, fait son entrée, au deuxième trimestre, dans le TOP 10 des véhicules mis à la route.

La tendance est ainsi clairement à l’éclatement des typologies d’énergie dans les parcs automobiles des entreprises. Elle est liée à l’évolution des techno­logies chez les constructeurs qui tendent à innover avec des motorisations plus économes, plus éco­logiques et, pour les véhicules électriques, plus autonomes. Les constructeurs comme les loueurs peuvent accompagner les entreprises dans le choix de leur motorisation « Nos équipes spécialisées conseillent et aident les entreprises à choisir les modèles les plus adaptés à leurs besoins (selon les usages) et à leur activité au sein d’une gamme très complète de véhicules particuliers et utilitaires », précise Olivier Presse, responsable des ventes aux entreprises chez Opel France. En 2016, nous devrions donc assister à une accélération de cette diversification des motorisations dans les flottes automobiles des entreprises. Cependant, le juge de paix absolu sera encore, l’année prochaine, le TCO.

Lu 6587 fois Dernière modification le lundi, 12 décembre 2016 10:08
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.

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