Les véhicules hybrides ou électriques, en avant toute !
Qui se souvient qu'en 1899 la première voiture atteignant les 100 km/h(2) était électrique ? Son constructeur Jenatzy et sa « Jamais Contente » rentraient dans l'histoire qui oublia sa source d'énergie pendant un siècle.
Depuis les années 2000, les véhicules propres arrivent sur le marché lentement mais sûrement. Les voitures décarbonées, hybrides (thermique + électrique) ou 100 % électriques sont au cœur des objectifs des grands constructeurs.
Cette révolution donne aussi des ailes aux fabricants indépendants (ex. : Mia, Luminéo ou FAM), mais aussi à nombre de cabinets conseils, spécialistes des bilans carbones (ex. : R-Co2).

Cependant les véhicules électriques ont toujours deux handicaps :
• Leur rayon d'action. C'est sans doute un faux problème, « les parcours des collaborateurs de l'entreprise étant prévisibles... l'autonomie limitée des véhicules électriques n'est pas rédhibitoire » affirme Jean-Michel Cavret, directeur de l'électro-mobilité BMW(3).
• Le prix. Aucun véhicule 4 places n'est en dessous de 20 000 €, la plupart dépassant les 30 000 €. À ce niveau, seule la LLD, avec des loyers de 350 à 500 €/mois, semble pour l'instant envisageable.
Les spécialistes de la LLD l'ont compris. GE Capital Fleet Services a signé un partenariat avec Peugeot pour « aider nos clients à se faire une idée de l'intérêt des véhicules électriques » nous confie Pascal Vanbeversluys, directeur Marché Fleet Services. Même démarche chez Leaseplan qui a signé des accords européens avec Nissan Leaf, Opel Ampera (non disponible) et Toyota Prius (hybride).
Chez ALD Automotive, c'est tout le concept ALD Bluefleet qui fédère l'ensemble des services dédiés à l'écomobilité. Affirmant son expertise, Leaseplan a remporté un appel d'offres de Peugeot qui cherchait un partenaire pour réaliser les audits sur l'écomobilité de ses clients. Enfin les loueurs mono marque (les captives), comme Diac (Renault) ou Credipar (Peugeot PSA) ne sont pas en reste. Étant eux-mêmes constructeurs de véhicules électriques, ils y ont tout intérêt.

L'auto-partage rentre dans les mœurs
Il s'agit alors de contourner un constat surprenant : 75 % du temps, un véhicule attribué à un utilisateur unique est au parking. Le DG d'Accenture, Marc Thiollier, affirme même que ce ratio grimpe à 95 % et « qu'un véhicule en auto-partage permet d'en remplacer quatre »(4) et même jusque six, selon Carbox, société pionnière créée en 2007 et n°1 en France.
Seuls des logiciels informatiques de communication et de géolocalisation permettent d'assurer un auto-partage efficace. Carbox vient de passer des contrats avec Airbus Toulouse sur une quinzaine de Citroën C-Zéro et avec Bosch, sur cinq véhicules de quatre marques différentes loués par ALD Automotive. Mais Carbox va plus loin. Il propose son « Crédit Mobilité », un mix entre LLD pour de petits véhicules en semaine et auto-partage durant le weekend. Malin, c'est la Mobilité 2.0 ! Chez Citizen Car, on propose une solution entre particuliers que rien n'empêche d'utiliser professionnellement. Rappelons aussi une application spectaculaire grand public de l'auto-partage : Autolib et la Bluecar électrique du Groupe Bolloré.
Chez Arval, on a préféré intégrer le service. Le loueur LLD a développé un logiciel propriétaire avec la technologie Masternaut, leader européen de géolocalisation avec transmissions de données via GPS-GPRS.

La géo-localisation et assimilés
Geoloc Sytems, Geoconcept, Novacom, Masternaut... les opérateurs géo-localisation sont nombreux. Tous fondés sur une connexion GPS et souvent GPS-GPRS (transmission de données), il ne faut pas confondre géo-localisation et logiciel de gestion des tournées qui utilisent la géo-localisation.  « Chez Masternaut, nous n'offrons pas de solutions de gestion de tournées, nous localisons, fournissons des infos moteur...en veillant à diffuser au client des rapports d'informations qui corres­pondent à ses besoins » nous dit Jean-Marc Desbornes, directeur commercial. Notons que Masternaut est fabricant de boitiers et fournit nombre d'opérateurs.
Des outils tels que TomTom ou le fameux Coyotte et même des applications téléchargeables sur IPhone (ou équivalents) sont des équipements d'aide à la conduite que nous pouvons tous utiliser. Plutôt grand public, ils contribuent à une sensibilisation généralisée à l'éco-conduite.

L'éco-conduite, l'atout maître
Demande des gestionnaires de flotte, le comportement des conducteurs est le complément d'une bonne gestion de flotte. « Bien conduire, c'est économiser jusque 20 % de carburant, c'est réduire le risque d'accident de 15 à 20 % et le stress du conducteur » dit Philippe Orvain, président de Nomadic Solutions. Conséquences : moins d'entretien du véhicule, nombre d'accidents et primes d'assurances à la baisse. Chez Nomadic Solutions, l'Ecogyser sans connexion (Bluetooth + accéléromètre) permet au conducteur d'appliquer une éco-conduite en dressant son bilan. Mais l'idéal reste des stages de formation. Nouvelle Route, Promotrans, Mobigreen, Conduire Juste de Jean-Pierre Beltoise, Veritas, AFPA... l'important est de vérifier les agréments et les références du prestataire. Ne doutons pas que l'ensemble des outils éco­mobiles finissent par s'imposer dans toutes les entreprises tant, finalement, ils apparaissent faciles à mettre en œuvre. Au niveau euro- péen, une récente étude (Key Solutions Co2 Assessment(4) a révélé que les émissions de Co2 issues des flottes étaient en recul de plus de 7 %. Une nouvelle preuve qu'économie et environ­nement font bon ménage.

Par Philippe Dermagne