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Moyens de paiement : une offre large et diversifiée

Moyens de paiement : une offre large et diversifiée

Finance Écrit par  dimanche, 11 novembre 2018 20:21 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Le choix des moyens de paiement peut être hautement stratégique pour une entreprise et participer à son développement et à l’optimisation de sa trésorerie. Une bonne couverture des moyens de paiement peut en effet accélérer la croissance des entreprises désireuses de toucher une cible plus large. Panorama des principaux moyens de paiement pour les entreprises.

Que ce soit pour augmenter les ventes sur leur marché domestique ou pour améliorer leur présence à l’internatio- nal, l’une des clés de la réussite pour les entreprises consiste notamment à être en mesure de proposer les solutions de paiement adaptées à la clientèle visée, qu’elle soit professionnelle ou non.

En effet, selon la nature des transactions et en fonction de leurs caractéristiques spécifiques, certains moyens de paiement seront plus ou moins appro- priés. Pour opérer leur choix et évaluer l’intérêt de mettre en place, ou non, un nouveau moyen de paiement, les entreprises doivent prendre en compte les spécificités de leur modèle écono- mique et leurs contraintes opérationnelles. Il leur faut également composer avec l’évolution actuelle du paysage des moyens de paiement qui, ces dernières années, semble aller en s’accélérant.

> Les moyens de paiement historiques
Le chèque et les espèces voient leur part décroître depuis quelques années au profit de la montée en puissance des paiements par cartes bancaires, par prélèvements et par virements.

Les paiements en espèces sont plafonnés
Les espèces représentent ainsi le moyen de paiement le plus ancien mais pas le plus usité pour les entreprises qui souvent négocient des montants bien trop élevés pour être réglés en monnaie sonnante et trébuchante. Le plafond d’espèces maximum que peut recevoir une entreprise est fixé à 1 000 euros (ou 3 000 euros pour les paiements effectués au moyen de monnaie électronique) lorsque le client a son domicile fiscal en France ou agit pour les besoins d’une activité professionnelle.

Droits et obligations
Les entreprises ne peuvent pas refuser un paiement en espèces. La réglementation française est à ce sujet très claire : « Le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France selon la valeur pour laquelle ils ont cours est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe ». Soit 150 € maximum. En revanche, elles peuvent refuser ou accepter le règlement par chèque ou carte bancaire sous réserve d’en informer leurs clients, préalablement et de manière apparente par voie de marquage, d’étiquetage, d’affi- chage ou de tout procédé adéquat visant à les informer. Les panneaux à l’entrée d’un magasin ou sur les caisses sont donc admis s’ils sont visibles. Par ailleurs, une entreprise qui accepte ces moyens de paiement peut néanmoins imposer ses conditions, comme par exemple un montant minimum d’achat (en fonction des commissions bancaires pour le paiement par carte).


Le chèque bancaire reste encore usité
Le chèque bancaire est pour sa part un moyen de règlement pratique et rapide car il permet de laisser une trace tangible du paiement, tout en évitant aux parties concernées les désagréments et les risques qui accompagnent le paiement en espèces, notamment lorsqu’il s’agit de sommes importantes. Il permet par ailleurs un paiement à l’international, contribuant ainsi à la fluidité des opérations financières réalisées à l’export. Pour autant, le recours à ce moyen de paiement tend à diminuer en France au profit de la carte bancaire, des virements mais également des prélèvements.

Les cartes « plastiques » évoluent sans cesse
La dématérialisation des paiements via des cartes « plastiques » (cartes Corporate, cartes prépayées) ou virtuelles (cartes logées, cartes virtuelles) est désormais devenue « monnaie courante », notamment pour certaines typologies de dépenses telles que celles liées aux achats généraux ou aux déplacements professionnels. Les cartes sécurisent les flux et apportent aux entreprises les éléments nécessaires à un contrôle efficace des dépenses des collaborateurs. « La carte bancaire devrait res- ter en haut de l’affiche des moyens de paiement les plus plébiscités par les entreprises notamment au regard de son haut niveau de sécurité, explique Flavien Vottero, directeur des études chez Xerfi, institut d’études sectorielles privé et indépendant. Par ailleurs, il s’agit d’un moyen de paiement qui se réinvente en permanence. Alors que les acteurs économiques impliqués dans ces moyens de paiement ont, ces dernières années, beaucoup innové dans le « sans contact » et le paiement via mobile, des expérimentations sont actuellement menées notamment pour renforcer encore plus son niveau de sécurité via un cryptogramme dynamique ou des systèmes de sécurité biométrique ».

Les cartes logées, virtuelles et CorporateLes cartes logees
• La carte logée est une solution de paiement centralisée (logée dans une agence de voyages), notamment adaptée pour le règlement des dépenses voyages d’affaires (avion, train, hôtel, location de voiture). Ces dépenses sont regroupées au sein d’un relevé unique de facturation envoyé à l'entreprise utilisatrice. Le relevé d'opérations contient un grand nombre de données analytiques (centre de coût, matricule employé, etc.) qui vont remonter dans les outils de gestion des déplacements professionnels.
• La carte de paiement virtuelle est également une solution de paiement centralisée. Elle permet entre autres à l’entreprise de fixer elle-même ses paramètres d’utilisation et ainsi de favoriser un contrôle très précis, même en amont. Elle génère un numéro de carte de crédit à usage unique, utilisable pour une dépense spécifique, pour une durée et à des dates prédéfinies.
• La carte Corporate est un moyen de paiement universel permettant aux collaborateurs d’une entreprise de régler ses différents frais tels que restaurants, taxis, transports urbains, et autres dépenses du quotidien du voyageur d'affaires. Elle est particulièrement utile pour les dépenses nomades.

Source : AirPlus International

> Les modes de paiement alternatifs classiques

Au-delà des modes de paiement traditionnels, il existe également des solutions de paiement alternatives, dont certaines sont déjà bien ancrées dans les entreprises.
« Dans le BtoB, le virement et le prélèvement restent ainsi les moyens de paiements les plus plébiscités pour le règlement des échanges commerciaux », précise Flavien Vottero.

Le virement, un moyen de paiement sécurisé

Le virement traduit une opération de transfert d’une certaine somme d’argent entre deux comptes. Il est qualifié d’interne lorsqu’il implique deux comptes ouverts dans la même banque, et d’externe lorsque les deux comptes appartiennent à deux établissements bancaires différents. S’il est réalisé entre deux banques en France ou dans l’espace européen, il s’agit d’un virement « SEPA ». Le virement peut être occasionnel ou permanent. Il est mis en place à la demande du client qui s’adresse à sa banque et doit fournir le RIB (ou IBAN) du bénéficiaire. Ce moyen de paiement électronique ne présente pas de risque de perte, de vol ni de falsification, contrairement au chèque ou à la carte bancaire. De plus, une provision insuffisante du compte à débiter entraînera le rejet d’un ordre de virement, mais pas de frais bancaires ni de sanctions (comme c’est en revanche le cas pour un chèque). Enfin, tant que l’opération n’a pas été effectuée, il est possible d’annuler auprès de sa banque un ordre de virement.

Le prélèvement adapté pour les paiements récurrents

Le prélèvement automatique (qui peut également être SEPA), ponctuel ou régulier, est pour sa part un moyen de régler certaines factures en débitant directement le compte de dépôt. Il nécessite néanmoins l’obtention d’une autorisation perma- nente de prélèvement de la part du payeur. Celui- ci communique ses coordonnées bancaires au bénéficiaire afin qu’il puisse retirer du compte du débiteur, à savoir le payeur, les sommes qui lui sont dues. La spécificité de cette autorisation est double dans la mesure où elle n’est limitée ni dans la durée (dans le temps), ni dans son montant (pas de plafond à ne pas dépasser). Elle est en effet permanente, ce qui implique que le payeur n’a pas besoin de la réitérer de façon périodique (mensuelle, trimestrielle ou autre). La résiliation d’un prélèvement peut s’effectuer à tout moment en s’adressant à l’organisme créancier. Dans le même temps, il faut demander la révocation à sa banque afin que cette résiliation soit définitive. Le prélèvement est particulièrement bien adapté pour les créanciers encaissant des paiements récurrents pour les entreprises faisant appel à des formules d’adhésion ou d’abonnement. Dans le BtoB, le prélèvement SEPA redonne par ailleurs un certain niveau de contrôle aux créanciers qui fournissent le service. Ceux-ci sont en mesure d’encaisser les paiements lorsqu’ils le souhaitent, offrant ainsi un plus grand contrôle des flux de trésorerie. Enfin, l’utilisation du prélèvement SEPA réduit le temps et les efforts consacrés à éviter les retards de paiement et les paiements échoués.

Les effets de commerce pour des règlements à échéance

Les effets de commerce, autrement appelés lettre de change et billet à ordre, sont pour leur part utilisés notamment lorsque l’une des deux parties est un commerçant. Pour la lettre de change, communément appelée « traite », la procédure est simple : le tireur, c’est-à-dire le créancier, donne l’ordre, en vertu d’un document, au tiré, le débiteur, de lui verser une somme déterminée à une échéance donnée. La lettre de change permet de fractionner le montant de la somme due au tireur en donnant au tiré la possibilité de s’acquitter de sa dette en plusieurs paiements au lieu d’un seul. Concernant le billet à ordre, il s’agit d’un document émis par le débiteur au profit du bénéficiaire, fixant une somme dont le montant sera réglé ultérieurement, au moment de l’échéance.

Le crédit documentaire pour les transactions à l’export

Le crédit documentaire est quant à lui utilisé pour le paiement des transactions réalisées à l’international. Il s’agit d’une opération par laquelle une banque (banque émettrice) s’engage, à la demande et pour le compte de son client importateur (donneur d’ordre), à régler à un tiers exportateur (bénéficiaire), dans un délai déterminé, un certain montant contre remise des documents strictement conformes et cohérents entre eux, justifiant de la valeur et de l’expédition des marchandises ou des prestations de services. Lorsqu’il est utilisé à bon escient, le crédit documentaire confère une protection, une commodité et une sécurité aux importateurs et aux exportateurs.

Les modes de paiement alternatifs novateurs

Demain, de nouveaux modes de paiement novateurs pourraient voir le jour, poussés notamment par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

Les nouveaux entrants tentent de se faire une place

Pour preuve, l’arrivée de Google et d’Apple dans le monde des paiements au travers de leurs portefeuilles électroniques Android Pay et Apple Pay, embarqués dans les iPhone et les Smartphones Android de dernière génération. « Aujourd’hui, commerçants et consommateurs ont des alternatives aux moyens de paiement traditionnels : paiement par SMS, par carte prépayée, par monnaie virtuelle de type Bitcoin, par le mobile ou encore par les wallets (portefeuilles en ligne) comme PayPal, conclut Flavien Vottero. Les nombreuses entreprises, à l’initiative de ces solutions, redoublent actuellement d’efforts pour se faire une place aux côtés des banques : Fintech, Gafa et BATX, opérateurs télécoms, opérateurs de réseaux de cartes comme Mastercard ou Visa... Pour autant, ces moyens de paiement peinent encore à s’imposer auprès de l’ensemble des Français, et ne sont, à ce titre, pas prêts d’investir le marché BtoB ».

Les modes de paiement adaptés pour le e-commerce BtoB

Dans le e-commerce, les modes de paiement varient généralement en fonction du secteur d’activité : les industriels utilisent souvent la carte bancaire, les entreprises de transport préfèrent les virements et enfin, le secteur public privilégie le mandat électronique. Deux types de modèles de paiement peuvent néanmoins être mis en place sur un site e-commerce. D’une part, le service de processing, pour lequel le e-marchand dispose d’un contrat avec sa banque et perçoit directement le produit de ses ventes sur son compte bancaire (Paybox, Payline, Ogone...). D’autre part, le service de collecting, dans lequel une société tierce encaisse les ventes réalisées sur le site e-commerce et reverse au marchand les sommes minorées d’une commission. Cela évite la souscription d’un contrat de vente à distance auprès d’une banque car les fournisseurs de service (PayPal, MoneyBookers, Rentabiliweb) se chargent des encaissements. 

Le fonctionnement de PayPal en bref

PayPal est une plateforme de paiement en ligne, qui permet de payer et d’être payé sur Internet. Pour encaisser des paiements, le e-commercant devra au préalable ouvrir un compte professionnel sur le site de PayPal, en fournissant notamment une adresse mail qui lui servira d’identifiant pour recevoir les paiements. La solution permettra ensuite à ses clients de faire leurs achats, même s’il ne possède pas de compte PayPal. En effet, les paiements peuvent s’effectuer via une carte bancaire ou via le solde d’un compte PayPal. Le e-commercant pourra ensuite, s’il le souhaite, transférer les fonds à tout moment sur son compte bancaire traditionnel. La passerelle se rémunère en prélevant un pourcentage sur chacune des ventes de 3,4% et pouvant baisser jusqu’à 1,4%.

 

 

 

 

 

 

Lu 6091 fois Dernière modification le lundi, 19 novembre 2018 08:54
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.