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La révolution digitale des services financiers est-elle en marche ?

La révolution digitale des services financiers est-elle en marche ?

Finance Écrit par  jeudi, 05 juillet 2018 19:49 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Le contexte réglementaire, légal mais aussi technologique n’a jamais été autant favorable à l’automatisation des processus financiers et comptables (devis, bon de commande, bon de livraison, facture, rapprochement comptable, paiement…). Depuis plusieurs années, le législateur œuvre ainsi en faveur de la dématérialisation des processus financiers.

Dernier exemple en date, l’obligation progressive et pour toutes les entreprises de dématérialiser leurs factures envoyées aux services de l’État d’ici 2020, via la plate-forme Chorus Pro. « Après les télédéclarations, les appels d’offre et les factures, le gouvernement envisagerait maintenant de proposer la dématérialisation des commandes des entreprises faites auprès des services de l’État », explique Dominique Bougnot, Directeur de Ventya. Parallèlement, l’État est également de plus en plus intransigeant sur le respect des délais de paiement. « Un certain nombre de contraintes légales pousse les entreprises à mieux respecter leurs délais de paiement », rappelle ainsi Nicolas Gudin, Directeur France de Basware. La Loi de Modernisation de l’Économie en 2008 a limité les délais de règlement à 60 jours nets ou à 45 jours fin de mois à compter de la date d’émission de la facture. La Loi Macron de 2015 et plus récemment la Loi Sapin 2 ont, pour leur part, renforcé les sanctions contre les entreprises retardataires (contrôle DGCCRF, publication des noms des contrevenantes, amendes pouvant atteindre 2 millions d’euros…).

La digitalisation s’impose de plus en plus
Pour accélérer leurs cycles de paiement et respecter ces contraintes réglementaires, les entreprises tendent de plus en plus à automatiser leurs processus comptables. Une démarche qui leur permet, par ailleurs, d’améliorer leur besoin en fonds de roulement, leur trésorerie et leurs relations clients/fournisseurs. « Si la démarche ne leur est pas toujours apparue comme évidente, la démocratisation actuelle des technologies propres à les accompagner dans leur stratégie digitale change désormais la donne, poursuit Nicolas Gudin. Force est de constater que le numérique entre peu à peu dans les services financiers, y compris des PME ». Gage que la digitalisation des services financiers gagne peu à peu du terrain, de plus en plus d’entreprises passent par la plate-forme de l’Etat Chorus Pro, y compris les PME qui, pourtant, n’y seront contraintes qu’à partir de 2019. Selon le gouvernement, 80 % des fournisseurs ayant déposé en 2017 des factures dématérialisées sur Chorus Pro sont des PME. « Ces dernières anticipent les obligations légales car les technologies arrivent à maturité et sont de plus en plus simples à mettre en œuvre et à utiliser, notamment grâce au Cloud », ajoute Dominique Bougnot.

Le Cloud diffuse ces technologies dans les PME
D’ailleurs, les éditeurs et opérateurs positionnés sur la gestion de la chaîne financière, ont profité des opportunités du Cloud pour apporter des fonctionnalités répondant plus spécifiquement aux besoins d’agilité, de flexibilité et d’efficacité des services financiers et de comptabilité. Ainsi, aujourd’hui, des solutions SaaS Cloud existent pour quasiment chaque brique fonctionnelle utilisée par ces services (gestion des notes de frais, réconciliations comptables, gestion du cycle fournisseur, gestion du cycle client). Les systèmes d’information dans le Cloud permettent également de faire évoluer les axes d’analyses dans la durée et de gérer le temps réel, et s’intègrent facilement dans l’architecture applicative de l’entreprise. « La mutualisation des données sur le Cloud permet également de proposer de nouveaux services jusque-là indisponibles en mode on-premises, explique Eric Brétéché, chef de produit marketing chez ITESOFT. Par exemple, avec un service de lecture automatique des factures dans le Cloud, l’optimisation de l’extraction des données de la facture d’un fournisseur est instantanément disponible pour tous les clients du service qui bénéficient des meilleurs taux de lecture sans aucun effort de paramétrage ». Avec le Cloud, les entreprises s’affranchissent par ailleurs de toute maintenance ou autre gestion des montées de version. « La plupart des entreprises sont désormais convaincues des bénéfices apportés par le Cloud, notamment en termes de rapidité de mise en œuvre et de consommation à l’usage », poursuit Eric Brétéché.

Témoignage

Questions à Audrey Willot, Responsable Comptabilité Tiers de Getlink

Quelle était votre problématique de gestion des factures fournisseurs ?
> Réparti entre la France et le Royaume-Uni, Getlink (groupe spécialisé dans le transport ferroviaire entre la France et le Royaume-Uni, composé de 15 sociétés) dispose d’une équipe de 8 personnes en charge de la réception et du traitement de 60 000 factures fournisseurs par an (factures de services, stocks, frais généraux, taxes). Notre contexte multisociétés et multilingue, combiné à une gestion manuelle des factures fournisseurs, complexifiait nos processus internes et comptables, notamment la gestion de la TVA intracommunautaire, des devises, et des échanges bilingues …

Quel était votre cahier des charges ?
> Nous étions avant tout à la recherche d’une solution commune à toutes nos filiales et interfacée avec SAP. Esker nous a proposé un outil en mode SaaS, pour plus de souplesse, et surtout compatible avec les langues et les législations internationales. La mobilité faisait également partie de nos critères indispensables au même titre que la gestion des factures avec ou sans bon de commande et le respect des contraintes de la piste d’audit fiable.

Quels bénéfices tirez-vous de la dématérialisation de vos factures fournisseurs ?
> L’envoi et le traitement dématérialisé des factures nous ont permis de raccourcir nos temps de traitement. Le temps de prise en charge des factures a diminué de 50 % : là où auparavant, une personne passait chaque jour entre 2 et 3 heures à traiter les factures entrantes, il ne lui suffit désormais que d’1 heure. Outre la rapidité de traitement, cette solution nous apporte un meilleur niveau d’information de toutes les parties prenantes du processus (comptable, demandeurs et réceptionnaires), une plus grande fluidité dans les échanges et un partage d’informations en temps réel, ce qui a amélioré la gestion de nos factures et notre relation fournisseurs. Nous sommes, par ailleurs, conformes avec les réglementations en termes de piste d’audit fiable et bénéficions désormais d’un suivi plus précis des factures fournisseurs grâce aux tableaux de bord et à leurs indicateurs personnalisés (volume de transactions traitées, nombre de factures en validation, répartition par pôle).

Lu 4947 fois Dernière modification le mardi, 02 octobre 2018 08:23
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.