Le Coût Total de Possession (TCO), nerf de la guerre
« En premier lieu, il faut que l’entreprise définisse le budget qu’elle allouera à sa flotte automobile », ajoute Hervé Trosset. Dans le cadre de cette démarche, il est important de rappeler que le critère de prix du véhicule ne suffit pas à lui seul pour en calculer le coût total de possession (TCO). « Il faut en effet prendre en compte de nombreux coûts annexes aux véhicules tels que ceux liés à l’entretien courant, la consommation, la fiscalité, les assurances, les pneumatiques ou encore les prix de revente », souligne à ce sujet Jean-François Chanal, Président du Syndicat National des Loueurs de Véhicules Longue Durée (FNLVLD) et Directeur Général d’ALD Automotive. Le TCO Scope réalisé par l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise (2012), met ainsi en exergue que les véhicules les moins chers à l’achat ne sont pas forcément les plus économiques dans la durée. En effet, le poste carburant d’un véhicule dit « luxe » coûte peu par rapport à celui d’un véhicule économique. Or, avec une augmentation de près de 40 % depuis cinq ans des prix du baril de pétrole, le poste carburant pèse de plus en plus lourd dans le TCO. Par ailleurs, le poste entretien a tendance à être plus important, en valeur relative, pour les segments inférieurs de véhicules que pour les segments supérieurs. À l’inverse le poids des charges fiscales et sociales est plus important sur le TCO d’un véhicule « luxe » (33 %) que sur celui d’un véhicule économique (14 %). « Un écart en lien avec les amortissements non déductibles et la Taxe sur les Véhicules des Sociétés », précise Jean-François Chanal. Au regard de ces différents éléments, l’analyse de la structure comparée des coûts permet notamment d’identifier ceux qui répondent le mieux aux contraintes de la Car Policy de l’entreprise, que ce soit en matière de coûts, d’empreinte carbone ou encore de mobilité des collaborateurs.
Mais pour réaliser cette analyse, les PME ont besoin d’être accompagnées. « Contrairement aux grands comptes, la plupart des PME ne disposent pas, en interne, de gestionnaire de flotte, explique Hervé Trosset. Le parc automobile est alors souvent directement géré par la direction générale. Par ailleurs, très peu de ces entreprises sont équipées de solutions informatiques leur permettant de gérer leur parc automobile. Raisons pour lesquelles elles attendent de leur loueur des conseils très élaborés et personnalisés ». Au-delà du financement, les loueurs, mais également les constructeurs, ont donc un rôle de conseil à jouer, sur tous les paramètres touchant au choix du véhicule, à la gestion du parc et, bien entendu, au mode de financement à retenir.

La location longue durée plébiscitée pour financer les flottes automobiles
Face à l’intérêt grandissant des entreprises pour le TCO de leurs véhicules, la location longue durée trouve donc toute sa raison d’être. « La LLD permet aux PME de préserver leur capacité de financement tout en intégrant un certain nombre de services », souligne ainsi Hervé Trosset. Contrairement à l'achat sur fonds propres et à l'emprunt, la LLD n'alourdit pas le bilan : d'un point de vue comptable, le loyer n'est pas considéré comme un investissement, mais comme une charge, répartie sur toute la durée du contrat et déductible du résultat imposable, dans la limite de 18 300 euros pour les véhicules particuliers. Parallèlement, la location permet à l'entreprise de budgétiser avec précision ses dépenses. Elle paie un loyer fixe, incluant la location du ou des véhicules, leur entretien et les autres services achetés.

Un large éventail de prestations
Au-delà du financement, le recours à la LLD est également motivé par les différentes prestations proposées par les loueurs, qui permettent d’optimiser le suivi de sa flotte : maintenance, assistance, changement des pneumatiques, mise à disposition d'un véhicule de remplacement en cas de panne, carte carburant, assurance, gestion des péages, des amendes, des formations à l'éco-conduite… « Les PME ont les mêmes besoins en matières de services que les grands comptes, ajoute Jean-François Chanal. Comme leur parc est généralement plus petit, elles sont néanmoins beaucoup plus vigilantes sur certaines prestations telles que la disponibilité ou le remplacement d’un véhicule ». Par ailleurs, la plupart des loueurs mettent à la disposition de leurs clients des plates-formes web sécurisées qui leur fournissent un reporting mensuel, avec la liste des anomalies repérées sur chaque véhicule ou des interventions de maintenance à effectuer... Ces données figurent dans des tableaux de bord récapitulatifs du nombre de kilomètres parcourus, des rendez-vous d'entretien, de la fréquence des accidents, de la consommation de carburant de chacun… Souvent accessibles via le site Internet du loueur, les outils de reporting permettent de contrôler précisément les coûts, ce qui n'est pas le cas de l'indemni­sation kilométrique. Le loueur Elat, spécialisé sur le marché des PME, propose ainsi aux entreprises un Extranet grâce auquel elles peuvent connaître l’état de leur parc, le kilométrage et les données propres à chacun de leurs véhicules.
Enfin, un contrat de LLD est souvent révisable. Une souplesse appréciable en ces temps de rigueur budgétaire. Certains loueurs proposent ainsi de moduler les clauses en fonction des fluctuations de l’activité de l’entreprise. La location moyenne durée peut également s’avérer adaptée pour des missions ponctuelles ou des collaborateurs qui parcourent plus de 100 000 kilomètres par an et dont il faut remplacer le véhicule chaque année. D'une durée maximale de douze mois, elle coûte plus cher que la LLD, mais le contrat peut être révisé ou dénoncé à tout moment…

Par Anne DEL POZO