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Financement : misez sur les solutions alternatives

Finance Écrit par  jeudi, 11 septembre 2014 13:52 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Besoin de fonds pour doper votre entreprise mais votre banquier fait la fine bouche ? Ne vous découragez pas : un panel de solutions de financement alternatives peut vous aider à réaliser votre projet. Pour viser juste, voici un panorama des acteurs à solliciter, des plates-formes de crowdfunding aux fonds d'investissement.

Doper une trésorerie négative, financer une opération de croissance externe ou le lancement d'un produit innovant : les contextes qui poussent les PME à rechercher de l'argent frais se conjuguent au pluriel. Selon une étude de l'Ifop publiée en mai 2014, la soif de crédit reste toujours aussi forte : 67 % des chefs d’entreprise déclarent avoir au moins un besoin de financement, un chiffre stable par rapport à janvier 2014. Pourtant, 75 % d'entre eux ressentent un durcissement des conditions de financement des banques. Parmi les freins cités : le financement avec des frais élevés ou à des montants plus faibles que souhaités, évoqué par 45 % des PME. Viennent ensuite les demandes de garanties supplémentaires qui affectent 39 % des répondants, les demandes de co-financements (36 %), la réduction des crédits ou des facilités de trésorerie (26 %) et les délais trop longs d’acceptation de dossiers (21 %).



Financement participatif
Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que moult dirigeants se tournent vers des solutions alternatives pour tirer leur épingle du jeu. Ainsi, au-delà du classique love money (le soutien financier des proches), certaines start-ups misent sur le crowdfunding (« le financement par la foule ») de plus en plus prisé à l'heure de l'Internet 2.0. Et ce, en permettant à des particuliers appréciant un projet, de mettre la main au porte-monnaie pour le voir se concrétiser. Un créneau sur lequel surfent diverses plates-formes de financement participatif, à l'instar de KissKissBankBank ou Ulule. D'autres plates-formes mettent également en relation entreprises et petits investisseurs en capital. C'est le cas de Wiseed.fr ou SmartAngels.fr qui organisent et sécurisent ces démarches de levées de fonds. « Ce mode de financement par­ticipatif est surtout adapté aux start-ups et PME dont le besoin en financement est assez faible, variant entre 100 000 euros et un million d'euros. Un montant d'investissement souvent trop élevé pour les business angels, d'anciens entrepreneurs qui investissent directement leurs fonds personnels, et a contrario, trop peu important pour les banques », détaille Benoît Bazzocchi, fondateur de SmartAngels.fr, qui, depuis sa création en 2012, a financé une dizaine d'entreprises pour un montant global de 5,5 millions d'euros. Une solution alternative d'autant plus intéressante que le gouvernement a dévoilé, en mai dernier, un projet d'ordonnance pour mieux encadrer ce mode de financement participatif.

PME de croissance
Au-delà des business angels et autres investisseurs particuliers, force est de constater que les acteurs du financement, adeptes des petits tickets d'entrée, sont loin d'être légion. À l'exception des fonds de capital-risque souvent dédiés au financement de valeurs montantes, branchées innovations technologiques, pour des montants jusqu'à un million d'euros. « Comme leur nom l'indique, ces fonds ont pour particularité de prendre le risque d'investir dans des sociétés qui engrangeront demain des bénéfices », rappelle Gérard Soularue, président de la commission économie et croissance à la CCI Paris Île-de-France. A contrario, les sociétés de capital-investissement lambda privilégient l'investissement dans des PME plus matures, présentant moins de risques. Elles allouent des sommes plus importantes grimpant entre 2 et 4 millions d'euros en moyenne. C'est le cas d'Extend AM, fonds de capital-investissement créé il y a déjà trois ans. « Nous ciblons généra­lement les PME affichant un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros. Si notre fonds est assez généraliste en termes de secteurs d'activité, nous avons toutefois développé certaines spécialités, à l'instar de l'hôtellerie », détaille Jean-Marc Palhon, patron de la structure. Extend AM, comme la plupart des fonds d'investissement en capital, mise sur les sociétés ayant un fort potentiel de développement. Car en effet, les nouveaux actionnaires, intégrés dans le capital de l'entreprise, partagent alors les risques avec le dirigeant. « Certes, notre volonté n'est pas de nous substituer à ce dernier, il reste le seul maître à bord, avertit Jean-Marc Palhon, mais avant de nous engager, nous voulons nous assurer de la pertinence du projet. En règle générale, nous privilégions les sociétés désireuses de financer des actifs tangibles : fonds de commerce, fonciers d'exploitation... Chaque année, nous recevons pas moins de 300 dossiers, et au final, nous en sélectionnons une dizaine ».

Stratégie sectorielle
C'est dire si la recherche du bon partenaire financier suppose, en amont, le benchmark des stratégies d'investissement et des portefeuilles respectifs. Un travail préparatoire qui vaut tout autant pour les PME sollicitant les fonds de corporate venture. « Dotés d'une stratégie sectorielle, ces fonds sont créés par de grands groupes industriels, à l'instar de SFR, Total, Seb..., soucieux de garder une longueur d'avance en termes d'innovation en finançant leur propre filière », indique Gérard Soularue. Et c'est pour inciter les poids lourds du CAC 40 à booster leur prise de participation minoritaire dans des jeunes pousses innovantes que le gouvernement a instauré, dans le projet de loi de finances rectificative pour 2013, un dispositif fiscal incitatif : un amortissement des investissements effectués dans le cadre du corporate venture. « La mesure, qui est effective depuis cet été, permet aux grands comptes d'amortir sur cinq ans, dans la limite de 1 % de leur actif, leurs souscriptions minoritaires au capital de PME innovantes », indique Pierre Battini, fondateur du cabinet ABC Private Equity et auteur de « La France, Pays Innovant ? », éditions L'Harmattan – 2014. Il rappelle que seules les PME innovantes consacrant au moins 15 % de leurs dépenses à la recherche, ou justifiant de produits innovants reconnus par le label de Bpifrance – la Banque publique d'investissement – peuvent bénéficier d'un tel financement. « Par ailleurs, pour éviter que les start-ups ne soient rachetées par les grands groupes, ces derniers ne peuvent investir qu'à hauteur de 20 % du capital de la société choisie, et pour une durée de deux ans minimum », précise Pierre Battini.

Priorité au co-financement
Si cette mesure fiscale a un coût non négligeable – elle représente 200 millions d'euros par an pour l'État – l'objectif est de taille : permettre au corporate venture de combler le manque de dynamisme du marché du capital-risque (représentant 274 millions d'euros investis au second semestre 2013, d'après l'Afic, Association française des investisseurs en capital). Et ce, alors que les PME sont justement moins réticentes aujourd'hui à ouvrir leur capital à des financiers. En effet, toujours d'après l'Afic, le poids des levées de fonds a augmenté en 2013, atteignant 8,2 milliards d'euros. L'année précédente, pas moins de 1 548 entreprises avaient été soutenues par le capital-investissement, dont 82 % de PME. Dès lors, on comprend pourquoi Bpifrance occupe également un rôle de facilitateur clé pour les PME soucieuses d'intégrer des fonds privés dans leur capital. Tout d'abord, avec le prêt amorçage visant à aider les start-ups à déclencher leur première levée de fonds. Plus encore, la valeur ajoutée de l'accompagnement de la banque publique réside dans sa capacité à co-financer une levée de fonds en appui avec un fonds privé. Des démarches partenariales révélatrices d'un constat : tout projet de finan­cement réussi s'appuie sur la complémentarité des sources. Ainsi, plutôt que de miser sur un seul mode de financement, jouez plutôt la carte du pragmatisme en mixant, de manière pertinente, plusieurs solutions. Un pari adopté par Canibal (voir encadré p. 17) qui a levé 1,7 millions d'euros en 2014 en s'appuyant sur plusieurs sources de financement : le crowdfunding, Bpifrance et des investisseurs privés.

Charly MASLIAH



Témoignage

« Nous avons levé 500 000 euros grâce au crowdfunding »

Miser, entre autres, sur le crowdfunding pour financer une partie de son parc machine, c'est le parti adopté au printemps dernier par Canibal, société pionnière du recyclage ludique et de l’économie circulaire, et ce, en s'appuyant sur la plate-forme SmartAngels.fr. « Le financement participatif nous est apparu comme une évidence lorsque nous avons décidé d’organiser une nouvelle opération financière pour soutenir notre développement en cours », explique Benoit Paget, président de la société. Si la PME de douze salariés est déjà largement rompue aux levées de fonds avec 4,5 millions d'euros levés auprès d'investisseurs privés en trois ans, « nous avons souhaité, cette fois, miser sur ce système, certes moins conventionnel, mais totalement en phase avec l’ADN de Canibal, dont le maître-mot est l'innovation », explique le dirigeant. Ainsi, la société qui a ouvert début 2014 son capital à hauteur de 1,7 millions d'euros – dont 1,2 M€ déjà apportés par Bpifrance et des investisseurs privés – a réservé les 500 000 euros restants à des investisseurs SmartAngels. Un pari réussi, puisqu'après une campagne de cinq semaines, étalée entre mai et juin dernier, Canibal parvient à lever la somme voulue en séduisant un nombre important d'actionnaires individuels. Une bonne nouvelle en attendant une prochaine opé­ration capitalistique d'ampleur, prévue pour début 2015, et pourquoi pas une introduction en bourse.
Lu 6913 fois Dernière modification le jeudi, 09 juillet 2015 13:32

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